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Cancer du sein : sauver les nichons ou les femmes?

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Hier matin, mon œil embrumé tombe sur ce message énigmatique sur Twitter : « N'hésitez pas à me rejoindre Sophie :-) J'ai besoin de femme comme vous.... ».

Chouette, me dis-je, une offre de boulot, une proposition de conférence intéressante ou peut-être même une invitation pour rejoindre une ligue secrète de super-héroïnes masquées (quoi, on peut rêver ?).

Piquée par la curiosité, je clique sur le lien puis tombe sur un site dénommé « Montrez-nous le vôtre » dont le design ressemble étrangement à un site de photographe de charme : corps nu en arrière-plan, clichés de mannequin en noir et blanc et gros plan sur des seins qui défilent en permanence. En lisant l’à-propos je comprends alors qu’il s’agit d’un énième site demandant aux femmes de se dénuder pour lutter contre le cancer du sein. Quelle originalité ! Entre Marie-Claire et ses people topless, Boobstagram et ses photos de nichons, sans compter le happening seins nus et pancartes à Montpellier, on peut dire qu’on a mangé de la poitrine à toutes les sauces ! « Tous les slogans qu’elles avaient, je crois qu’on les lisait vraiment » explique le rédacteur en chef de Grazia présent ce jour-là place de la Comédie, comme habité par une révélation divine.

Montrer ses seins pour se faire entendre ça ne vous rappelle rien ? Bingo, il s’agit d’une des techniques de communication utilisées par les Femen. Mais ce n’est pas le seul point commun avec toutes ces actions « topless contre le cancer du sein ». Il y a d’abord l’injonction faites aux femmes : « Montrez-nous le vôtre » nous demande le site, « Françaises, déshabillez-vous » nous ordonnaient les Femen.

Autre point commun, cette dictature de la minceur et de la beauté : chez les féministes ukrainiennes comme chez « Montrez-nous le vôtre », Boobstagram ou Marie-Claire, que des seins hauts, fermes et harmonieux, rien que de jolis décolletés évocateurs. Exit les seins mous, qui tombent, les cicatrices ou les vergetures : pas photogéniques, pas vendeurs, circulez, y a rien à voir. J’entends déjà le fondateur de Boobstagram me répondre « Mais nous ne faisons pas de discrimination esthétique ! » « Il y a de très beaux petits seins, des gros moins beaux et vice versa : la taille n’est donc pas vraiment le critère » comme il l’a déclaré sur ce blog. Sauf que la sélection est naturelle : une femme aux seins mous, tombants, pas conformes n’oserait jamais aller rivaliser avec ces poitrines fermes et photogéniques.

La conséquence : donner aux femmes une image idéalisée de leurs seins, peu semblable à la réalité. Plus grave : creuser le fossé entre les malades et les bien-portants. Je sais que l’on ne s’adresse pas dans ces campagnes aux femmes touchées par le cancer, que l’on cherche ici à sensibiliser les autres femmes au dépistage. Cependant, on impose aux malades la vision d’un corps parfait, avec 2 seins, qui semble dire « si vous voulez être comme moi, une femme complète, faites-vous examiner ».

Pourtant, le cancer ce n’est pas ça, cette femme nue, belle et attirante. Le cancer c’est du sang, de la lymphe, des cicatrices, des cheveux qui tombent et des vomissements.

Pourquoi oser montrer des poumons noircis dès lors qu’il s’agit de faire de la prévention contre le cancer du poumon mais tout enrober de ruban rose et de seins affriolants quand on parle du cancer du sein ? Pourquoi les hommes ne montrent-ils pas leurs fesses pour parler de la prévention du cancer de la prostate ou leur sexe pour sensibiliser l’opinion au cancer des testicules ? En comparaison, "Movember", une opération pour récolter des dons pour lutter, entre autre, contre ces 2 maladies masculines, propose aux hommes…de se laisser pousser la moustache.

Déshabiller les femmes pour une cause noble n’est pas plus louable que pour vendre un aspirateur. Surtout que l’opportunisme pose parfois question. Boobstagram en est un parfait exemple « Tout est parti d’une photo du décolleté d’une copine que j’ai prise à une terrasse de café. Le concept m’a amusé, j’ai très vite posté sur Facebook une première série de ces photos prises avec l’application Instagram. J’ai reçu de nombreux commentaires et « like ». J’ai alors enrichi la collection sur un blog et les contributions ont commencé à arriver à ce moment-là. Dans un des commentaires, une jeune femme qui appréciait le blog en a profité pour interpeller les femmes en leur suggérant de les montrer également à leur médecin. Mon engagement pour la lutte contre le cancer du sein a trouvé tout son sens ce jour-là. » explique le fondateur du site. Une façon détournée de s’acheter une bonne conscience à peu de frais : "Mais non, vous ne vous rincez pas l’œil messieurs, vous faites une bonne action".

Aux Etats-Unis, la prévention contre le cancer du sein a justifié tous les excès. En 2011, le spot du « Rethink Breast Cancer Charity » est ainsi allé très loin en montrant une jeune femme déambulant en bikini blanc autour d’une piscine remplie de mâles. Le tout accompagné de gros plans sur sa poitrine, de musique lascive et de textes en surimpression ("Vous aimez ça"). Son nom "Save the boobs" ("sauvez les nichons"). « S'il s'agissait d'une publicité pour la bière Budweiser, relève le LAT, toutes les ligues de vertu, les défenseurs de la religion et de la famille deviendraient hystérique. Mais là, le politiquement correct interdit toute contestation, «sauf à prétendre être POUR le cancer du sein».
 L’année dernière, le site  porno Pornhub proposait, quant à lui, de verser 1 cent à la lutte contre le cancer toutes les 30 vidéos vues.

On se demande finalement dans tout ça qui on cherche vraiment à sauver : les nichons ou les femmes ?

Edit 1 : Suite à nos échanges sur Twitter, la fondatrice de « Montrez-nous le vôtre » a effectué des changements sur le site. Elle a davantage mis en avance la mosaïque finale plutôt que les photos de seins.
Edit 2 : Ce billet a été l’occasion de découvrir l’excellent post d’Hélène Bénardeau sur le sujet ainsi que le travail de l’association Skin, qui soutient les malades à travers l’art (binôme malade/artiste).



Le temps, le temps, le temps et rien d'autre...

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Depuis que je suis freelance, la question du temps se pose de manière récurrente.

Comment organiser mes journées pour être la plus efficace possible. Comment arriver à jongler entre les projets, les vacances des enfants, les rdv et les sorties d’école.

Comment parvenir à évaluer le temps que me prendra un article, une fiche produit, une accroche et combien le facturer.

Cette épineuse question nécessite constamment pédagogie et diplomatie pour expliquer à mes clients que le temps n’est pas forcément une donnée pertinente.

J’aime souvent évoquer cette anecdote pour illustrer mon propos : un jour, un touriste s’approche de Picasso et lui demande de lui dessiner quelque chose. Celui-ci s’exécute. Il demande alors à l’artiste combien coûte ce dessin. Le peintre lui répond  tout de go « 1 million ». « Un million ? » s’étonne le touriste « mais ça ne vous a pris que 30 secondes ! ». « J’ai mis 30 ans pour apprendre à dessiner en 30 secondes » lui rétorque alors Picasso.

Je n’aurai bien sûr pas la prétention de me comparer à Picasso, néanmoins je trouve cette anecdote transposable à bien des domaines. Elle pose la question cruciale de la valeur de l’expérience. Si aujourd’hui, je suis capable d’écrire très rapidement, c’est grâce à des années de raturages, d’hésitations, de textes poussifs et de découragement.

Pourtant, je ne me considère paradoxalement pas comme quelqu’un de rapide.

J’ai besoin de temps pour sentir mes interlocuteurs et ce qu’ils attendent de moi. Avant de pondre la moindre ligne, il me faut lire beaucoup, m’imprégner d’ambiances, flairer l’air du temps, faire le tour des concurrents. Une fois la tête pleine d’émotions et de mots, je repense alors au texte sous ma douche, en poussant mon caddie, en éminçant mes oignons. La nuit parfois même, il me réveille. Ce processus peut prendre des jours entiers. Difficile de chiffrer et de facturer cette maturation.

Enfin, à un moment, le déclic arrive. Je m’assois devant mon écran et ce qui ne ressemblait qu’à une vague idée prend alors corps sous mes yeux. Un peu comme lorsqu’un vulgaire tas de glaise prend forme humaine sous les doigts du sculpteur. Un petit miracle quotidien qui continue encore de m’émerveiller.

Paradoxalement, cette étape de rédaction est souvent extrêmement rapide. Généralement, je laisse le texte reposer une nuit entière, puis je le retravaille le lendemain.

Très souvent, je veille à ne pas l’envoyer trop vite, de peur que le client ne pense que je l’ai bâclé ou qu’il n’en a pas eu pour son argent. « Vite fait, mal fait » reste pour beaucoup un adage qui a fait ses preuves.

Il existe un autre malentendu de taille au sujet du temps. Pour beaucoup, faire court c’est forcément rapide. J’ai récemment dû rédiger une soixantaine de fiche produits pour un site marchand : une accroche qui incitait à l’achat + 5/6 lignes synthétisant l’histoire du produit, sa description, son origine et ses indications.  « Ca ne va pas vous prendre beaucoup de temps, il ne s’agit que d’une phrase et de quelques lignes » m’avait alors lancé mon client pour me rassurer. Pourtant, en dépit d’une idée reçue, il est bien plus rapide de tartiner des pages que d’être synthétique. Il est également bien plus difficile de faire passer un maximum d’idées en un minimum de mots que de laisser libre cours à sa plume sans limitation.
L’exercice ressemble parfois à un tour de force, comme essayer de rentrer un éléphant dans une 2 chevaux.

Pour se faire pardonner la longueur de sa lettre, Pascal écrivait en conclusion « Je n’ai pas eu le temps de faire plus court ».

Preuve, s’il en fallait une, que la concision prend du temps.






Quand les enfants schtroumpfe-niquent ta dignité

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Vous connaissez la loi de Murphy ? « Tout ce qui peut mal tourner va mal tourner ».

Et bien je pense qu’il doit exister une loi semblable, en tout cas il faudrait l’inventer, en ce qui concerne les endroits confinés. « Tout enfant retenu dans un endroit dont il ne peut sortir infligera à ses parents un grand moment de solitude ».

Pour certains ce sont les bus. Qui n’a pas connu l’enfant qui pointe du doigt un passager en s’exclamant « Maman, pourquoi la dame est grosse ? ».

En ce qui me concerne ce sont les salles d’attente. Un endroit dans lequel je ne me sens pas déjà particulièrement à mon aise, avec un enfant fiévreux et donc surexcité ou qui crache ses miasmes, dans l’attente angoissé du verdict médical. Et évidemment, c’est toujours à ce moment là qu’un de mes enfants choisit de décocher la remarque qui tue.

Pour mon fils, ça a commencé très tôt, alors qu’il ne savait même pas parler. Allez savoir pourquoi, il montrait systématiquement du doigt les oiseaux en criant à toute gorge des « OH OH OH » tonitruants et incessants. Pas très grave, me direz-vous, les oiseaux ne courent pas les salles d’attente. Sauf qu’il faisait de même avec les personnes noires. Imaginez donc la scène, répétée dans une salle d’attente.  Malaise garanti.

L’autre jour, ma fille a pris la relève. Alors que l’on attendait pour son rdv avec l’ORL, je lui ai expliqué pour la détendre que cette fois-ci elle n’aurait pas à subir l’introduction d’une caméra dans son nez. C’est alors qu’elle a choisi de me demander « Et toi maman ça t’a fait mal quand on t’as mis la caméra dans le cucu ? ». Merci Dolto et son héritage. A cause d’elle, je me suis sentie tenue à l’époque d’expliquer en toute transparence à mes enfants que je partais à l’hôpital pour une coloscopie. Et en quoi consistait l’examen.

Hier, pour une fois, mes enfants n’étaient pour rien dans le moment de solitude que j’ai vécu dans la salle d’attente de mon généraliste. Bien décidée à faire diversion et éviter une énième humiliation, j’ai choisi cette fois-ci de lire un livre des Schtroumpfs à ma fille. Au moins, avec ça, je serais tranquille pensais-je naïvement.

Pas un mot dans la salle d’attente, je prends alors ma plus belle voix pour lire les aventures des nains bleus à ma fille. Il était une fois l’histoire du schtroumpf sauvage, qui rencontre la Schtroumpfette. Elle tombe immédiatement sous le charme de ce personnage un peu hors norme, le bad boy des schtroumpfs, et de « son pagne, trop mignon ». En levant les yeux, je m’aperçois que les autres enfants et leurs parents écoutent d’une oreille ce récit passionnant. Je continue donc d'une voix digne d'une présentatrice des années 80. Et là c’est le drame.



« Nous allons schtroumpfe-niquer ». Surtout ne pas rire. Et ne pas remarquer les parents qui regardent leurs chaussures ou ma fille qui répète en boucle « Quoi maman, pourquoi tu t’arrêtes ? ».

Cher Peyo, je ne te remercie pas. Va falloir songer un jour à arrêter de fumer de la Salsepareille. En attendant, ma dignité est définitivement schtroumpf-niquée.

Pipelette, salopette : les vêtements à message sont-ils forcément sexistes?

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Fidèle lectrice du blog de Caroline dont j’apprécie la plume et l’humour, je tombe aujourd’hui sur ce billet dans lequel elle propose de faire gagner un sweat shirt de la marque "French disorder" portant l’inscription « Pipelette ».


Je tique un peu. « Bavarde » c’est un peu le stéréotype de genre qui sévit dès l’école (alors qu’en réalité on ne juge pas les femmes en comparaison d’hommes qui seraient moins bavards. Elles sont jugées bavardes par rapport aux femmes silencieuses, j’en ai parlé ici). 

Je jette un œil aux commentaires puis constate qu’une lectrice a le même ressenti que moi. Caroline lui répond alors : « Quels sont les messages qui te gênent ? parce que je ne trouve pas qu’il y en ait d’insultants ? je veux dire, pipelette, graou, scandaleuse, badine, c’est quand même plutôt inoffensif, non ? s’il y avait des « bitch » et des « garce » ok, mais là… ».

Rien d’insultant en effet. Mais ces adjectifs constituent une belle galerie de stéréotypes, qui, pour moi, sont loin d’être inoffensifs.

Je décide alors d’aller jeter un coup d’œil au site pour me faire une idée et comparer les versions hommes/femmes.

Version femmes : dépensière, chafouine, pipelette, flambeuse, mutine, badine, scandaleuse, graou, modeuse, canaille, pompadour, milady, duchesse, altesse



Version hommes : Boss, pirate, Daddy cool, Napoléon, Barbe Bleue, voyou, dandy, majesté, loubard, paparazzi



Se dessine alors en creux le portrait d’une femme dépensière, bavarde, portée sur l’apparence versus un homme dans l’action, un « boss » un peu bad boy mais néanmoins majestueux.

Ca ne vous rappelle rien ?

L’épisode des bodys Petit Bateau bien sûr, qui définissaient les petites files par leur apparence physique (« jolie », « mignonne », « élégante » », belle », « coquette » etc.) par opposition aux garçons agissants (« courageux », « fort », « robuste », « vaillant », « déterminé »...).



Dans le genre «vêtement à message », la marque Léon avait fait également beaucoup de bruit récemment avec son pull pour homme « chômeur » (car selon le fondateur de la marque, « chômeuse sonnait moins mignon »). Sa version femme « salopette », portait sur le site cette légende pour le moins inattendue : “Femme méprisable, garce sans scrupules, aux mœurs corrompues et prête à tout pour réussir, avec, en général, une connotation sexuelle.”


Plus récemment, Jean Touitou, fondateur d'APC expliquait en toute décontraction, entre 2 tartes aux myrtilles,  pourquoi il avait intitulé sa collection « la salope de l’Ile de Ré » : « C’est politiquement incorrect, très français, souvent juste et assez drôle, même si les pauvres Anglo-saxons présents dans la salle perdent la moitié de son humour à la traduction (« the bitch of Nantucket », c’est quand même pas la même chose) » s’amuse Géraldine Dormoy sur sa page dans l'Express Styles (merci Mona Chollet pour la découverte).



En aout dernier, enfin, une marque de vêtements pour enfant basée dans le New Jersey avait dû retirer de la vente un t-shirt pour petites filles suite à la grogne des consommateurs.  


Y était inscrit « mes meilleures matières »Sous ce titre, on retrouvait les catégories "shopping, musique, danse" et la case à côté du mot "mathématiques"était la seule à ne pas être cochée. Une inscription mentionnait alors: "Personne n'est parfait".

Alors, forcément sexistes les t-shirts à message ?

Heureusement, les textes courts peuvent parfois véhiculer autre chose que des stéréotypes. Une jeune photographe, Grace Brown, a ainsi pris en photo des centaines de victimes de viol tenant dans leurs mains une pancarte. Y figurent les phrases prononcées par leur agresseur. Un projet fort et thérapeutique, qui permet aux victimes de se reconstruire et à l’opinion publique d’être sensibilisée à la question du viol.


Pour éviter qu’à l’avenir, ce genre de t-shirt (« j’ai comme des envies de viol ») soit encore commercialisé...


Tee shirt "Period Power" : quand American Apparel invente le "feministwashing"

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On continue dans la série des t-shirts qui font polémique.

Cette fois-ci, pas de message en toutes lettres mais une illustration qui choque tout autant.

La marque American Apparel, qui cherche par tous les moyens à faire le buzz, vient de lancer un t-shirt au doux nom de « Period power » (le pouvoir des règles). Y est représenté un sexe de femme ensanglanté en pleine séance de masturbation. Réalisé en collaboration avec l’artiste féministe Petra Collins, ce t-shirt sera vendu 24$ (la moitié des bénéfices reviendra à Ardorous, une communauté artistique féminine).

Petra Collins a justifié sa démarche dans le magazine Time : « J’ai décidé de mettre un sujet super taboo sur un t-shirt afin que tout le monde le voie. Je suis vraiment intéressée par tout ce qui est caché de notre culture. On nous demande toujours de refouler ou de cacher ce qui est naturel sur un corps post-pubère. On nous apprend à haïr nos cycles menstruels et même à cacher la masturbation. »

Même si on ne remet pas en cause l’intention de l’artiste, on peut néanmoins s’interroger sur les réelles motivations d’American Apparel. L’opération sent malgré tout la volonté de faire le buzz une nouvelle fois sous prétexte d’une bonne action. Après les différentes polémiques ayant touché la marque, épinglée de nombreuses fois pour des publicités sexistes ou à cause de sa charte de beauté édictée à l’encontre de ses salariés, la marque n’essayerait-elle pas de s’acheter une bonne conduite à peu de frais ? 







Pour le coup, on doute un peu du féminisme soudain d’une griffe qui n’a pas hésité pendant des années à mettre en scène les femmes de façon hyper-sexualisée. Après le greenwashing, procédé marketing visant à se donner une image écologiquement responsable, est-on en train de voir émerger le « feministwashing » ?

Quoi qu’il en soit, la polémique autour de ce t-shirt aura eu le mérite de libérer la parole au sujet du sexe féminin et de ses représentations. Qu’on soit gêné, choqué ou amusé, ce t-shirt dit, malgré tout, beaucoup de nous (taper « period tee » dans Twitter permet de s’en rendre compte).

La réaction du magazine Cosmopolitan est à ce sujet édifiante : dans un article intitulé « Period Power : le t-shirt qui nous glace le sang », la journaliste s’offusque « L'imprimé arty n'est autre qu'un gros plan sur un sexe féminin ensanglanté et velu (beurk) ».

Qualifier de « beurk » la vision d’un sexe ensanglanté et non épilé en dit beaucoup sur la perception du corps par les magazines féminins et les injonctions qui en découlent.

Pour ma part, quitte à passer pour une vieille bourgeoise coincée, je ne porterai pas ce t-shirt, tout comme je n’achèterais pas un t-shirt représentant un sexe d’homme.

Et tout le discours pseudo-féministe d’American Apparel n’y changera rien : n’oublions pas que c’est encore une fois le corps des femmes qui sert ici à vendre.

Edit du 11/10/13 : Le site Cosmopolitan a retiré le "beurk" de l'article (mais l'excellent site "AuFemininPointConne" en a fait une copie d'écran!)




De "Moulinex libère la femme"à "La moule épilée libère la femme"

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Après « Moulinex libère la femme », voici venu le temps de « La moule épilée libère la femme ».

En effet, pour le blogueur Monsieur Poireau, « l'épilation intégrale est, à mes yeux, le signe dans le réel de la valorisation du rôle des femmes ».

Comme son argumentation est aussi légère que les tenues de la féministe Clara Morgane (oui, elle l’affirme ici), le blogueur préfère faire diversion en accusant les « groupuscules féministes » qui « poursuivent donc l'idée que la femme est forcément manipulable et manipulée par la gente masculine ». Il persiste plus loin dans les commentaires en affirmant « les féministes ont toujours une lecture très datée de la société comme si rien ne changeait jamais ».

J’ai déjà évoqué à plusieurs reprises ma position sur l’épilation (notamment dans un article sur Slate, «le marketing du vagin » qui recensait tous les produits pour femmes en rapport avec la sphère intime). 

Contrairement à ce qu’avance Monsieur Poireau l’idée n’est pas d’affirmer que les femmes qui s’épilent sont toutes des oies décérébrées soumises au méchant patriarcat ou de juger celles qui le font. Mais plutôt de questionner cette pratique. Pour ma part, je m’épile tout en ayant conscience du conditionnement social auquel je me conforme. Non, je ne le fais pas « pour moi », il ne s’agit pas un choix éclairé mais plutôt une façon de me conformer à ce qu’attend la société de moi. Je sais qu’en affichant des aisselles non épilées, je vais m’attirer railleries, remarques et dégoût, expérience que je préfère éviter et que ne vivront jamais les hommes.

Contrairement à ce qu’affirme Monsieur Poireau, le féminisme n’est pas un combat daté, il évolue avec son temps, tout comme la mode de l’épilation justement. En dépit de ce que l’on pourrait croire, cette tendance de l’éradication du poil à tout va est assez récente. Ces sexes et aisselles imberbes que nous jugeons aujourd’hui comme la norme, ne l’étaient pas il y a quelques années, preuve que cette pratique est une construction éminemment culturelle et sociale.


Ainsi, même si la plupart des femmes représentées dans l’art sont glabres, de nombreux peintres de Modigliani à Klimt (le premier à représenter le sexe de façon réaliste étant Courbet en 1866) peignaient les corps féminins avec leur pilosité. Emile Zola, à la même époque en faisait même un argument de sensualité dans son roman "Nana" : "Nana était nue. Elle était nue avec une tranquille audace, certaine de la toute-puissance de sa chair. Une simple gaze l’enveloppait (…) C’était Vénus naissant des flots, n’ayant pour voile que ses cheveux. Et, lorsque Nana levait les bras, on apercevait, aux feux de la rampe, les poils d’or de ses aisselles". Puis, plus loin : "Nana était toute velue, un duvet de rousse faisait de son corps un velours".



Censuré jusque dans les années 70 en occident (les photos de Playboy étaient retouchées au pinceau pour le faire disparaître), interdit jusqu’à peu dans le cinéma et la bande dessinée japonaise, le poil semble être devenu aujourd’hui un ennemi à éradiquer. Et les diktats de la mode n’y sont pas étrangers. Le magazine « Elle », jamais avare en terme de néologismes, a même officialisé le qualificatif de la femme qui suit la tendance de l’épilation intégrale en ces termes : "foufounista". Les esthéticiennes confirment la tendance et constatent une augmentation constante de la demande d’épilations intégrales. Selon elles, les ¾ des clientes adeptes de ce type de prestations sont âgées de 18 à 25 ans, signe d’un véritable changement de mentalité.



Les causes sont multiples et ne se limitent pas aux méchants hommes qui manipulent les pauvres femmes : l’industrie du porno largement démocratisée ces dernières années, a grandement contribué à ériger des normes plastiques très marquées: seins protubérants, corps intégralement épilés et sexes pré pubères.

Par ailleurs, la course à la jeunesse autrefois limitée au visage s’étend progressivement aux autres parties du corps, poussée par l’industrie cosmétique : jamais le culte de la perfection de la sphère intime n’a atteint un tel degré d’exigence et de sophistication.

Plus blancs, plus fermes, plus rosés, plus jeunes, plus parfumés: les sexes féminins sont désormais soumis aux mêmes injonctions que les autres parties du corps plus visibles. L’épilation intégrale, qui offre ainsi un sexe juvénile, fait partie de cette course à la jeunesse.

Les industriels de la beauté surfent d’ailleurs allégrement sur cette culpabilité savamment entretenue afin de faire progresser leurs parts de marché : on se souvient tous du buzz autour de la publicité Veet qui promettait aux adolescentes un « minou tout doux ».



Aujourd’hui, il est quasiment impossible d’échapper au diktat de l’épilation.

Preuve en est, même le magazine Voici juge Juliette Binoche trop poilue (alors qu’elle est épilée mais pas de façon intégrale) : « Juliette, elle, a oublié de prendre son Epilady ».



Je ne saurais que conseiller au journaliste membre de la police du poil (et à Monsieur Poireau qui semble apprécier parler au nom des femmes) de tester l’épilation du maillot à l’Epilady, ce formidable outil de libération de la fâaaaamme.

Histoire de voir s’ils se sentent plus valorisés après cette expérience...

Edit : La blogueuse Maëlle et Diction a elle aussi écrit un billet sur le sujet  ainsi que la blogueuse Diké

Disney : les héroïnes féminines sont difficiles à animer car elles ont des émotions

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Mickey est-il un horrible macho ? Je posais la question ici il y a quelques jours tant Disney semblait se prendre les pieds régulièrement dans les stéréotypes sexistes.

Après le relooking de Merida et le t-shirts Avengers sexistes, voici que Lino Disalvo, responsable de l’animation pour le nouveau dessin animé « La Reine de Neiges » en rajoute aujourd’hui une couche question clichés.

Sur le blog « Fan Voice », il s’est ainsi félicité de la réussite du film d’animation, un véritable exploit selon lui, d’autant qu’il mettait en scène de 2 personnages féminins ! En effet, d’après Lino Disalvo, les femmes sont beaucoup plus difficiles à animer car elles ont… des émotions (contrairement aux hommes qui sont des brutes épaisses inexpressives, tout le monde le sait). Difficulté supplémentaire : elles doivent rester jolies et sont sensibles !

« «Historiquement parlant, animer un personnage féminin est très, très compliqué, parce qu’elles doivent passer par toutes ces émotions, mais il faut qu’elles restent jolies– et elles sont aussi très sensibles –elles peuvent dévier du modèle très rapidement.
Alors, faire un film avec deux héroïnes féminines, c’était vraiment dur, et aussi de les avoir toutes les deux dans la même scène et faire qu’elles soient toutes les deux différentes alors qu’elles ressentent la même émotion, faire qu’Elsa énervée ne soit pas pareille qu’Anna énervée.» (Source Slate)

Avec le temps, il est vrai que les héroïnes Disney ont toutes un air de famille (mis à part Merida qui a finalement été relookée pour rentrer dans le moule ou Vanellope dans « Les mondes de Ralph ») : nez en trompette, grands yeux en amande, pommettes hautes et cheveux clairs.



Ce gif le met d’ailleurs brillamment en évidence (source Moopflop).



Histoire de ne pas paraître trop discriminant, Disalvo a également ajouté que rendre un bonhomme de neige expressif était aussi très compliqué. Une potiche ou un pot de fleurs aussi sans doute…


Sous ma frange...

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Quand j’ai eu 40 ans il y a 3 mois, je m’attendais à tout : aux rides, aux cheveux blancs, aux kilos en plus qui déboulent sans prévenir. Les trucs dont on te parle dans les magazines et que les peoples jurent éviter, la main sur le cœur, en buvant un jus de citron à jeun au réveil. Mon œil.

A ce niveau-là, mon capital génétique m’a plutôt bien épargnée : ma mère et ma grand-mère n’ont quasiment aucune ride et presque aucun cheveu blanc.

En revanche, personne ne m’avait prévenue d’un des dommages collatéraux de la quarantaine : la chute de cheveux.

Le sujet est tabou mais c’est un fait établi, les femmes aussi se dégarnissent avec l’âge, j’en fais désormais la douloureuse expérience.

Au début, j’ai juste remarqué que je trouvais des cheveux partout : plus seulement sous la douche mais sur mon ordinateur, sous les chaises, sur mon oreiller, partout sur mes vêtements.

En passant la serpillère, j’en récupérais à la pelle, en vidant la bonde de la douche c’était des poignées entières. Ca a même fini par boucher l’évier de la cuisine.

Au début, j’ai pensé que cette chute était liée au stress, j’ai donc acheté des comprimés d’Oneobiol en me disant que ça ne me ferait pas de mal. Evidemment, ça n’a servi à rien.

Non seulement mes cheveux tombaient sans discontinuer mais je m’apercevais que ceux qui repoussaient étaient plus fins. Ma frange a bien été divisée par 4 en épaisseur.

Mon capital génétique m’a évité les rides et les cheveux blancs, pas l’alopécie androgénétique dixit mon dermatologue. Ma mère et ma grand-mère se sont souvent plaintes de leurs cheveux, je touche mieux du doigt pourquoi désormais.

Pour essayer de lutter contre la déforestation de l’avant de mon crâne (la chute semble être localisée à cet endroit), mon médecin m’a prescrit il y a quelques jours un produit au nom barbare, L’Alopexy, à appliquer sur cheveux secs matin et soir. Un liquide poisseux qui rend le coiffage très difficile et qui va m’obliger à me laver les cheveux quotidiennement.

Mais le pire ce sont les effets indésirables : l’augmentation de la pilosité entre autres. Etre chauve ou poilue, cruel dilemme…

Avant d’être touchée par ce problème, je n’imaginais pas à quel point la perte de cheveux pouvait être déstabilisante. On se sent seule, désemparée, touchée au cœur même de sa féminité. L’observation de mon crâne tourne à l’obsession. J’avoue avoir eu envie de les couper courts et de les éclaircir afin qu’ils soient moins visibles partout dans la maison. J’appréhende de mes les laver tant la vision de ces paquets dans le fond de la douche me dépriment et j’envisage de me laisser pousser la frange pour ne plus pouvoir comparer avec l’épaisseur d’avant.  C’est désormais devenu un tic, je ne peux m’empêcher d’observer le crâne des autres femmes, de scruter le cheveu qui s’affine ou d’envier les crinières fournies.

En évoquant ce problème sur Facebook, j’ai découvert que plusieurs amies étaient touchées par ce phénomène, sans jamais en avoir parlé avec elles. L’une d’entre elle m’a avoué avoir laissé pousser sa frange pour masquer ses tempes. Une autre m’a raconté à quel point elle avait été mal à l’aise quand son coiffeur s’est mis à brailler dans le salon « Bah alors Madame X, mais vos cheveux, y'en à plus beaucoup !!! Il faut faire quelque chose... ». Tout en discrétion et délicatesse…On notera qu’un coiffeur ne se permettrait jamais la même chose à l’égard d’un homme : quand une femme perd ses cheveux c’est forcément « car elle n’a pas fait quelque chose », qu’elle se laisse aller…Culpabilité quand tu nous tiens…

C'est justement pour libérer la parole, déculpabiliser les femmes qui pourraient vivre cette expérience pas toujours simple que j'ai décidé d'écrire ce billet. Si ce texte a permis à l’une d’entre elles de se sentir moins seule ou désemparée alors le but aura été atteint.

Histoire de prendre un peu de hauteur sur le sujet et comprendre ce que véhicule la chevelure féminine, je vous conseille la lecture instructive de ce passionnant article : "Petite histoire capillaire de la féminité."

Moi, je vais essayer de ne pas trop me faire de cheveux…

Un peu de moi, ici ou ailleurs...

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Un billet vite fait pour vous tenir au courant de mes activités professionnelles en dehors du blog :

- Suite à mon billet au sujet des vêtements à messages, j'ai eu le plaisir d'être contactée par Géraldine Dormoy-Tungate, responsable éditoriale de l'Express Styles pour me proposer d'écrire un article sur le sujet. L'idée était de prendre un peu de hauteur par rapport à la thématique en interrogeant des marques et un sociologue, ce que j'ai fait avec beaucoup de plaisir. Le résultat est à lire ici. Je n'en parle pas souvent sur le blog mais la mode est un sujet qui m'intéresse énormément. J'ai travaillé plusieurs années pour une marque de textile et je garde un excellent souvenir de la collaboration avec les bureaux de style, des visites sur les salons pour dénicher les nouvelles tendances, du travail sur les tissus et les matières...




- J'ai écrit un nouvel article pour Rue89 au sujet de la tyrannie de l'apparence et des seins parfaits. J'y dresse un palmarès de tous les gadgets et instruments de torture qui nous promettent des seins hauts, fermes et aux tétons rosés. C'est à lire ici.

Bonne lecture!

#Tweet2Rue : quand Twitter confisque la parole des SDF

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L’année dernière, j’avais épinglé ici 2 opérations racoleuses utilisant des SDF pour faire le buzz : la première équipait des sans-abris pour devenir des bornes wifi ambulantes, la seconde se servait d’eux comme hommes sandwichs pour vanter les mérites de l’agence Ogilvy.

Aujourd’hui, je découvre grâce à Twitter une opération mettant de nouveau en scène des SDF intitulée « Tweet2Rue ». En voici le principe, tel que décrit sur France Inter : « C'est aujourd'hui la journée mondiale du refus de la misère.A cette occasion, la Fondation Abbé Pierre lance l'opération "Tweets 2 rue" en partenariat avec France Inter.

Jusqu’au 15 mars, des personnes en grande précarité, équipés d'un téléphone portable et d'une connexion Internet vont partager leur quotidien sur le réseau social Twitter. Et leurs messages seront repris sur l'antenne de France Inter.

Ils sont cinq à se lancer dans cette aventure inédite. Des sans abris, des exclus qui, pour la plupart, ont déjà passé de longues années dans la rue, à Paris, Metz et Bourges. Pendant cinq mois, ils seront accompagnés par des journalistes de France Inter. Patricia Martin, Claire Servajean, Guillaume Erner, Eric Valmir et Thomas Legrand se feront l'écho de ces tweets de rue.

L'objectif est simple: il s'agit de recréer un peu de lien social. Et surtout de donner la parole à ceux que l’on n’entend presque jamais… ».

Une initiative plutôt originale et qui, cette fois-ci, ne sert pas à vendre un produit mais soutenir La Fondation Abbé Pierre. En utilisant Twitter, cette opération permet à la fois de donner la parole aux sans-abri et de toucher une cible différente.

Pourtant, jugée à tort racoleuse, elle a très vite été mal comprise alors que l’idée n’est pas ici «  de faire le buzz » pour vendre un produit mais sensibiliser à une cause. 






Comment juger une opération « honteuse » sans parler à la place des sans-abris ? Est-ce vraiment la vision des intéressés ? 

D’ailleurs, certains ne se gênent pas pour traiter les 5 twittos de « manipulés », comme s’ils n’avaient pas leur libre arbitre (tout en insinuant qu’à leur place, ils auraient revendu les téléphones). 



D’autres en profitent pour déverser leurs blagues grasses.





Certains estiment que les associations feraient mieux de trouver un logement plutôt que d’offrir des Iphones (il n’a d’ailleurs jamais été spécifié qu’il s’agissait d’Iphones). 


Cette rhétorique me fait penser à cette phrase que l’on m’oppose dès que je parle de publicité sexiste ou  de tout autre sujet féministe jugé non prioritaire « Vous feriez mieux de parler des femmes afghanes/du viol/des femmes battues ». Un grand classique du militantisme. Comme si il était incompatible de proposer des téléphones à des SDF tout en essayant de leur trouver des logements convenables. Comme s’il était incompatible de dénoncer des publicités sexistes tout en soutenant les victimes du viol.

C’est également oublier qu’un téléphone n’est pas un gadget réservé aux nantis mais une aide extrêmement utile aux sans abri : il leur permet de chercher un emploi, trouver un endroit où dormir, d’être en contact avec les services sociaux.

Entre indignation sélective et blagues de mauvais goût, force est de constater que la parole des SDF a littéralement été confisquée, noyée parmi les tweets contestataires ou pseudo-humoristiques. Il fallait se donner la peine d’aller sur leur profil pour pouvoir lire leur prose et découvrir leur quotidien.

On me répondra que le but de tout opération de comm’ « faire parler de soi, en mal ou en bien » a été ici atteint. En effet. Cependant, le manque de préparation et une certaine méconnaissance des spécificités de Twitter ont conduit ici à la confiscation de la parole des SDF, qui était le but initial de l’opération. Ce qui est bien dommage.

Un véritable hold-up en bande organisée mené de main de maître par les indignés à la petite semaine. Etrangement,  on ne les a pas beaucoup entendus au sujet de cette information pour le moins révoltante : hier un SDF a été battu et brûlé en plein centre ville. 

Vous avez dit indignation sélective ?

Pour suivre les sans-abris sur Twitter :
Nicolas : @nickopompons, 36 ans, 10 ans de rue à Bourges
Sébastien : @DjamaikaPtiseb, 33 ans, 10 ans de rue à Bourges
Ryan : @usher226, 24 ans, 4 mois de rue à Metz
Patrick : @kanter57640, 47 ans, 3 ans de rue à Metz
et @Tweets2Rue











Baisers forcés, tripotage de seins : la culture du viol c’est LOL ?

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On le sait, le corps des femmes sert très régulièrement à vendre tout et n’importe quoi, de l’aspirateur au rasoir pour hommes.

La recette semble désormais sortir du cadre de la publicité en s’appliquant à n’importe quel quidam en quête de buzz. Prenez un ou 2 hommes, une vidéo, de l’agression sexuelle maquillée en franche rigolade et vous obtenez des millions de pages vues.

Dorénavant, montrer des corps ne suffit plus, il faut se les approprier davantage : pour ce faire, on n’hésite plus à embrasser les femmes de force sans que jamais la question du consentement ne se pose ou à les pousser à se faire tripoter les seins sous prétexte de faire une bonne action. Une agression filmée maquillée en pseudo-divertissement qui entretient allégrement la culture du harcèlement de rue.

Dernier exemple en date, la vidéo de Guillaume Pley, animateur de la station de radio NRJ intitulée «Comment embrasser une inconnue en 10 secondes!».  On peut y voir l’animateur aborder plusieurs jeunes femmes avec quatre questions «1- Est-ce que je peux te poser trois questions? 2- Est-ce que tu as un copain? 3- Comment tu me trouves? 4- C'est quoi ton excuse pour pas m'embrasser là tout de suite?». Ces questions ne sont en réalité qu’un prétexte servant à détourner l’attention puisqu’en dépit des refus l’animateur embrasse toutes les jeunes femmes de force. Quitte à leur tenir la tête pour arriver à ses fins. Un acte totalement répréhensible, comme nous le rappelle cet article de Madmoizelle puisque « constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise.» (les baisers en font partie).

Une agression vendue comme un acte de séduction, faisant fi du consentement, voilà qui n’est pas sans rappeler les méthodes des pick-up artists, ces "artistes de la drague" (dont j’ai parlé ici précédemment). Autre point commun (et circonstance aggravante) : la cible visée, à savoir les jeunes adolescents. 

La vidéo, vue plus de 3 millions de fois, a très rapidement fait polémique : la grogne dans les commentaires et sur les réseaux sociaux ainsi qu’un rassemblement organisé par la blogueuse Dariamarx devant les locaux de la radio ont contraint l’animateur aux excuses (dont vous pouvez lire la retranscription ici) . Un pardon bancal, qui se contente de conseiller aux auditeurs « Ne faites pas ça chez vous » sans prendre la mesure de la gravité de ses actes.

D’après le site 20 minutes, Najat Vallaud-Belkacem a révélé s’être intéressée de près à cette affaire. «J'en ai discuté avec son auteur, je trouvais intéressant d'avoir son avis là-dessus [...] Il a pris conscience de l'erreur commise. Le fait notamment qu'il n'y ait aucun message de prévention. L'auteur en question est en train de réfléchir à un contre-message ». On l’attend avec impatience.

Aux Etats-Unis, on ne s’intéresse pas à la bouche des jeunes femmes mais à leurs seins. Après le « Pouet pouet camion », voici venu le temps du « motorboating » filmé : « "l’acte de pousser sa tête entre deux larges seins, puis de la balancer d’un côté vers l’autre tout en émettant ce son vigoureux des lèvres « brrrr' ». Jesse, Jason et Kong, 3 pick-upartists (encore eux) ont pris comme prétexte la lutte contre le cancer du sein pour demander à des passantes s’ils pouvaient frotter leurs têtes contre leur poitrine. Chaque fois qu’une femme acceptait, 20$ devaient être reversés à la lutte contre le cancer du sein. A chaque 100 000 vues supplémentaires sur Youtube, les 3 hommes promettaient d’ajouter 100 $ à leur donation initiale. Sans surprise, la vidéo a très vite dépassé le million de pages vues avant d’être désactivée par Youtube.

Les gains collectés (2000$+ les futures donations estimées à 5000$) n’ont finalement pas trouvé preneur, l’association de lutte contre le cancer du sein les ayant refusés.

Un geste fort qui n’a pas pour autant permis aux auteurs de se remettre en question (décidément) : « À cause des pressions d'une minorité de « haters » qui ont trouvé cette vidéo inappropriée, les donations ont été refusées. Je sais que c'est Internet mais là je trouve qu'ils poussent le bouchon trop loin. Bravo les « haters ». Grâce à vous, la recherche contre le cancer du sein vient de perdre de l'argent. ».

Décidément, les pick-up artists ont vraiment du mal à essuyer un refus…



Théatre, ateliers, expositions : idées de sorties pour les enfants pendant les vacances

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D’habitude je m’y prends toujours un peu en avance pour organiser les vacances des enfants et réserver théâtre et expositions.

Cette fois-ci, tout a été fait à la dernière minute car j’ai dû gérer en plus l’emménagement dans notre nouvel appartement!

Voici donc quelques idées, testées et approuvées, pour occuper vos enfants pendant la deuxième semaine de vacances !



Enfant, j’étais fan des livres de la Comtesse de Ségur (surtout "les malheurs de Sophie", forcément !). Cependant, je n’étais pas persuadée que mes enfants allaient adhérer au côté un peu désuet des textes, surtout mon grand de 8 ans. Pas grave, j’ai quand même réservé : ce petit théâtre est à 5 minutes de mon nouveau chez-moi et j’ai obtenu un tarif très intéressant sur BilletRéduc (5€).  J’ai bien fait de ne pas hésiter : cette pièce est une véritable surprise ! Benoist Brumer, seul sur scène et débordant d’énergie, campe un Cadichon poétique et attachant. Tout à tour émouvant, drôle ou nostalgique, il nous transporte dans ses aventures avec beaucoup de justesse et d’humanité. Ici, pas de 3D, de décors mirobolants ou d’effets spéciaux : seuls un texte de qualité et un comédien habité suffisent à faire voyager les enfants. Preuve que les recettes les plus simples sont parfois les meilleures, mon fils de 8 ans et ma fille de 5 ans ont été tous les 2 emballés !



Mes enfants adorent les spectacles de magie, nous en avons déjà vu pas mal l’année dernière mais leur préféré reste celui de Peter Din « Abrac'... Alambic et Le magicien Voyageur ». La preuve, nous y sommes allés 2 fois ! (mon fils en a parlé ici sur son blog) . C’est pourquoi je me suis empressée de réserver (6€ la place sur BilletRéduc), quand j’ai vu que Peter avait un nouveau spectacle à son répertoire ! Cette fois-ci, le magicien nous invite chez-lui et en profite pour nous présenter ses nouveaux tours. Un spectacle drôle et interactif (mon fils est même monté sur scène pour participer à un tour de magie !), plein de bonnes trouvailles et de poésie. Les enfants étaient ravis de retrouver Bobby le chien, déjà présent dans le premier spectacle, toujours aussi déjanté et cabotin. La petite salle, très intimiste, donne un côté très chaleureux aux numéros et l’on ne voit pas l’heure passer, même en tant qu’adulte ! A recommander !



Le mois dernier, j’ai emmené les enfants voir l’exposition Ron Mueck (mon fils en a parlé ici sur son blog). Ils ont tous les 2 beaucoup apprécié la visite, j’en ai donc profité pour inscrire mon fils à un atelier organisé par la Fondation, « Fascinants pantins » (tarif 9 €). Les enfants visitent d’abord l’exposition accompagnés d’un conférencier qui les invite à observer les postures, les expressions. Puis ils s’installent sur une grande table juste à côté de la verrière donnant sur le jardin et à quelques pas de l’imposante sculpture « Couple under an umbrella ».  Pendant près de 2 heures, leurs petites mains vont sculpter dans l’argile un pantin articulé tout en détaillant avec précision les expressions de son visage, certaines parties de son corps et sa posture. Mon fils a énormément apprécié cet atelier ainsi que la gentillesse et la pédagogie des organisateurs. J’ai été bluffée par la qualité de sa réalisation, qui trône désormais fièrement dans sa chambre ! Malheureusement, l’exposition est désormais terminée mais je vous recommande vivement les futurs ateliers (apparemment la prochaine exposition portera sur la photo). Ne tardez pas à réserver car les ateliers sont souvent pris d’assaut.

Hallo-win ou Hallo-lose ?

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Je ne suis pas une grande fan d’Halloween (doux euphémisme).

Les rares fois où je l’ai fêté, je n’en ai pas gardé un souvenir mémorable.

Il y a eu cette fête à laquelle je m’étais traînée à la dernière minute, histoire de me changer les idées après une rupture douloureuse il y a une quinzaine d’années. Déguisée en sorcière de pacotille, j’essayais de m’amuser en vain tout en me demandant ce que je fichais là, appuyée sur mon balai et le coeur en miettes.

Plus récemment, quand mon fils a eu 4 ans, je me suis malgré tout résolue à fêter Halloween pour lui faire plaisir. Armés de notre sac en plastique et de notre courage, nous sommes donc allés sonner chez le voisin du dessus, pas vraiment réputé pour être aimable. Pas grave, me suis-je dit, qui pourrait être désagréable avec un enfant de 4 ans, un jour d’Halloween ?

Je m’étais un peu avancée…Après le coup de sonnette et notre traditionnelle demande de bonbons, notre charmant voisin, bien planqué derrière sa porte a lancé à mon fils : "Dégage ou j’appelle la police".

Plutôt Hallo-lose qu’Hallo-win donc…

C’est pourquoi quand @Poupimali a proposé de nous inviter, mon fils et moi-même, à fêter Halloween au Stade de France, je l’ai pris comme une revanche sur la vie ! Nous allions enfin régler son compte à cette fête de malheur !

Hier soir, c’est donc à bord d’un petit train démoniaque que nous sommes entrés dans les entrailles du stade pour une visite nocturne, sans savoir trop à quoi nous attendre.


Finalement, plus de peur que de mal (même si mon fils a été enlevé par une créature malfaisante au début de la visite) !
Au programme : des danseurs, des zombies, des cracheurs de feu, une chorégraphie improvisée, des défis à relever et plein d’autres surprises terrifiantes. 


La visite à pied, sous forme d’étapes, a été un prétexte pour nous faire découvrir les coulisses du célèbre stade, décorées pour l’occasion, des vestiaires au tunnel des joueurs. 

Petit bémol : j’aurais aimé avoir plus d’explication sur les lieux visités car mon fils me pressait de questions sans que je puisse y répondre. Pas toujours facile de reconnaître certains endroits re-décorés façon Halloween. Malgré cela, nous avons passé un très bon moment tous les 2 et nous nous sommes enfin réconciliés avec Halloween. Je ne regrette pas de ne pas être venue avec ma fille de 5 ans car certains déguisements ultra-réalistes ou les cris des créatures maléfiques sont assez effrayants (même @Poupimali a eu peur de ses collègues déguisés!). Je ne recommanderais donc pas la visite à un enfant de moins de 6 ans.
Si vous souhaitez effectuer la visite, vous avez jusqu'à demain soir!
Informations pratiques : Visites nocturnes à partir de 18h00 Nombre de places limitées.
Durée : 1h30 Réservation sur :
http://accueil.stadefrance.com/fr/customers/billet/le-pass-visite-nocturne-halloween-2013
Horaires des visites les 30 octobre et 1er novembre : 18h / 18h30 / 19h / 19h30 / 20h / 20h30 / 21h
Horaires des visites le 31 octobre : 18h / 18h30 / 19h / 19h30 / 20h / 20h30 / 21h / 21h30
Tarif unique : 15€
Pass famille : 50€
Gratuit : moins de 5 ans ( attention la visite peut déconvenir à des enfants sensibles ayant moins de 5 ans )


Quand Gillette s'attaque au marché de l'épilation masculine

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Les hommes devront-ils eux aussi se soumettre au diktat de l’épilation ?

C’est ce que semble sous-entendre une pub américaine pour le rasoir Fusion ProGlide Styler de Gillette datant de mars dernier.

Dans un spot intitulé « Ce que veulent les femmes » (rien que ça !), la marque met en scène 3 jolies jeunes femmes autour d’une piscine. La première, Kate Upton, affirme qu’elle aime les hommes avec un peu de poils sur le torse, « mais surtout pas sur le dos ». La seconde, Hannah Simone, nous apprend qu’elle aime les ventres lisses, aux abdominaux parfaitement dessinés (petit clin d’œil complice). La dernière,  Genesis, affirme aimer les hommes sans poil du tout (« et non, ce n’est pas bizarre » rajoute-t-elle).

Ce qui est intéressant dans cette publicité ce n’est pas tant le message « Messieurs, vous devez vous épilez » mais celui qui le délivre, à savoir les femmes. Elles s’érigent ainsi en arbitre de la beauté, un rôle rarement tenu par elles habituellement. Une première depuis 112 ans a même affirmé Gillette.

Pour autant faut-il s’en réjouir ? Comme pour « Adopte un mec », on assiste ici à un renversement des rôles : ici ce sont les femmes qui objectivent les hommes, leur imposant ainsi des injonctions et des normes physiques (corps imberbes, musclés). Un nivellement par les bas (hommes et femmes tous objets) qui n’a rien d’une libération mais qui ressemble plutôt à une double aliénation.


La tendance de l’épilation masculine semble d’ailleurs gagner du terrain, comme l’explique cet article du Daily Mail : « De plus en plus d'hommes viennent pour se faire épiler, les jambes en particulier. Entre 15 et 20 hommes par mois viennent se faire enlever les poils des jambes à la cire ou au laser » affirme Ray Khandpur, responsable des soins esthétiques pour hommes dans un salon de beauté londonien. Au Brésil, le marché de l’épilation masculine est en pleine croissance : selon l'Association brésilienne de cosmétiques (Abihpec), le secteur a progressé de 10% par an au cours de la dernière décennie. « Ce préjugé selon lequel l'homme qui s'épile n'est peut-être pas un vrai un homme commence à disparaître », assure Gregorio Mendes propriétaire d’un salon de beauté, en allusion au machisme ambiant au Brésil et en Amérique latine, où il est généralement mal vu que les hommes soignent ainsi leur apparence.
« Des hommes de tous âges viennent ici, parce qu'ils le veulent ou parce qu'ils sont amenés par leur femme, leur compagnon ou leurs enfants. Peu importe s'ils sont homosexuels ou hétéros, l'important est qu'ils veulent se faire beaux ».

Pour autant, même si cette mode semble prendre de l’ampleur, elle n’aura jamais le même impact chez les hommes : « Un homme riche, poilu n’aura jamais de problème » explique Jean Kilbourne auteure de « Can’t buy me love How Advertising Changes the Way We Think and Feel ». « Pour une femme, être épilée est une exigence. Peu importe ce qu’elles font ou accomplissent, une épilation parfaite est incontournable. Pour les hommes…c’est une option »

La culotte anti-viol, nouvel avatar de la culture du viol

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Les vêtements pour femmes anti-agression semblent être tendance : après le collant à poils chinois pour repousser les pervers (fake ou pas, l’histoire nous le dira, les commentaires à son sujet sont néanmoins éloquents), le soutien-gorge indien électrique, voici la culotte anti-viol.

Crée par 2 femmes américaines, ce shorty d’un nouveau genre est constitué d’une matière indéchirable et équipé d’un cadenas possédant quelques 132 combinaisons de verrouillage. Les 2 new-yorkaises, qui espèrent financer leur projet via une plateforme de crowdfunding, ont mis en ligne une vidéo pour vendre leur produit aux internautes.

Dans ce spot, une des créatrices nous explique que la marque propose des culottes pour protéger les femmes « lorsque les choses tournent mal ». Exemples en image :

-       Lors d’un premier rendez-vous


-       Lors d’une soirée en boîte


-       Lors d’un jogging de nuit


-       Lors d’un voyage à l’étranger



-      Ou dans "toute autre situation potentiellement dangereuse" (gros plan sur des femmes en mini-jupes devant un SDF noir).



Elle cite également une étude prouvant que plus une femme résiste à une agression sexuelle, moins il y a de chances pour qu'elle se produise.

Un joli concentré de clichés alimentant la culture de viol.

Petite mise au point:

-       Non, un viol n’est pas « quelque chose qui tourne mal », c’est un crime
-       Non, ce n’est pas parce que les femmes boivent, mettent des mini-jupes ou voyagent (« des situations potentiellement dangereuses ») qu’elles incitent au viol. Arrêtons le « victim blaming ».D’ailleurs, l’image du violeur attendant dans une ruelle sombre est un mythe sachant que dans 80% des cas, la victime connaissait son agresseur.
-       Non, une femme violée n’est pas une femme qui n’a pas su se défendre ou qui consent.
-       Non ce n’est pas aux femmes de se couvrir pour ne pas être violées mais à la société d’être éduquée.  
-       Non la culture du viol n’est pas une spécificité américaine. La preuve ? Hier, le quotidien « La Montagne » qualifiait de « séducteur indélicat » un homme qui agressait sexuellement les femmes dans le bus.


A quand des slips cadenassés pour ces "séducteurs indélicats" plutôt que des culottes anti-viol pour femmes ?


Demain, tous Dr Fantômette?

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Trouver un généraliste à Paris s’apparente à une véritable quête du graal.

Je regrette amèrement celui qui me suivait depuis des années et qui est depuis parti en retraite : humain, patient, à l’écoute et d’un très bon diagnostic (le premier qui ne m’ait pas dit « c’est psychologique » quand je lui ai parlé de ma fatigue récurrente).  Un peu vieille école aussi, mais cela avait son charme : il recevait en blouse, consultait le Vidal version papier et me faisait faire pipi dans d’énormes fioles en verre plutôt que dans des gobelets jetables (grand moment de solitude quand il s’agissait de sortir des toilettes avec ce truc gigantesque dans les mains !).

Même si je n’en abusais pas, je pouvais toujours le joindre et, en cas d’urgence, il me recevait entre 2 patients, ce qui est très appréciable quand on a de jeunes enfants.

Son remplaçant a été loin d’être à la hauteur (doux euphémisme). Un soir, alors que j’avais rendez-vous à 18h pour mes 2 enfants, fiévreux et assis par terre faute de place, je voyais les minutes défiler sans que personne ne sorte du cabinet. Les patients, peu à peu, s’éclipsaient de la salle d’attente.

Plus d’une heure après l’heure théorique de mon rendez-vous, la porte s’ouvrait enfin.

Après avoir raccompagné son patient décidément très bavard, le médecin est alors venu nous voir, fier comme Artaban « Vous avez reconnu celui qui vient de sortir ? C’est Neil Diamond le chanteur ! Il n’avait pas pas rendez-vous mais ces gens là ne sont pas comme nous, ils ne peuvent pas attendre ». 

C’est vrai que les ploucs comme nous peuvent attendre hein. Et pour les excuses on repassera. Inutile de dire que je ne suis pas revenue.

Suite à cette mésaventure, j’ai alors trouvé un généraliste qui, lui, était plutôt ponctuel (une demi-heure de retard s’apparente à de la ponctualité chez un médecin parisien). Mais j’ai vite compris pourquoi. La visite était expédiée en 5 minutes chrono et mon fils a dû être examiné sur la chaise devant son bureau, entièrement habillé.

Depuis que j’ai déménagé, la quête du généraliste a alors repris. On m’a conseillé un médecin que j’ai vu une ou 2 fois. C’est lui que j’ai essayé de joindre hier car ma fille a pleuré à l’école en se plaignant du ventre (ça lui était déjà arrivé plusieurs fois dans la semaine).

Je tombe alors sur une messagerie me demandant d’appeler le secrétariat ou de me connecter sur internet pour un rendez-vous, sans aucune possibilité de laisser un message. Evidemment, lorsque je me suis connectée pour le faire, je me suis aperçue que toutes les visites de la journée étaient complètes. Mon généraliste ou ma pédiatre arrivant toujours à me glisser entre 2 rdv en cas d’inquiétude, je me suis dit qu’il en serait sans doute de même pour celui-ci. Encore fallait-il trouver un moyen pour rentrer en contact avec lui ! En cliquant sur la rubrique « me joindre », je suis alors tombée sur ce message lapidaire : « le téléphone n'est pas le meilleur moyen car la ligne est souvent saturée et les appels incessants ne me laissent plus le temps ni la concentration nécessaires aux malades. ». Il était donc demandé d’envoyer un mail ou de laisser un message au secrétariat. Vive la communication et l’humanité. A ce moment précis, je regrettais amèrement la blouse blanche et les fioles en verre.
Je me doute bien que certains patients doivent abuser, appeler pour un oui ou pour un non mais, pour autant, est-ce une raison pour s’enfermer dans sa tour d’ivoire « afin de ne pas être déconcentré » ? J’avais déjà eu affaire à la solitude et à l’absence de communication quand le cancer de mon père avait été diagnostiqué. Une fois opéré et de retour à la maison (en phase terminale mais nous ne le savions pas vraiment), il souffrait de vomissements et ne mangeait plus rien. Nous n’avions aucun référent vers qui nous tourner en cas de question : le professeur qui avait opéré mon père n’était jamais joignable et le service gastro-entérologie de l’hôpital constamment sur répondeur. Quant au généraliste qui n’avait pas diagnostiqué son cancer (encore une fois, tout cela n’était que psychologique), nous n’avons pas jugé bon de le contacter, bien évidemment.

C’est cette situation d’isolement vécue par les malades que la blogueuse Hélène Bénardeau décrit avec beaucoup d’humour et de justesse dans un billet intitulé « Le Dr Fantômette ».

Du nom de ces médecins barricadés derrière des secrétaires pitbulls ou des sites internet sophistiqués.

C’est vraiment ça la médecine du futur ? Demain, tous Dr Fantômette ?

Darty : après le contrat de confiance, le contrat de sexisme?

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Crédit : http://dartyisfkcswag.tumblr.com/


En 2012, Darty nous avait déjà bien gâtées question clichés à l’occasion de la journée des droits des femmes. Dans sa newsletter, l’enseigne nous proposait un programme dans la lignée de « Moulinex libère la femme »: petit déjeuner au lit, shopping et épilation sans douleur !



Cette année, la marque qui souhaite rajeunir son image mise "sur le glamour et la jeunesse"…tout en surfant sur les clichés les plus éculés, cherchez l’erreur !


Exit la camionnette et le contrat de confiance donc, bienvenue aux visuels noirs et blancs mettant en scène des hipsters torses nus. Et au sexisme.


Ainsi, pour l’enseigne, c’est forcément la femme dépensière qui achète (un épilateur à lumière pulsée ?) et l’homme musclé qui va récupérer ses courses (torse nu).



Les blondes sont nulles en technologie


Et les femmes ont naturellement besoin qu’on les aide à y voir plus clair


Quand on pointe sur Twitter le sexisme de l’affiche « on est tous un peu blonde », la marque répond qu’il s’agit d’une expression populaire ! Après le contrat de confiance, le contrat de sexisme ?



Au delà de l’aspect très stéréotypé de la campagne, on peut s’interroger sur son efficacité. 
Interviewé par le site « Les Echos », « l'ex-patron de But entend s'attaquer aux points faibles, en tête desquels la perception du prix : « Les consommateurs s'imaginent que Darty est beaucoup plus cher qu'il ne l'est en réalité », indique Jean-Philippe Marazzani, directeur du marketing et de la communication. » Est-ce vraiment ce qui ressort de cette campagne aux codes très luxueux (qui pourrait vendre n’importe quoi d’ailleurs, d’une paire de lunettes à un parfum haut de gamme) ? Pas vraiment.

On y apprend également que « Darty est une marque fabuleuse, ultra performante, en particulier via son site en ligne, ajoute Jean-Philippe Marazzani . Mais c'est aussi une marque donnant la perception d'être statique et assez froide. »

Est-ce vraiment cette campagne, noir et blanc, regards hautains et moues désabusées qui est censée réchauffer l’image de l’enseigne ? On peut en douter.



« Darty se place comme une marque résolument dans l’air du temps et plus que jamais à l’écoute des besoins de ses clients » nous apprend Philippe Marazzani. Espérons que la marque saura donc entendre le mécontentement des internautes qui dénoncent, de Facebook à Twitter : non, le sexisme n’a rien de tendance !

Une autre campagne a attiré mon attention, cette fois-ci de manière positive, celle du BHV.





On y retrouve la même problématique que Darty mais traitée plus intelligemment : rajeunir sa cible (sans s'aliéner les seniors et les bricoleurs), viser les CSP+ et les urbains créatifs. 

Cela passe par un nouveau nom, un nouveau logo et une campagne d'affichage assez originale. Diversité d'âge et de couleur de peau, recours à des personnes lambdas et non des mannequins mais surtout utilisation des codes Twitter avec humour : la recette est efficace. 

Le message passe sans tomber dans le cliché réducteur. Et ça, pour reprendre le hashtag de l'affiche, #cafaitdubien.

Edit : ma copine Dom Bochel Guégan a rédigé une chronique très juste sur le sujet, à lire ici 

L’organigramme de "Cellular Solutions" a-t-il rendu tous les internautes féministes ?

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Parfois une image vaut mieux qu’un long discours.

Pour résumer le concept du plafond de verre, quoi de plus parlant que l’organigramme de Cellular solutions, une société de télécommunication anglaise ?

Son originalité ? Une équipe exclusivement féminine de 27 employées possédant toutes le même profil : blanches, plutôt jolies et jeunes. Pas de surprise néanmoins : les rênes de l’entreprise restent toujours aux mains de 4 dirigeants plus âgés. Ici encore, les femmes exécutent et les hommes dirigent.



Suite à l’ampleur du bad buzz propagé sur les réseaux sociaux, la société a décidé de retirer précipitamment l’organigramme en question puis a publié un communiqué de presse façon langue de bois pour s’expliquer : 

« Nous sommes une entreprise pro-égalité des chances et le resterons. Nous sommes fiers de notre équipe et nous demeurons engagés pour leur développement individuel. »

Un message qui n’a pas convaincu les internautes qui ont alors exhumé le prétendu compte Flickr de l’entreprise et l’ont diffusé sur les réseaux sociaux. On pouvait y voir les dirigeants de l’entreprise jouer au golf ou présider un concours de miss aux couleurs de l’entreprise. Les nombreux articles sur le sujet ont également été assaillis de commentaires en rafale.

Pour autant, peut-on en conclure que les internautes sont tous devenus soudainement féministes ou sensibles à la question de la parité en entreprise ? Pas vraiment.

Un coup d’œil aux commentaires permet de s’en rendre compte rapidement : entre les vieilles blagues sexistes (« Je me demande si elles ont toutes leurs règles en  même temps. Ca doit être l’enfer») ou les palmarès façon Miss France (« mon top 3 1: Keri Haines  2: Katriona Fenstein 3: Lauren Steele »), on ne peut pas vraiment en conclure que ces commentaires fassent avancer la cause des femmes. On plaint surtout les pauvres employées de Cellular Solutions qui subissent ici la double peine du sexisme : sur leur lieu de travail et sur internet, où elles encaissent blagues douteuses et allusions à leur physique.

Quant aux sites d’information qui relaient l’organigramme, c’est rarement avec mesure.



Ainsi, le site Au féminin.com titre-t-il un de ses articles sur Twitter « L’entreprise la plus sexiste au monde », comme si Cellular Solutions était un exemple exotique de non-respect de la parité. Faut-il rappeler qu’en France les femmes occupent à peine 10 % des postes de Pdg en France ? Même si l’exemple de Cellular Solutions reste parlant car visuellement très évocateur, il ne doit pas faire oublier que la parité est de nos jours très rarement respectée dans le monde de l’entreprise. Combien d'internautes ayant relayé l'organigramme se sont posés la question de la place des femmes au sein de leurs sociétés? Combien d'entre eux ont analysé leur propre organigramme à travers le prisme de la parité? Pas grand-monde sans doute, il est plus facile de se dire que le sexiste, comme le raciste, c'est forcément l'autre.



Et que dire des images illustrant l’article d’ « Auféminin.com » dans lesquelles on peut voir des hommes en costume jouer au golf ou présider un concours de miss ? «Les albums photos du comité d’entreprise de Cellular Solutions montrent que lorsque les dirigeants masculins se disputent une partie de golf, les employées féminines, elles, s’adonnent à un concours de Miss. Ça commence à fairebeaucoup de clichés pour une seule et même boîte… » s’indigne la journaliste (juste avant de nous inviter à réserver notre place pour un événement « Au féminin », il ne s’agirait pas de perdre le nord).

Sauf que ces photos, même si elles reflètent le climat sexiste de l’industrie high tech, n’appartiennent pas à Cellular Solutions mais à une société du même nom (le dirigeant l’explique d’ailleurs ici). Un coup d’œil au logo suffit pour s’en rendre compte.

Une fausse information qui risque de semer le doute dans l’esprit des lecteurs : et si tout cela n’était finalement qu’un immense fake ? Pourtant le plafond de verre n’a rien d’une légende urbaine.

Et la légitime question de la parité mérite mieux que ce traitement version buzz à tout prix.

L'implacable dictature du sourire féminin

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Des seins hauts et fermes, un corps mince et sans cellulite, un sexe épilé et rosé, des fesses hautes et rebondies : on ne compte plus le nombre d’injonctions faites aux femmes en terme de beauté (j’en ai déjà parlé précédemment sur Rue89 en dressant une cartographie du corps parfait).

En Asie, on peut rajouter une exigence de plus à cette interminable liste : celle de sourire continuellement.

En Corée du Sud plus précisément, où une femme sur 5 a déjà subi une opération de chirurgie esthétique, on ne manque pas d’imagination pour booster le juteux marché de l’apparence. Après le rabotage de la mâchoire, les injections de fossettes ou le débridage des yeux, voici le « Smile lipt » (contraction de "lip" (lèvre) et "lift" ).



La clinique Aone, qui réalise cette opération pour 2000$, nous la présente façon télé-achat dans une vidéo surréaliste : « Les coins de la bouche s'élèvent naturellement après l'intervention, et bien que les coins de la bouche restent renversés sur un visage impassible, ils s'élèvent bien plus distinctement que la normale au cours d'un sourire ».


Un résultat façon sourire de Joker qui fait froid dans le dos….

Cette dictature du sourire s’immisce dans tous les moments de la vie quotidienne, même lors d’un repas au fast-food. Une chaîne de restauration rapide japonaise l’a bien compris en proposant à sa clientèle le « Liberation wrapper » : un emballage de hamburger qui permet aux femmes de dissimuler leurs bouches quand elles mangent et d’afficher ainsi un sourire permanent, même en avalant un énorme sandwich.


La vidéo de présentation nous explique l’importance de l ‘ « ochobo » au Japon, « un petit sourire modeste considéré comme attirant ».


Résultat : la chaîne de fast-food a vu ses ventes augmenter de 213% auprès des femmes. On notera que le nom de l’emballage, « Liberation Wrapper », est quelque peu paradoxal : on vend aux femmes l’injonction de se couvrir comme une libération !

En Occident, même si les femmes n’ont pas encore sauté le pas de la chirurgie esthétique pour afficher une bouche de Joker, la dictature du sourire n’en est pas moins présente.

Brigitte Laloupe (la blogueuse Olympe) l’explique très bien dans son livre« Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? » : les femmes sourient plus que les hommes, c’est un fait établi.

« Sur des photos de classe de la maternelle à l’université, dans les magazines et les journaux, les personnes de sexe féminin sourient plus souvent : 63 % des garçons en maternelle et primaire contre 82 % des filles, 58 % des hommes contre 80 % des femmes dans les magazines. Cela n’est manifestement pas inné puisque la différence n’apparaît qu’à 5 ans. Incontestablement, il est attendu des femmes qu’elles sourient, mais qu’attend-on des hommes ?

Une analyse du nombre de réponses obtenues par les utilisateurs des sites de rencontres sur internet nous donne des indications. On apprend que, pour espérer obtenir plus de messages que la moyenne les femmes doivent regarder l’objectif tout en souriant ou en adoptant une moue un peu coquine.
Pour les hommes, c’est l’inverse, il faut plutôt faire la gueule (ou, du moins, ne pas sourire) et regarder ailleurs. »

Laissons à Vincent Estellon, cité dans l’ouvrage, le soin de conclure ce billet : « Il y a effectivement une inégalité des sexes face à la mauvaise humeur. Un homme qui fait la tête est perçu comme ayant du caractère, alors qu’une femme énervée sera souvent taxée d’hystérique. »

Dur de garder le sourire dans ces conditions…

Edit : A lire sur le sujet, un article très intéressant que m'a transmis Mona Chollet et qui démontre que le genre influence également le port d'appareils dentaires

Anniversaires : qui décrochera son diplôme de mère parfaite?

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Hier, ma fille de 5 ans a reçu sa première invitation de l'année.

« X est heureuse de t’inviter à son anniversaire. Nous commencerons par une croisière sur la Seine puis nous rentrerons jouer à la maison ».

Je me suis frottée les yeux, ai relu 2 fois avant de me dire que cette invitation reflétait bien une tendance que j’avais observée ces derniers temps : les anniversaires d’enfants étaient devenus des réceptions à part entière.

Dans une surenchère de décorations ultra-léchées, d’animations sophistiquées et de gâteaux dignes de Top Chef, c’est à celle qui décrochera le diplôme de la meilleure mère.

Une véritable escalade à l’image de ces mariages où il s’agit avant tout d’en mettre plein la vue.


« On va les éclater » se moquait Gad Elmaleh en caricaturant Coco qui organisait la bar-mistvah de son fils : « J’ai envoyé un carton d’invitation à chaque invité : dans chaque carton y avait un ordinateur portable qui s’ouvrait comme un carton. Sur l’écran y avait l’invitation, tu cliques, elle s’en va par internet ». « Je voulais un rabbin beau gosse, je l’ai fait venir en Concorde tout seul. Tu me dis combien et je paye ».

On n’en est pas loin aujourd’hui avec ces anniversaires grandioses repris en boucle sur les blogs de maman. Il ne suffit pas de faire, il faut aussi le faire savoir.

Et regardez comme mes invitations réalisées chez l’imprimeur sont jolies.

Et extasiez-vous devant les cadeaux qui coûtent un bras.

Et observez comme mon appartement (et mon enfant) ressemble à une gravure de mode même après l’invasion des enfants. 

JE VOUS AI E-CLA-TES

En discutant avec mes copines sur Facebook, j’ai pu vérifier que ce phénomène était bel et bien généralisé. J’ai même découvert qu’à l’image des « wedding planners », il existait des « birthday planners » qui proposent pour la modique somme de 950€ d’organiser l’anniversaire de vos chères têtes blondes.

Mes amies ont confirmé mon ressenti, voici quelques uns de leurs témoignages en vrac (le billet de Morticia est également à lire sur le sujet) :

"On s'en sort plus, les gosses ne savent même plus aller à un anniversaire sans réclamer de partir eux aussi avec un cadeau, c'est n'importe quoi. Ils ne savent plus offrir et rien attendre en retour, et ce sont les adultes qui entretiennent ça pour gagner la course à la meilleur mère de la terre. Bref, ça m'énerve !"

 "Nous une fois, on a eu une invitation avec un mot disant pas de cadeau mais une petite participation (je crois qu'il était précisé 10 euros max) pour un abonnement. J'avais trouvé ça intelligent mais je n'aurais jamais osé."

"Le plus fou que j'aie vu, c'était un anniversaire où mon fils de 3-4 ans à l'époque était invité et où les parents des gamins étaient accueillis par un majordome en queue de pie avec plateau de coupes de Champagne (le reste, hallucinant, allant avec bien sur...)"

"J'ai vu des trucs ahurissants qui viennent quand même la plupart du temps des parents. Les gosses ne demandent pas tout un tralalala, beaucoup de mères parfaites veulent épater la galerie et je suis quasi certaine qu'avec ces surenchères on pourrait en arriver à un truc genre événement promotionnel ! Tu sais, ces manifestations où les gens people se font photographier sur des fonds avec en logo un objet de marque. C’est limite si tu dois pas aussi faire un buffet pour les parents"

Pour ma part, je refuse de rentrer dans cette surenchère. Ce qui ne veut pas dire que je ne prépare pas les anniversaires de mes enfants, bien au contraire (j’en ai déjà parlé dans un précédent billet). Il n'est simplement pas question d’entrer dans cet étalage de fric malsain (même si, dans ce cas précis, je connais la mère qui invite ma fille : je sais que son but n’est pas d’en mettre plein la vue). "C'est le temps perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante" disait le Petit Prince. C'est pareil pour les anniversaires : c'est le temps passé qui compte, pas l'argent.

En général, je prépare quelques activités, j’achète ma déco chez Héma et je m’amuse à fabriquer un gâteau sympa autour d’un thème défini par mes enfants. Cela suffit à mon bonheur et à celui de mes enfants sans avoir à dépenser un fric monstre (si vous manquez d’inspiration, ma copine Isabelle déborde de créativité à ce sujet et propose sur son blog plein d’idées home-made).

J’ai pu d’ailleurs remarquer qu’au-delà des animations ultrasophistiqués, ce que préfèrent les enfants c’est de retourner littéralement la chambre de celui qui invite.

« Les enfants sont pourris vous savez ! Alors qu'avec un bout de ficelle et un morceau de carton ils s'amusent comme des fous ! » (Madame Musquin style).



Cette année, mon fils de 8 ans a refusé en bloc toutes mes tentatives d’animation pour son anniversaire (chasse au trésor, activité manuelle).

« Je veux juste aller jouer au ballon avec mes copains au parc » m'a-t-il répondu. Je dois avouer que ça m’arrange bien…
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