Les vêtements pour femmes anti-agression semblent être tendance : après le collant à poils chinois pour repousser les pervers (fake ou pas, l’histoire nous le dira, les commentaires à son sujet sont néanmoins éloquents), le soutien-gorge indien électrique, voici la culotte anti-viol.
Crée par 2 femmes américaines, ce shorty d’un nouveau genre est constitué d’une matière indéchirable et équipé d’un cadenas possédant quelques 132 combinaisons de verrouillage. Les 2 new-yorkaises, qui espèrent financer leur projet via une plateforme de crowdfunding, ont mis en ligne une vidéo pour vendre leur produit aux internautes.
Dans ce spot, une des créatrices nous explique que la marque propose des culottes pour protéger les femmes « lorsque les choses tournent mal ». Exemples en image :
- Lors d’un premier rendez-vous
- Lors d’une soirée en boîte
- Lors d’un jogging de nuit
- Lors d’un voyage à l’étranger
- Ou dans "toute autre situation potentiellement dangereuse" (gros plan sur des femmes en mini-jupes devant un SDF noir).
Elle cite également une étude prouvant que plus une femme résiste à une agression sexuelle, moins il y a de chances pour qu'elle se produise.
Un joli concentré de clichés alimentant la culture de viol.
Petite mise au point:
- Non, un viol n’est pas « quelque chose qui tourne mal », c’est un crime
- Non, ce n’est pas parce que les femmes boivent, mettent des mini-jupes ou voyagent (« des situations potentiellement dangereuses ») qu’elles incitent au viol. Arrêtons le « victim blaming ».D’ailleurs, l’image du violeur attendant dans une ruelle sombre est un mythe sachant que dans 80% des cas, la victime connaissait son agresseur.
- Non, une femme violée n’est pas une femme qui n’a pas su se défendre ou qui consent.
- Non ce n’est pas aux femmes de se couvrir pour ne pas être violées mais à la société d’être éduquée.
- Non la culture du viol n’est pas une spécificité américaine. La preuve ? Hier, le quotidien « La Montagne » qualifiait de « séducteur indélicat » un homme qui agressait sexuellement les femmes dans le bus.
A quand des slips cadenassés pour ces "séducteurs indélicats" plutôt que des culottes anti-viol pour femmes ?