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Se souvenir des belles choses

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Ce matin, l’œil embrumé, j’ouvre mon compte Twitter.

Alors que l’actualité chaude se partage entre la neige et le tireur fou, je tombe sur le tweet d’une personne que je ne suis pas.

« Encore un marchand de journaux qui disparaît pour laisser place à un salon de thé bobo ». Avant de retweeter le message, j’ouvre la photo et tombe alors nez à nez avec le magasin de journaux de mon père, rue des Martyrs. A l'époque, dans les années 80, il s'appelait encore "Toute la presse.

Hasard ? Je n’y crois pas, j’y vois plutôt un signe, juste au moment où nous sommes en train de régler la succession de mon père.

J’avoue que j’ai du mal la reconnaître notre boutique, défigurée par de vulgaires plaques de contreplaqué noires, déjà recouvertes d’affiches publicitaires criardes. Seul le store, intact, garde encore de sa superbe. Mais pour combien de temps…


Bientôt un énième salon de thé bobo prendra sa place, tout comme une chaîne de restaurant italien branchouille avait déjà remplacé la librairie de mon père, à quelques numéros de là.

Depuis quelques années déjà, je ne reconnaissais plus ma Rue des Martyrs d’antan : les petits commerces (boucherie, librairie, papeterie, poissonnerie) ont été progressivement remplacés par des agences immobilières, des chaines de coiffeurs ou d’opticiens et le public, autrefois populaire, s’est considérablement embourgeoisé.

C’est la fin d’une époque : celle du papier et de la presse, celle de mon insouciance envolée.

Pourtant, combien de souvenirs demeurent encore enfermés en ces 4 murs…

Je revois encore mon père derrière son comptoir, toujours affairé, dès 5 heures du matin et même le dimanche, à pointer ses retours ou à arranger une pile de magazine.

Les présentoirs en fer blanc remplis de titres en tout genre (mon père avait à cœur de proposer des magazines introuvables ou des revues luxueuses comme « Egoiste »).

La réserve pleine à craquer de journaux, preuve qu’à cette époque la presse était loin d’être moribonde.

L’odeur du papier et de l’encre, si caractéristique.

Le rire de mon père quand il avait fait un bon coup comme vendre à une petite mamie un journal parodique à la place du vrai titre. « Vous avez vu que Sophie Marceau a été violée par un ours ? »

Son regard noir quand un client mettait des heures à compter sa monnaie ou lui répondait « c’est cher ».

Les présentoirs de cartes postales à l’époque on en écrivait encore.

Le bruit des rouleaux de pièces en carton que l’on cassait sur le coin de la caisse pour faire de la monnaie, les Pascal, les Delacroix que l’on rangeait précautionneusement.

Les images Panini WWF, les Crados ou football, mes trésors d’enfance

La porte en verre qui s’ouvrait et se fermait en cadence les jours d’affluence puis qui s’est progressivement arrêtée à la fin des années 80. La crise s’est installée, il va falloir penser à vendre.

Aujourd’hui, une page se tourne encore. Un magasin chasse l’autre. Un nouveau titre de presse disparaît. Un magazine s’arrête.

Mais ces souvenirs là, personne ne pourra nous les prendre. 

Accouchement : quand Vert Baudet joue à la police...de la peau lisse!

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La surveillance du poids, l’épilation, le choix de la « it tenue » vous pensiez en être débarrassée pendant la grossesse ? Que nenni !

Pas question d’oublier sa balance ou de déambuler dans une tenue ample façon sac à patates au risque de vous prendre des remarques acerbes de la part de votre gynéco ou de votre entourage. Ben alors, on se néglige ? Regarde, Victoria Beckam enceinte, on aurait dit qu’elle avait mangé un petit pois. Oui sauf qu’elle s’est limitée à 5 poignées de nourriture par jour.

Question épilation, impensable aussi de relâcher la pression comme nous le rappelle subtilement cet article du site « Vert Baudet ».



Morceaux choisis :

« Vous vous posez sans doute de nombreuses questions sur votre accouchement » : ah ben oui, en effet, les interrogations sont nombreuses, surtout la première fois. Est ce que ça va durer longtemps ? Est ce que je vais avoir mal ? Est ce que je vais avoir une épisiotomie ? Est ce que je vais réussir à me souvenir de ces satanés exercices de respiration le jour J ?

« Peut-être vous demandez-vous par exemple si vous devez vous épiler avant d’aller à la maternité ? » : Ah non, ce n’est pas la première question qui me vient à l’esprit ça…

« Avant de partir à  la maternité, il est important de penser à l’épilation dite « du maillot » : bizarrement, après la perte des eaux et les contractions en rafale, savoir si l’on est parfaitement épilée ne fait pas partie des préoccupations les plus importantes. Ils ont un drôle de sens des priorités chez Vert Baudet… Et puis le moralisateur  «il est important » est digne des pires magazines féminins question injonction.

« Bien sûr, si vous n’avez pas le temps ou que votre accouchement arrive soudainement, pas de panique pour autant. Les équipes sur place s’occuperont de tout cela pour vous. » : Vous avez la foufoune en bataille ? NE PA-NI-QUEZ PAS ! Les maternités sont désormais toutes équipées de spa et les sages-femmes en profiteront pour vous faire les ongles des orteils une fois les pieds dans les étriers.

«  Un seul inconvénient : certaines maternités rasent le pubis en entier. Une épilation plutôt rapide et pas très agréable qui provoque souvent petits boutons et autres gratouilles lors de la repousse. Pour éviter ces désagréments, mieux vaut donc appréhender le problème un peu à l’avance… » : En effet, encore trop de maternités rasent systématiquement alors que l’OMS a classé ce gestedans la catégorie des pratiques nocives et inefficaces et qu’il convient d’éliminer. « Lavement et rasage sont considérés depuis longtemps comme superflus et ne devraient plus être effectués qu’à la demande de la femme ».

Est ce qu’il ne serait pas plus judicieux de transmettre ce genre d’informations en amont aux femmes plutôt que de les enjoindre à « appréhender le problème » qu’est censé représenté la pilosité ?

Malgré cela, de nombreux sites surfent encore sur la culpabilité des femmes et continuent à transmettre de fausses informations : Le rasage est « plus hygiénique, plus pratique en cas d’urgences » nous explique ainsi le site « Neuf mois ». « Dans la pratique, les futures mamans choisissent généralement le maillot semi-intégral ou intégral pour plus de confort » témoigne la directrice d’une marque de cosmétiques dans une interview sur le site « Magicmaman ».

Confort et maillot intégral dans une même phrase : drôle d’oxymore… On n’avait rien lu d’aussi aberrant depuis l’expression « avortement de confort »…



"Les Mioches"à l'Entracte St Martin

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Il y a des soirs comme hier soir, où je n’ai qu’une seule envie : tout planter et me barrer loin, me faire la belle façon Sailor et Lula (même si je n’ai pas le permis).

Après le 30000ème« mamaaaaan » beuglé du fond de l’appartement, la énième dispute entre mes gosses et la 3ème poésie incompréhensible de l’année à apprendre, j’ai très rapidement atteint mon point de non-retour à 18h pétantes.

Faites des gosses qu’ils disaient.

Tout ça pour dire qu’hier soir j’étais, sans le savoir, furieusement raccord avec le thème de la pièce de théâtre que j’allais voir avec ma copine Cécile : « Les Mioches ».

Jouée dans le très sympathique restaurant Café théâtre « L’entracte St Martin » (les pizzas y sont délicieuses), cette pièce d’Anne Didier a été une vraie bonne surprise.

J’avais pourtant au départ quelques réticences, le thème de la mère indigne ayant été beaucoup traité ces derniers temps, avec plus ou moins de talent (je vous conseille d’ailleurs sur le sujet l’excellent one-woman show d’Olivia Moore dont j’ai déjà parlé ici).

Mais ici, pas de lieu commun ou de blague usée jusqu’à la corde: « Les Mioches » est une comédie originale portée par 4 femmes pleines d’énergie communicative. Sous forme de saynètes façon tranche de vie, les comédiennes dissèquent avec un œil acerbe les petits travers des parents (j’ai beaucoup aimé la scène du casting !) et dézinguent le tabou de la maternité forcément bienheureuse : non la grossesse n’est pas toujours un chemin pavé de roses, oui nous avons souvent envie de passer nos enfants par la fenêtre !



En observant ces 4 mères au bord de la crise de nerfs, à la fois déjantées et cruelles, on pense parfois à Almodovar : il y a malgré tout une lointaine parenté puisque la pièce est adaptée de la comédie espagnole « Criaturas.

Question texte, même s’il est globalement efficace, il frôle parfois la caricature (j’ai trouvé les portraits des pères pas très subtils) : on oublie néanmoins ces petits bémols grâce à la performance des 4 actrices qui déploient pendant plus d’une heure une énergie communicative. J’ai eu notamment un gros coup de cœur pour Géraldine Germanaud,  extrêmement juste et qui apporte un vrai supplément d’âme à tous ses personnages.

Si vous souhaitez vous aussi passer un moment sympathique en compagnie de ces 4 comédiennes, n’oubliez pas de réserver, la salle étant complète hier soir !

Pour en savoir plus :
Les Mioches
Tous les mardis soirs à 21H30 jusqu’au 14 janvier



Qu'offrir à un(e) féministe pour Noël? (1ère partie) : Idées de cadeaux décalés

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Noël approche et vous ne savez pas quoi offrir à votre copine/copain féministe ?

Pas de panique, voici ma petite sélection de cadeaux décalés ! (dans un second billet plus sérieux, j’aborderai ma sélection de livres à offrir sur le sujet).

1°) Un joli cadre rose bonbon affichant une broderie plein de bon sens "le féminisme n’est pas un gros mot"


Prix : 18,86 €

2°) Pour montrer qu’on a le féminisme dans la peau, un set de 3 tatouages temporaires« yes to feminism » « feminist forever »


Prix : 6,04€

3°) Un pack de stickersà coller sur les affiches sexistes (et elles ne manquent pas). Au choix : "Photoshop nuit gravement à la santé des femmes""Connerie de pub sexiste" ou "Le corps des femmes n'est pas une marchandise"

Prix : à partir de 2,50€

4°) Pour arborer le « girl power » jusqu’au bout des ongles, des stickers pour ongles "Wonder Woman"



Prix : 4,53 €

5°) Dites le avec de la mousse avec ce savon « Feminist as fuck » (existe aussi en version "Fuck you")


Prix : 3,77€

6°) Un livre de coloriage pour petits et grands mettant en scène des femmes illustres (Joséphine Baker, Soong Ching-Ling, Hillary Clinton, Marie Curie, Indira Gandhi, Frida Kahlo, Billie Jean King, Tina Modotti, Annie Oakley, Michelle Obama…)



Prix : 3,77€

7°) Un charmant patch en Vichy“Fuck the patriarchy”,  à broder sur un sac à dos ou une veste en jean



Prix : 18,86€

9°) Une affiche mettant en scène une phrase d’Hillary Clinton, à mettre sous le nez de tous ceux qui voudraient enfermer les femmes à la cuisine


Prix : 8,30€

10°) Un set de 3 poupées représentant les “Pussy Riot”

Prix : 120€

11°) Un sweat-shirt aux couleurs de “Rosie the riveter” (oui je joue les blogueuses mode)


Prix : 31,50 €

12°) Un sac qui met les points sur les “I” : “Yes I’m a feminist, no I don’t hate men” ( porté ici  par mon mari)


Prix : 15 €



Qu'offrir à un(e) féministe pour Noël? (2ème partie) : Idées de livres

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Après les cadeaux décalés, place à la lecture!

Merci les filles, de Virginie Berthemet, Juliette Joste et Valérie Ganne



Un livre à offrir à un(e) féministe en devenir, pas encore expert(e) et qui cherche un ouvrage drôle, facile à lire et pédagogique. Une sorte de « féminisme pour les nuls » qui revient sur les grandes avancées (droit de vote, avortement, pilule) mais insiste également sur les combats qu’il reste à mener.

Des textes courts qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres, un graphisme punchy, un ton décalé : une parfaite entrée en matière pour celui ou celle qui veut en savoir plus sur le féminisme sans avoir à ingurgiter un pavé indigeste !




Du côté des petites filles, d'Elena Gianini Belotti



Ce livre, précurseur de la notion de « genre », date de 1973 mais reste furieusement d’actualité. A travers des enquêtes menées en crèches, dans les écoles et dans les familles, la pédagogue italienne Elena Gianini Belotti met en lumière l’ensemble des stéréotypes liés aux genre, de la grossesse jusqu’à l’école. « Les garçons ça ne pleure pas » « les filles sont bavardes » : tous sont victimes de ces clichés mais les filles restent les plus désavantagées comme nous l’explique l’auteure : « A cinq ans, tout est donc joué, l’adéquation aux stéréotypes masculins et féminins est déjà réalisée. Le garçon agressif, actif et dominateur est déjà modelé. Il en va de même pour la fille, soumise, passive et dominée. Mais alors que le garçon s’est trouvé contraint de s’adapter à un modèle qui non seulement lui permet, mais l’oblige à se manifester et à se réaliser le plus possible, ne serait-ce que dans le sens de la compétition, du succès, de la victoire, la fille, elle, a été contrainte à prendre la direction opposée, autrement dit celle de la non-réalisation de soi. » Un livre indispensable, que l’on ait des enfants ou pas!

Le sein, une histoire, de Marylin Yalom




Un livre passionnant qui retrace l’histoire des seins à travers les époques et qui pose une question fondamentale : à qui appartiennent-ils ? Successivement, à l’enfant, à l’homme, à la famille, au politique, au psychanalyste, aux commerçants, au pornographe, au médecin, au chirurgien esthétique.Selon les époques et les pays, de multiples “propriétaires” ont ainsi décidé de leur fonction, de leur statut et même de leur forme, preuve que le sein est éminemment politique. Un voyage culturel qui se lit avec un grand plaisir et évite l’écueil de la thèse aride.



Beauté fatale de Mona Chollet



J’ai déjà évoqué dans un précèdent billet ce formidable essai de Mona Chollet qui dénonce la tyrannie du look et la somme d’injonctions contradictoires relayées par la presse féminine: être une battante sans être une killeuse, une mère modèle et une amante hors pair, un cordon bleu avec un corps de mannequin… Faisant de la frustration leur fond de commerce, ces magazines entretiennent le mythe d’un idéal de beauté inatteignable voué à l’échec. Relayée par la publicité, la télévision et les industries « complexe mode-beauté », cette vision de la féminité se réduit à une somme d’imperfections à corriger. Le corps féminin est sommé de devenir un produit, de se perfectionner pour mieux se vendre. A travers une enquête très documentée, des blogs en passant par la publicité et les séries télé, Mona Chollet s’attaque ici à la question du corps, très peu traitée jusqu’alors par les essayistes françaises. Un ouvrage essentiel.


Les femmes qui lisent sont dangereuses, de Laure Adler et Stefan Bollmann



Quand l'éditeur a demandé à Laure Adler de préfacer l'édition française de ce beau livre, celle-ci a alors entamé une recherche sur le thème des femmes et de la lecture : "J'ai cherché, en bibliothèque, sur Internet et je me suis aperçue qu'il n'existait rien." Preuve de la nécessité de ce très bel ouvrage qui retrace l’histoire de la lecture chez les femmes. La première partie rédigée par Laure Adler, retrace cette quête d’émancipation, cette liberté acquise grâce aux livres (la Bible était interdite aux femmes avant d’être la seule lecture permise). « Ce qui leur incombait d'abord, c'était de broder, de prier, de s'occuper des enfants et de cuisiner. Dès l'instant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l'étroitesse du monde domestique contre l'espace illimité de la pensée, de l'imagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles s'approprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées. ». La seconde partie nous offre une galerie de portraits très riche de femmes prises en flagrant délit de lecture : De Rembrandt à Vermeer, mais aussi Manet, Matisse ou Hopper, jusqu'à la fameuse photographie d'Eve Arnold montrant Marilyn Monroe en train de lire Ulysse de James Joyce. Un très beau livre à feuilleter sans modération.

Contre les publicités sexistes, de Sophie Pietrucci, Chris Vientiane et Aude Vincent

Une étude récente a montré que 91% des femmes se disaient incomprises par les publicitaires. Pas étonnant lorsque l’on analyse la plupart des publicités les mettant en scène : entre femmes-objets, ménagères cantonnées à leur cuisine ou mères dévouées, il n’existe pas beaucoup d’alternatives. Le livre de Sophie Pietrucci, Chris Vientiane et Aude Vincent décortique la manière dont les publicitaires façonnent notre imaginaire et participent à la construction des normes de genre : d'un côté, la féminité associée à la jeunesse, à la beauté et à la maternité et, de l'autre, la virilité à la force, à la puissance et à l'action. Un exercice qui n’a rien n’anodin et qui participe à l’instrumentalisation de l’image des femmes. Un livre très pédagogique et exhaustif.


Il est né le divin Furby : parents, fuyez avant qu'il ne soit trop tard!

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Je n’en ai pas parlé auparavant sur le blog mais voilà, c’est désormais officiel, la famille s’agrandit.

C’est avec beaucoup d’émotion que je vous annonce l’arrivée d’un Furby au sein de notre foyer.

Ben quoi, what did you expect comme dirait l’autre, vous aviez cru quoi ? A quarante ans et des enfants qui commencent à être autonomes vous ne croyiez quand même pas que j’allais remettre la tête dans les biberons, les nuits blanches et les couches ?

Je ne le savais pas avant que ma fille me le demande en cadeau mais Furby est apparemment bien placé pour faire partie des best-sellers pour Noël 2013. Il est donc très possible qu’il débarque chez vous aussi.

Même les One Direction aiment Furby, c'est pour dire


La chance que vous avez, chers lecteurs, c’est que Hanouka est déjà terminé chez nous. Vous allez donc découvrir, en avant-première, à quoi vous attendre (et du coup pouvoir éliminer discrètement ce jouet de la liste).

Car, contrairement à ce que vous pensiez, il ne s’agit pas d’un Tamagotchi amélioré. La première chose à savoir c’est qu’il n’y a pas de bouton OFF ou de moyen de régler le volume. 2 arguments de poids pour ne pas l’acheter. C’est évidemment la première chose que je suis allée chercher sur Google : « COMMENT ARRETER FURBY » (j’ai même failli écrire « CE PUTAIN DE FURBY » mais je me suis retenue à cause de ma fille à côté).

Même certains enfants craquent, photo trouvée sur ce blog 


Je me suis alors rendue compte que je n’étais pas la seule à me demander comment faire taire ce truc, solidarité avec tous les parents au bord de la crise de nerfs. REPRESENT.

Dès le début, j’aurais du me méfier : quand je lui ai fourré ses 4 piles dans l’arrière train (je comprends mieux pourquoi il est si gourmand en énergie vu tout ce qu’il baragouine) il s’est mis à gesticuler comme un ver et à parler dans son langage abscons ce qui constituait déjà un très mauvais présage.

Il faut savoir que Furby ne parle pas français. Ben non, ça serait trop simple. Il parle le Furbish de manière quasi ininterrompue, une langue à base de borborygmes incompréhensibles qui rendraient l’hébreu limpide en comparaison.

Pour le comprendre, il faut télécharger une application qui décode pour vous ce qu’il raconte (ne vous attendez pas à ce qu’il vous explique la théorie de la relativité hein, il est tout juste bon à demander à manger ou danser). Grâce à cette application vous allez pouvoir le nourrir et découvrir ses goûts. Oui, parce que Furby n’aime pas les brocolis, vu la vitesse à laquelle il me l’a recraché à la tronche mais en revanche adore la junkfood (très pratique pour essayer de faire manger des légumes verts à ses enfants ensuite). Si vous le forcez à manger trop d’aliments qu’il n’aime pas, il vomit. En revanche, après un bon repas, il vous gratifiera d’un rot tonitruant.

Vous le trouvez mal élevé ? Ben c’est de votre faute ! Comme nous l’explique ce site« Les Furbys changent de personnalité en fonction de la manière dont on s’en occupe et joue avec (que ce soit avec la voix, les sons, les caresses ou les mouvements). Ainsi, plus vous parlez avec un nouveau Furby, plus il devient bavard et est enclin à apprendre le français.Il est assez facile de voir le phénomène de changement de personnalité : les yeux du Furby se mettent à clignoter rapidement pendant plusieurs secondes et il dit « je change » dans un timbre différent. Par exemple, la peluche en mode "diabolique" est assez sombre (avec des yeux inquiétants) et  vulgaire (pette et rote) alors que celle avec une personnalité "princesse" est plus légère et chante plus souvent. ».



Si vous n’aviez pas assez de raisons de culpabiliser car vos enfants mal élevés, bingo, en voilà à la pelle. J’imagine la réaction de la belle-famille un peu coinssos si jamais Furby se met à lâcher une caisse en plein repas familial. Ambiance.

Pour éviter qu’il ne devienne une princesse qui chante toute la journée, je le maltraite un peu, je lui tire la queue, lui met la tête en bas malgré les regards désapprobateurs de ma fille qui me dénoncerait à la SPF (Société protectrice des Furby) si elle le pouvait.

En revanche, pas question de le secouer dans tous les sens pour l’endormir, ça ne marche pas, j’ai testé pour vous. Oui, vous avez bien lu : après vous être coltiné les histoires des enfants, il faudra aussi compter les moutons pour Furby, toujours à l’aide de l’application Iphone. Après une salve de ronflements tonitruants, vous aurez enfin la paix.

Jusqu’au lendemain matin.

A moins que vous ne trouviez une solution, ahem, plus radicale.




Photo de la conférence de presse en Iran : un cliché qui dérange...mais pas forcément pour les bonnes raisons

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Il y a quelques minutes, une de mes abonnés sur Twitter a tweeté cette photo d’une conférence de presse en Iran en me mettant en copie.



On pouvait y voir six femmes voilées en train de prendre des notes, assises par terre, pendant que leurs homologues masculins étaient confortablement installés sur des chaises ou debout derrière elles.

A chaud et sans analyse, on ne peut être que choqué par cette photo datant du mois d’aout.

Depuis, des analyses ont quelque peu remis en perspective ce cliché : sur d’autres images, on pouvait ainsi voir des hommes debout sur les côtés de la salle, preuve que la salle était bondée ce jour-là. Sur un autre, on apercevait également une femme assise.

Une seulement, ce n’est pas beaucoup, on est bien d’accord. 

On a le droit d’être choqué de voir une femme (ou un homme d’ailleurs) assis par terre,  cependant la virulence des réactions suscitées par la photo me pose question. Et les commentaires que j’ai vu passer à son sujet me laissent penser que l’indignation se trompe de cible.

Entre ceux qui récupèrent cette photo pour sous-entendre ou affirmer que tout cela est bien normal, il s’agit d’un pays musulman, ces gens-là ne sont pas civilisés (le sexisme c’est forcément plus flagrant ailleurs). Ce genre de choses n’arriverait jamais chez nous ma bonne dame (pour avoir pris le métro enceinte tous les jours, je peux affirmer que les fois où un homme m’a laissé sa place se comptent sur les doigts d’une main).

Entre ceux qui déclarent que cette photo faire partie de la propagande sioniste (les cons ça ose tout, ça se confirme).



Entre ceux qui se disent choqués par un tel manque de galanterie : un homme devrait laisser sa place à une dame, c’est fragile ces choses-là




Entre ceux qui en profitent pour faire des blagues lourdingues



Et ceux, enfin, qui donnent des leçons de féminisme



A la lecture de ces tweets, je ne suis pas sûre que toutes ces personnes s’indignent pour les bonnes raisons.

Certes, ces femmes sont assises par terre mais céder son siège par galanterie ne serait-il pas également une forme de sexisme ?

Certes, ces femmes sont assises par terre mais elles travaillent : ne faut-il pas plutôt s’en réjouir ?

Pas besoin d’aller aussi loin pour trouver des histoires de places assises et de sexisme.

En octobre dernier, aucun élu n’a cédé sa place à une ministre britannique enceinte par peur d’être accusé de sexisme.

Suite au débat qui a enflé sur la toile, la ministre a cru bon de se justifier sur Twitter : 



« Je m'apprête à prendre le métro: les sièges offerts sont les bienvenus et ne seront pas du tout sexistes. Cependant, j'étais heureuse de me tenir debout lors de la séance des Questions au Gouvernement hier. »

Une source proche de la ministre s'est  également exprimée dans une interview publiée sur le site MailOnline :

"Le fait que les gens devraient être outrés en son nom juste parce qu'elle est enceinte de 7 mois est ridicule. Penser qu'elle a perdu toute capacité de se tenir debout ou de se débrouiller par elle-même, c'est assez sexiste. (...) Elle ne pensait pas que c'était un problème: si elle avait voulu s'asseoir, elle l'aurait demandé. Elle est tout à fait capable de remplir ses fonctions de ministre, elle n'est pas handicapée".

Debout ou assis, la question de l'égalité homme/femme est loin d'être réglée. Ici ou ailleurs.

Ne nous trompons pas de colère.












Lottie va-t-elle mettre Barbie KO pour Noël ?

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En avril dernier, je listais pour Rue89 les 7 raisons de jeter Barbie à la poubelle mais finissais sur une note d’espoir en citant « Lottie », une Barbie « normale » : sans seins ni maquillage, développée d’après le corps d’un enfant de 9 ans et habillée de vêtements qui lui permettent des activités en extérieur.

La fondatrice de la société, Lucy Follett, a eu écho de cet article et m’a gentiment envoyé 3 exemplaires de Lottie afin que je puisse m’en faire une idée plus concrète.










Je les ai offertes à ma fille de 5 ans et en ai profité pour lui poser quelques questions afin de savoir si Lottie allait enfin bouter Barbie hors de sa chambre ! Ma philosophie est de ne jamais rien interdire à mes enfants en terme de jouets (à part le mini fer à repasser ou l’aspirateur !) mais plutôt de leur proposer régulièrement des alternatives.

Et Lottie, l’alternative à Barbie, a visiblement enthousiasmé ma fille.

1er point positif à ses yeux : Lottie tient debout ! J’avais déjà remarqué qu’il s’agissait d’un critère important pour les figurines qu’elle collectionne. Si elles ne tiennent pas debout, elles finissent invariablement au fond d’un tiroir.


2ème point important : la taille. Quand on les met côte à côte, Lottie est bien plus petite qu’une Barbie mais cela semble être un avantage pour ma fille : "Ca rentre dans mes petits sacs alors que Barbie non".

Elle a également beaucoup apprécié le fait qu’on lui propose des modèles alternatifs aux classiques fées/princesses : « J’aime bien, car les pirates filles je n’en ai jamais eu sauf une fois en Playmobil. C’est dommage qu’ils ne vendent pas le bateau avec ».



Le fait que la poupée soit rousse lui a également beaucoup plus : "Ca me fait penser à Fifi Brindacier".

Gros coup de cœur également pour les petits accessoires qui complètent Lottie robot et Lottie Pirate. Ma fille est fan de ces petits objets qui permettent de créer une foultitude d’histoires, je l’avais déjà remarqué avec Playmobil. Elle a beaucoup apprécié de décorer le robot avec ses autocollants, de remplir et de vider inlassablement le coffre rempli de pièces…


Alors, Lottie a-t-elle mis Barbie définitivement KO aux yeux de ma fille?

Malheureusement, il semblerait que la poupée blonde Made in Mattel ait encore de beaux jours devant elle : « J’aime bien Lottie mais je vais quand même garder mes Barbie. Barbie et Ken joueront les parents et Lottie, qui est plus petite, jouera l’enfant ».

Barbie à la poubelle, ce n’est donc pas pour tout de suite ! Mais je suis ravie que ma fille puisse avoir sous les yeux d’autres alternatives.

En savoir plus :
Lottie est déjà vendue sur Amazon. Elle sera commercialisée en France en début d’année prochaine.










Pantène : quand une marque de shampooing dénonce les stéréotypes de genre

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Quand les marques essayent de vendre de l’empowerment aux femmes, ce n’est pas forcément réussi.

Cela peut-être même contreproductif.

Ainsi, Samsung s’est-il attiré récemment les foudres de Twitter avec son opération « Women of steel » qui récompensait les femmes d’exception en leur offrant…une cuisine.



D’autres marques, surfant sur le succès des campagnes Dove, arrivent néanmoins à concevoir des campagnes efficaces et aux messages percutants.

C’est le cas du spot Pantène Philippine qui dénonce avec brio les doubles standards de genre dans le monde du travail : un homme est un « boss » alors qu’une femme est « bossy » (autoritaire), un homme est persuasif alors qu’une femme est agressive. Il est soigné, elle est superficielle, il est séduisant, elle est frimeuse.


La campagne a fait beaucoup parler d’elle sur les réseaux sociaux et Youtube :

«  Dommage qu’ils n’aient pas trouvé l’équivalent masculin de « salope ». C’est celui que j’ai le plus entendu au sujet des femmes à poigne dans le monde du travail » se désole un commentateur.

Même si certains déplorent l’usage exclusif de mannequins à la peau claire au cours du spot, les retours sont globalement positifs.

La campagne a même été plébiscitée par Sheryl Sandberg, l’actuelle DG de Facebook.


Alors, « feminist-washing » opportuniste ou pas ? Même si Procter nous avait gratifié l’année dernière d’un spot larmoyant sur les mères sacrificielles, on peut néanmoins se féliciter de ce (petit) changement de mentalité. Et vous, qu’en pensez-vous ?


Sexisme et internet : ma réponse à Cyroul (billet garanti sans hystérie)

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Hôtesses déguisées en infirmières à l'occasion de "Le Web", confèrence qui réunit actuellement les start-up du numérique

Il y a quelques jours, j’ai été amenée à échanger sur Twitter avec @Cyroultwit et d’autres féministes au sujet de ce tweet :

Bien évidemment, nous ne sommes pas tombés d’accord, sans pour autant nous invectiver, je précise (ceux qui en doutent peuvent aller vérifier sur mon compte Twitter).

« Ok, l'article sort ce soir. Vous pourez vous défouler en plus de 140 carac dedans » nous a alors prévenus @Cyroultwit.

Ca commençait bien. Comme si argumenter parce qu’on ne partageait pas son point de vue c’était « se défouler ».

En dépit de ce tweet, j’attendais impatiemment de lire son billet : Twitter est souvent caricatural et s’exprimer avec mesure en 140 caractères relève parfois de la gageure.

Son article allait donc nous expliquer posément sa position, j’en étais sûre…jusqu’à ce que j’en lise les premières lignes :

« Gros agacement depuis hier. Qui s’est amplifié après un thread twitter particulièrement agressif d’une bande d’hystériques voulant annihiler mon tweet de dimanche soir »

Ca commence bien : on notera la jolie accumulation de stéréotypes au sujet des féministes compilés en une seule phrase : « agressif » « hystérique » « voulant annihiler mon tweet de dimanche soir ». Sortez votre bingo féministe, le reste de l’article est du même acabit :

« Tout d’abord, Fleur Pellerin, ministre de mes fesses, qui telle une Nathalie Kosciusko-Morizet  à l’approche des élections, se met à passer des vrais sujets digitaux à des sujets “people” pour journalistes en mal de papier (et ils sont nombreux en ce moment). En ce début de semaine ces journalistes ont donc pu se réjouir, carFleur Pellerin a décidé de s’attaquer au douloureux et vital problème du machisme dans l’informatique. »

Donc si je résume, 2 femmes ministres (« de mes fesses ») osent s’attaquer à des sujets non-prioritaires, voire « people » selon l’auteur. Celui qui nous intéresse ici est celui du sexisme dans l’high tech. Une problématique pourtant importante, balayée d’un revers de main par celui qui n’est pas concerné : l’homme blanc, confortablement assis sur ses privilèges. Circulez, y a rien à voir, je décrète que ce sujet n’est pas prioritaire puisque je ne le subis pas.

-> Sortez votre bingo et cochez la case « le sexisme n’est pas prioritaire » ainsi que la case « oh mais il y a des sujets plus importants comme les femmes violées/les afghanes ».

L’auteur poursuit :

« Or, si il y a bien une majorité d’informaticiens dans ces entreprises poussiéreuses, sachez que dans la nouvelle économie, les sociétés de patrons femmes pullulent. Oui, il s’agit d’une vision personnelle, mais dans la pépinière dans laquelle j’ai mes locaux, il règne une très belle parité. Sauf chez Curiouser (ma boite dont je partage la gouvernance avec – devinez quoi – une femme) où l’on compte 4 femmes (dont une développeuse de jeux vidéo) pour 1 homme. »

Donc selon @Cyroultwit, les femmes pullulent dans la nouvelle économie. Sa source : son expérience personnelle, à savoir son microcosme professionnel, qui a vraisemblablement plus de valeur que la gigantesque somme de travaux universitaires, sociologiques, démographiques réalisés sur le sujet.

Etrangement, les études sur cette thématique ne vont pas du tout dans son sens : la dernière en date, celle de Markess International pour le comité « Femmes du numérique » de Syntec Numérique a ainsi mis clairement en évidence la sous-représentativité des femmes  au sein des effectifs des entreprises de ce syndicat professionnel, avec une part de 28% des effectifs, alors qu’elle est de 48% dans la population active en France selon les chiffres 2011 de l’INSEE.
-> Sortez votre bingo féministe et cochez la case « Le sexisme n’existe pas car je ne l’ai pas vécu »

« Car l’informatique n’est pas sexuée. »

« L’informatique n’est pas sexuée » ne veut rien dire.
Les femmes s’orientent peu (ou sont peu orientées) vers les métiers techniques et sont plutôt poussées vers les fonctions de support, de communication. Il s’agit de stéréotypes liés au genre, très présents dans le milieu de l’high tech et qui commencent dès l’école, avec l’apprentissage des mathématiques.
Les femmes ont d’ailleurs très bien intériorisé ces stéréotypes : une étude l’a ainsi très bien démontré : « Des chercheurs de l'Université de Provence ont fait passer un test à des écoliers et des écolières. Ils leur ont montré une figure géométrique assez compliquée en leur expliquant qu'ils allaient devoir la reproduire de mémoire, à main levée.
Cette expérience a été réalisée sur deux groupes comprenant des filles et des garçons. Au premier groupe, les chercheurs ont dit qu'il s'agissait d'un exercice de géométrie. Alors qu'au second, ils ont présenté le test comme un exercice de dessin.
Résultat de l'expérience : lorsque l'on dit aux enfants qu'il s'agit d'un exercice de géométrie, les filles réussissent moins bien que les garçons. Mais lorsque l'on présente l'exercice comme une épreuve de dessin, les filles obtiennent des résultats meilleurs que les garçons, alors que le test est rigoureusement le même dans les deux cas. Autrement dit, la seule évocation de la géométrie (référence directe aux mathématiques) constitue un obstacle pour les filles. »


« La société l’est, ne nous trompons pas de débat. »

Donc l’informatique serait une bulle coupée de toute interaction avec la société et ne subirait pas, de fait, le sexisme. Les féministes doivent donc s’attaquer « à la société », sorte d’entité fourre-tout non identifié, mais pas à l’informatique.


« Aussi cette “ministre de l’innovation et de l’économie numérique“,au lieu d’aider des PME innovante à se développer dans un contexte administratif pourri, ou au lieu de développer l’accès à Internet en France (ce qui gênerait les lobbies),  fait des claquettes en condamnant des réflexes passéistes de boites préhistoriques. C’est clair que ça va faire plaisir aux sondages, aux lectrices féministes et aux médias qui s’ennuient. »

La rhétorique classique du « elle ferait mieux de ». « Les féministes feraient mieux de s’occuper des femmes violées plutôt que de dénoncer les publicités sexistes » par exemple, comme si un combat empêchait d’en mener d’autres.  Ici, @Cyroultwit accuse Fleur Pellerin de « faire des claquettes » au lieu de se préoccuper des vrais problèmes : comme si s’attaquer au sexisme l’empêchait de travailler sur d’autres sujets du numérique.

-> Sortez votre bingo féministe et cochez la case « Les féministes feraient mieux de…»

« Mais je ne vois vraiment pas le rapport avec l’innovation qui aurait bien besoin d’être aidée »

Pourtant, le rapport est flagrant : le sexisme est un réflexe rétrograde, passéiste et totalement en opposition avec le mot « innovation ». Que l’informatique ait besoin d’être aidé est, encore une fois, un problème différent mais pas antinomique.

Je ne commenterai pas le reste du texte, que je vous invite à lire, celui-ci se bornant à taper sur les politiciens façon « tous pourris » (le sujet du sexisme dans le numérique ne serait qu’une vile manipulation politicarde destinée à détourner l’attention des vrais problèmes). La solution, selon l’auteur : le parti Pirate, chantre de la « parité sexuelle ».
Si vous avez quelques minutes, je vous invite à lire ce billet qui dénonce l’extrême tolérance du parti  vis à vis du sexisme de ses membres sur Twitter.

Mais ce devait être, encore une fois, le fait d’une « bande d’hystériques » sans doute…



Information en ligne : pourquoi nous n'avons pas besoin d'une rubrique "spécial femmes"

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Je vais aujourd’hui m’intéresser à un secteur que je n’ai pas encore évoqué ici : les sites d’information en ligne pour femmes.

Il y a quelques jours, je suis tombée par hasard sur la section « Women » du journal « The Telegraph » et ai été agréablement surprise par les rubriques qui la composaient : « Politique » « Business » « Famille » « Sexe » « Life » « Chroniqueuses Wonder Women ».



Même l’aplat de couleur jaune se démarque du rose utilisé habituellement.

Le magazine expliquece choix éditorial : « Trop souvent, l’information à destination des femmes se limite à des sacs à main ou des rouges à lèvres, des ragots ou des complaintes au sujet de la difficulté d’être une femme. Pourtant, la nouvelle génération ne s’identifie que rarement à ce genre de contenu, pas plus qu’elle ne prend plaisir à le lire. « Wonder Women », avec son équipe de brillants journalistes définis par leur style honnête et plein d’esprit, vise à articuler les points de vue. Des articles qui enthousiasmeront aussi bien les hommes que les femmes, mettront en lumière les histoires individuelles et feront rire les lecteurs. »

Même volonté de sortir des clichés pour le site « The Guardian » : dans la section « women » on ne trouve ni beauté ni shopping ou cuisine mais des rubriques telles que « féminisme » « femmes en politique » « femmes dans les média » ou « femmes dans le sport ».



Les anglo-saxons seraient-ils donc plus progressistes que nous ? Pas tous visiblement, il suffit de jeter un coup d’œil au très classique « Mail Online » pour retrouver les traditionnelles rubriques assignées aux femmes habituellement « beauté » « jardinage » et « bonnes affaires ».




En France, les sites d’information en ligne tendent globalement à enfermer les femmes au sein de la sphère privée et de l’apparence : beauté, parentalité, sexualité, cuisine, mariage, couple sont les rubriques les plus courantes. Les thématiques « culture » ou « société » apparaissent parfois mais sont reléguées en fin de menu.

Quelques exemples :

La Parisienne (supplément du Parisien)



Version Fémina (supplément du journal du Dimanche)


L’Express Styles (supplément de l’Express)



Le Figaro Madame



Yahoo pour elles


Auféminin.com

Confidentielles



Journal des femmes


Seul le site « Terrafemina » semble sortir les femmes des rubriques classiques : « @work » « actu » « web and tech » « culture » apparaissent ainsi en première position dans le menu horizontal.



Mais a-t-on vraiment besoin de ces rubriques « spécial femmes » ? Et que disent-elles de notre société ?

Pour la journaliste Fiona Snyckers «  Les sujets qui trouvent leur place dans lesrubriques pour femmes incluent généralement la parentalité, les relations humaines et l'équilibre vie professionnelle / vie privée. L’ensemble de ces sujets appartient à la sphère privée. Tout ce qui a trait à la sphère publique est supposé susciter l’intérêt masculin ou général, tandis que la sphère privée est assignée aux femmes uniquement. Cela sous-entend que les hommes sont davantage eux-même en public alors que les femmes le sont davantage en privé. Cette supposition est problématique dans la mesure où les hommes occupent la sphère privée dans la même mesure que leurs homologues féminins. Eux aussi entretiennent des relations, deviennent parents et sont forcés de jongler entre vie personnelle et professionnelle. Avancer qu’il ne s’agit que de préoccupations féminines contribue à perpétuer des stéréotypes patriarcaux. »

« Les sites internet ne développent que peu de sections « spécial hommes ». Quand l’internet tout entier est une rubrique « spécial homme », ces derniers n’ont pas vraiment besoin d’avoir un endroit dédié». 

« Tant que les femmes seront envisagées comme un groupe d'intérêt minoritaire, le fait d’avoir leur propre rubrique se justifiera - de la même façon que le Huffington Post a une section gay et que Le Guardian a une section africaine. (…)

Mais les femmes ne constituent pas une minorité dans le monde. Elles représentent la moitié du genre humain. N’importe quel sujet intéressant les hommes devrait intéresser les femmes et vice versa ».

La parité sera-t-elle atteinte le jour où les rubriques « spécial femmes » auront disparu ? En attendant, espérons que les sites auront davantage d'imagination et moins d'oeillères...

Bientôt plus d'hôtesses en petite tenue sur les salons de jeux vidéos?

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La présence d’hôtesses déguisées en infirmières lors de la conférence « Le Web 13 » a fait le bad buzz la semaine dernière (et pas qu’auprès des « féministes hystériques » poke @Cyroul).



Le directeur adjoint de l’agence Tequila Rapido a tenté de défendre son opération de façon bien maladroite dans cette vidéo : les tenues ne sont pas tellement courtes, il s’agit d’un concept, on a 60% de femmes chez nous et il ne faut pas exagérer, elles ne sont pas en porte-jarretelles. Et puis, l'opération a été validée par une personne de Girlz in Web qui est passée sur le salon ajoute-t-il.
Etrangement, cela ne semble pas du tout être la position de la co-présidente de l'association (cela m'étonnait un peu connaissant bien leur avis sur le sujet)



 « L’année prochaine, on ne prendra pas d’écolières » nous assure-t-il. 


La question est pourtant loin de n’heurter qu’une minorité de féministes.

Ainsi, au Royaume-Uni, l’ « Eurogamer Expo » a décidé de bannir cette année de son salon les « booth babes », ces hôtesses en tenues affriolantes.

Cette décision a été prise suite aux dérapages ayant eu lieu lors de la précédente édition.

En ligne de mire, la société Virgin, qui avait habillé ses hôtesses de brassières et de shorts, imprimés d’un QR code sur le postérieur.


Rupert Loman, à la tête de l’ « Eurogamer expo », a expliqué sa position sur le forum du site : «  Nous voulons que les jeux créent la conversation et présenter les jeux et les joueurs sous le meilleur jour possible. » « Bien sûr, les exposants auront besoin d’amener les membres de leur équipe sur le salon : néanmoins, ils devront être intéressants, cools et experts plutôt que d’être de jolies jeunes filles paradant en uniformes pour le plaisir des yeux. »

Sur le site, le chroniqueur Rab Florence, ajoute : « Il est important d’envisager les choses dans leur globalité et de ne pas s’arrêter aux apparences. La place des femmes dans n’importe quel événement high-tech se résume à être une jolie décoration pour ces messieurs. Cela sous-entend que les femmes ne sont pas vraiment les bienvenues dans cet univers : à partir du moment où vous objectivez quelqu’un, il ne fait partie de rien. Il est juste là. C’est juste un bien de consommation comme un autre. Fondamentalement, cela réduit la femme à un produit ».
Les organisateurs français auraient tout à gagner en suivant l’exemple d’Eurogamer Expo. Comme l’explique cet article : « les  sociétés qui embauchent des hôtesses pour attirer le public sur leurs stands, sans impliquer leurs employés et leur capacité de design ou de vente, envoient le mauvais message. Cela dit aux hommes que les produits ne sont pas importants et que seules les jolies filles le sont. Cela dit aux femmes que leur présence en tant que consommatrice, leur temps et leur argent, ne sont pas les bienvenus. Et cela contribue à perpétuer des stéréotypes qui peuvent réellement faire du tort à la perception des femmes dans l’industrie du jeu vidéo ».

Cadeaux de Noël : Idées de livres pour enfants garantis 0% de sexisme!

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En janvier dernier, je vous parlais ici de mon projet de livre pour enfant : "Interdit aux filles?".

L'idée était de proposer un ouvrage ludique et pédagogique pour expliquer les stéréotypes de genre aux enfants.

Suite à ce billet, les Editions Paquet m'avaient contactée dans les commentaires du blog. A la réception du manuscrit, ils se sont immédiatement engagés à d'éditer le livre en nous confirmant droits d'auteur et a-valoir.

Après avoir retravaillé la pagination et fourni les premières illustrations, nous avons attendu leur retours, qui sont devenus de plus en plus évasifs. Plus de réponse aux mails, silence radio en dépit de nombreuses relances. Nous n'avons eu aucune explication claire, même pas un coup de fil pour nous expliquer ce revirement de situation en dépit d'un engagement écrit. Mon père étant décédé peu de jours après, je n'ai pas trouvé l'énergie pour aller plus loin dans les relances. Quant à Chrystèle, l'illustratrice, elle a depuis été démarchée par une importante maison d'édition et est partie vers d'autres projets.

"Interdit aux filles" ne verra donc pas le jour. J'aurais été ravie de vous le présenter parmi la sélection de livres qui suit mais heureusement, je vous propose de très jolies alternatives à offrir, garanties 0% de sexisme!





- « On n’est pas des poupées » : ce petit livre, qui se décrit comme « le premier manifeste féministe », est un petit bijou de pédagogie et de bonne humeur. Avec humour et gaieté, il démonte les stéréotypes liés au genre avec une grande efficacité. Le graphisme, très coloré et pétillant, soutient le propos très intelligemment.







- « Marre du rose » : « D'habitude, les filles, elles aiment le rose ; seulement moi, le rose, ça me sort par les yeux ! Et c'est pareil pour les princesses, les tralalas de princesses, les rubans et aussi les poupées. Mais quand en plus c'est rose, là, ça me sort par les trous de nez ! Maman dit que je suis un garçon manqué.» Dans ce livre, la parole est donnée à une petite fille (les parents ne sont jamais représentés dans les illustrations). Elle y questionne les rôles assignés au genre avec ses mots bien à elle : non on n’est pas une fille « ratée » si on aime grimper aux arbres ou si on lit des histoires de dinosaures ! Ici encore, la part est faite belle au graphisme, très coloré et qui tranche avec le style un peu mièvre de certaines publications pour enfants.







- « La princesse attaque » : quand mon fils a vu ce livre en vitrine, il s’est immédiatement écrié « ça, ça va te plaire ça maman ! ». Et pour cause : une chevalière courageuse, qui parcourt air, terre et mer et affronte les pires dangers pour délivrer son prince, ça change ! Cerise sur le gâteau : il s’agit d’un livre dont on est le héros. L’enfant fait ainsi évoluer l’histoire en fonction des décisions qu’il prend au cours de la lecture.









- « Fifi Brindacier » : l’héroïne suédoise créée en 1945 n’a pas pris une ride ! Cette petite rousse hors du commun qui vit seule, sait se servir d’un revolver et a navigué sur les 7 mers a révolutionné l’image traditionnelle des petites filles.  A tel point qu’un débatteur suédois affirmaitil y a encore 10 ans que le « culte de Fifi » avait eu une influence extrêmement nocive sur l’école et l’éducation des enfants. « Le culte de Fifi a tout mis sens dessus dessous, l’école, la vie de famille, les comportements normaux ». Une héroïne plébiscitée par mon fils et ma fille !







- « La princesse Finemouche » : l’histoire d’une princesse qui ne veut pas se marier et qui préfère sa vie avec ses bestioles (monstres, crapauds et autres créatures). Pour conserver sa liberté, elle invente des défis afin de se débarrasser de ses prétendants et finit seule et heureuse !








- « Les projets d’Ariadhie » : un livre qui fait la part belle aux femmes dans l’histoire au travers des portraits de philosophes, d’artistes, de politiques et scientifiques au féminin. L’enfant pourra ainsi s’identifier à ces personnalités exemplaires et se projeter à son tour en tant que cheffe cuisinière, cheffe d’orchestre, peintresse, sculptrice, informaticienne, aventurière. Un livre qui suscite la curiosité et ouvre le champ des possibles.



2013, mon blog et moi

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2013 se termine dans quelques heures, l’occasion pour moi de revenir sur ce qui s’est passé en 365 jours sur ce blog.

Cette année, j’ai rédigé 122 billets contre 166 en 2012. Pour la première fois, la lassitude s’est faite sentir, impression de bondir trop souvent sur l’actualité brûlante, la polémique à chaud. Au moment de commencer à taper sur mon clavier, j’ai été très souvent prise d’aquoibonisme. D’où les nombreux billets à peine commencés et qui ont fini directement à la poubelle. Ces bébés mort-nés, je ne les regrette pas. Quand l’envie n’était plus là ou mes mauvais démons trop présents, j’ai préféré m’abstenir. J’espère que ces derniers me laisseront un peu tranquille en 2014.

Cette année, j’ai crée et participé à 9 jeux d’écriture sur le blog. A chaque fois, j’ai été surprise et touchée par les créations des participants. Merci à eux.

Le billet le plus lu cette année a été celui sur Facebook et la couleur des soutien-gorges, plus de 20 000 visites à ce jour. C’est celui qui a été le plus commenté également.

Les requêtes les plus fréquemment tapées sur Google pour arriver sur mon blog ont été, dans l’ordre : Chimène Badi grosse, nez juif, juif, juifs, Chimène Badi régime. Heureusement que je n’en tiens pas compte au moment de rédiger mes billets.

Mon billet le plus personnel a été celui qui parlait du magasin de journaux de mon père. J’ai été touchée de voir que son histoire a pu voyager de tweets en tweets, une façon de lui rendre hommage et de le faire revivre un peu.

Le billet que j’ai préféré écrire est « De mains en mains », le texte rédigé lors des ateliers « nouveaux talents ».

Le billet qui m’a le plus amusée au moment de l’écriture a été « Quand les enfants schtroumpfent-niquent ta dignité ».

Le billet que j’aurais préféré ne jamais écrire a été celui qui annonçait le décès de mon père.

Cette année, j’ai rencontré 10 personnes grâce à ce blog. De belles âmes et des échanges enrichissants qui justifient le temps et l’énergie passés ici. Merci à Cédric, Marlène, Ariane, Gaëlle, Corinne, Celina, Kriss, Cyrille, Thomas, Sandrine.

Merci également à tous ceux qui viennent me lire. Merci à ceux qui commentent et à ceux qui n’osent pas. Merci à ceux qui prennent le temps de m’envoyer un message d’encouragement.

Bye bye 2013, pas fâchée de te quitter.

Fuck off

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Ce billet est une réponse au texte de Corinne Perpinya "Piss off".

Chère Corinne,

Tu me permettras de t’appeler par ton prénom, toi qui as fait de « la littérature ton métier » comme tu nous l’expliques doctement dans ton billet.

Tu vends des livres, moi j’écris pour vivre, donc nous avons au moins ce point commun.

Sauf que, contrairement à toi, je n’ai pas la prétention de faire de la littérature. Je fais d’ailleurs sans doute partie à tes yeux de cette myriade de blogs « bêtes » et « sans intérêt »  que tu décris dans ton billet: « Déposer un petit détritus sur un blog où pas un billet ne pourrait être sauvé tant il n’y a pas de fond. Lire, quand même, pour se tenir au courant, un texte où tout est moche. Le style, le vocabulaire, la compréhension. N’en retenir que la vulgarité. ».

Ce n’est pas grave.  Et cela ne m’empêchera pas de te donner mon avis sur ton billet.

Je vais commencer par notre point de concorde, puisqu’il y en a un.

Oui, je suis d’accord avec toi, notre société manque de temps, d’analyse de recul. Il y a quelques années de cela, le futur était envisagé comme un monde où les robots feraient tout à notre place. Aujourd’hui, alors même que l’on se retrouve encerclés d’écrans, de machines et d’ordinateurs en tout genre, on n’a jamais autant manqué de temps.

Etonnant paradoxe.

Cette course au temps et à l’instantanéité se retrouve également dans la qualité des écrits produits. Trop souvent, les articles « attrape-clics » sont ceux qui sont les plus lus et le plus demandés par les rédactions web. Trop souvent, celles-ci se contentent de pondre des papiers sur l’actualité à chaud, sans réflexion, juste histoire d’être bien placées dans les résultats de « Google actualité ». Trop souvent ces quelques lignes se résument à des copiés-collés de tweets mis bout à bout, faute de mieux.

Tout cela me désole, comme toi, d’autant que je vis aussi de cette écriture là.

Pour autant, je trouve ton regard porté sur le monde des blogs extrêmement caricatural et réducteur. « Le net regorge de blogs » affirmes-tu, mais seuls une poignée d’entre eux mérite d’être lus. « Ces petites pierres précieuses dans une déchetterie géante… ». 
Je me demande bien combien de blogs as-tu lu pour avoir un avis si définitif. 

Pour ma part, je préfère un blog mal écrit, futile et sans style à pas de blog du tout. A chaque lecture, je  me contente de saluer l’acte d’écriture et le temps passé plutôt que de m’ériger en prêtresse du bon goût. Si ça ne me plait pas, je passe mon chemin, respectueusement, puis vais piocher ailleurs ma dose de plaisir quotidien. 

Contrairement à ce que tu sous-entends, je ne trouve pas qu’internet participe à ce processus d’abêtissement collectif. Au contraire, je trouve qu’il s’agit d’un formidable outil de démocratisation du savoir. Et c’est d’ailleurs sans doute cela qui te dérange. Que n’importe quel quidam puisse décider un jour d’ouvrir un blog, de s’approprier l’écrit (parfois en dehors des codes établis par l’élite) et d’être lu, cela te paraît insupportable. Cela perturbe l’entre soi des têtes pensantes dont tu sembles faire partie.

Tu préfères résumer ça à de « l’inculture ambiante », tout comme le succès de Gavalda ou de Marc Levy. Tu l’affirmes dans ton billet, cela t’hérisse que certains « glapissent de bonheur à la lecture du dernier Coelho » et viennent te dire que « non, Régis de Sa Moreira, ils avaient trouvé nul ». Moi qui suis fille de libraire, je préfère quelqu’un qui lit du Musso plutôt que rien du tout. J’ai la naïveté de penser que ce type de lecture pourra peut-être un jour l’emmener vers d’autres ouvrages.  Et surtout je ne juge pas. On peut avoir envie de lire juste par divertissement (non ce n’est pas un gros mot) sans pour autant mettre sur le même pied Stendhal et Levy.

Je trouve d’ailleurs que notre système éducatif ne met pas assez l’accent sur le plaisir que doit apporter la lecture. J’ai des souvenirs amers de listes de classiques à ingurgiter lors de mon baccalauréat littéraire qui auraient pu à jamais me dégouter de la littérature. Les fiches de lectures rébarbatives qui dénaturent totalement l’exercice et confisquent le plaisir. Je me revois encore compter le nombre de pages restantes, « Le rouge et le Noir » à la main, ou pestant contre cette « Princesse de Clèves » que je n’arrivais pas à terminer. D’ailleurs, après le baccalauréat, je n’ai plus du tout eu envie d’entendre parler de livres.

Ironie du sort, c’est Anna Gavalda qui m’a remis le pied à l’étrier de la lecture. Cette auteure dont la lecture t’arrache les yeux m’a réconciliée avec la lecture. Je me souviens avoir été bouleversée par la galerie de portraits de « J’aimerais que quelqu’un m’attende quelque part ». C’est elle qui m’a donné envie de lire autre chose, beaucoup d’autres choses.

Mais je suis consciente de mon privilège, contrairement à toi. Si je lis aujourd’hui des ouvrages que tu aurais surement validés du sceau de ton bon goût, c’est parce que je viens d’un milieu favorisé. Fille de libraire, petite-fille d’un grand-père passionné par Proust, je n’ai pas les mêmes cartes en main qu’un fils d’ouvrier.

Toi qui délivres des conseils de lecture quotidiennement, à moi de te conseiller la lecture de « La Distinction » de Bourdieu. « Les gens ont le goût de leur diplôme » explique-t-il dans cet ouvrage. Il a ainsi démontré qu’il existait une correspondance entre la hiérarchie des pratiques culturelles et celle des groupes sociaux. Les formes les plus « nobles » de la culture sont ainsi appropriées par les classes supérieures (opéra, musées), alors que les classes plus populaires se contentent des produits de « grande diffusion » (variétés, roman policiers, spectacles sportifs). La lecture est donc un acte éminemment social dans lequel le niveau de diplôme parental joue également un rôle prépondérant. Une pratique « légitime », apanage des familles les plus dotées socialement, habituées de longue date à valoriser la culture de l’écrit, comme l’explique cette étude.

Résumer la lecture de Gavalda ou de Musso à de « la pourriture ambiante », de la bêtise est donc à la fois faux, condescendant et caricatural.

Pour conclure, chère Corinne, un dernier conseil de lecture (fille de libraire, on ne se refait pas) : « Les dix droits du lecteur » de Daniel Pennac, à afficher en majuscule dans ta librairie. 

Surtout le numéro 5. 

Le droit de lire n’importe quoi.


Photomontage Femen : à qui profite le crime?

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Ces derniers jours, à mon grand étonnement, j’ai vu un cliché être retweeté par des contacts Twitter plutôt mesurés dans leurs messages.

Et qui habituellement prennent le temps de réfléchir avant de poster une image « à chaud ».

Sur cette photo, on pouvait y voir 9 militantes Femen seins nus, le corps peinturluré de messages pour le moins nauséabonds : « 6 millions ? Mytho » « Sainte Shoah is a hoax low cost » « Fuck Shoah business ».

Même si je n’approuve nullement les méthodes des Femen, il apparaît évident que cette photo est un montage grossier. Que les militantes aient un discours radicalement anti-religieux soit. Pour autant, la différence est de taille  entre leurs revendications et des allégations clairement antisémites et négationnistes.

Immédiatement, la question qui me vient à l’esprit est : d’où vient cette image ? Qui, à l’heure actuelle, peut avoir intérêt à faire croire que certains peuvent en toute impunité faire passer des messages antisémites tandis que d’autres sont menacés de procès ? Qu’il existe deux poids deux mesures selon que l’on soit une femme aux seins nus ou un humoriste ?

Après une rapide recherche, le résultat ne s’est pas fait attendre.



Tiens, un Dieudonniste, quelle coïncidence !

L’auteur du photomontage est l’ « artiste » Zeon (je ne mets volontairement pas de lien vers son site), classé par le Simon Wiesenthal dans le top 10 de 2013 des insultes antisémites et anti-israéliennes.

En cause, un de ses dessins, qui rappelle les caricatures du juif pendant la guerre, nez et doigts crochus.


Il ne m’a pas fallu plus de 2 minutes pour avoir confirmation du photo-montage et ainsi remonter jusqu’à son auteur.

Visiblement, tous n’ont pas ce reflexe, pas même certains sites en ligne qui se sont rués sur l’image sans vérification.

A l’heure où tous les coups sont permis pour distiller une propagande nauséabonde, s'il vous plait, prenez toujours quelques instants avant de retweeter un message, une photo lourde de sens. 

Et demandez vous : à qui profite le crime ?


Top 10 des pires publicités sexistes de 2013

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"Téléchargez aussi vite que votre femme change d'avis!" : l’année 2014 commence fort question publicité sexiste avec la nouvelle campagne Numéricable !

Petit retour sur l’année 2013, une année riche en clichés et stéréotypes comme le démontre ce top10 des pires publicités sexistes.

1°) Darty

Cette année l’enseigne a souhaité rajeunir son image…tout en surfant sur les clichés les plus éculés (cherchez l’erreur !). Exit la camionnette et le contrat de confiance donc, bienvenue aux visuels noirs et blancs mettant en scène des hipsters torses nus.



Et au sexisme. Ainsi, pour l’enseigne, c’est forcément la femme dépensière qui achète et l’homme musclé qui va récupérer ses courses (torse nu). 

Les blondes sont nulles en technologie. 


Et les femmes ont naturellement besoin qu’on les aide à y voir plus clair. 


Après le contrat de confiance, le contrat de sexisme ?


2°) Smerep

En 2012, le journal « L’étudiant » prenait déjà les jeunes pour des imbéciles. En 2013 c’était au tour de la SMEREP de les tourner en ridicule à travers une campagne jugée « un peu sexiste » par le magazine Stratégies (un exploit). 

La version féminine mettait ainsi en scène une blonde idiote qui a choisi la SMEREP « pour les t-shirts. Parce que le mec qui m’a fait remplir le dossier il avait un t-shirt trop canon. Du coup, je me suis inscrite pour recevoir le catalogue avec tous les modèles ». Greg, le personnage de la version masculine que l’on voit se retourner sur une jeune femme dans le début de la publicité, a choisi la SMEREP « pour la meuf mec. J’étais allé m’inscrire à la fac et là y a une bombe qui me parle de la SMEREP avec un décolleté mon gars. Je comprenais rien mais moi je m’en foutais, je voulais juste son numéro ». La campagne, jugée sexiste par le jury de déontologie publicitaire (JDP) a dû être retirée des écrans.

3°) Hawaiian Tropic

 

La jalousie féminine est un cliché sexiste sur lequel la publicité surfe allégrement : ainsi la marque de produits solaires « Hawaiian Tropic » dénonçait-t-elle en juin dernier les dangers encourus sur la plage : l’ennemi ce n’est pas le soleil mais la jalousie des autres femmes. Et pour matérialiser ce bon vieux cliché, « boudin » « pouffe » « silicone » et autres gentillesses s’inscrivaient ainsi sous forme de lettres de fumées au passage de la jeune fille mise en scène dans le spot. De « beach » à « bitch » il n’y a visiblement que quelques lettres de différence pour les publicitaires…

4°) La Comédie-Française



Muriel Mayette est la première femme à occuper le poste d’administratrice générale de la Comédie-Française, une nouvelle plutôt enthousiasmante. Ce qui l’est beaucoup moins c’est le spot la mettant en scène pour fêter la réouverture de la salle Richelieu après un an de travaux. Juchée sur des talons et dotée d’un vertigineux décolleté celle-ci est ainsi assignée au ménage par Etienne Chatiliez, réalisateur de la publicité, qu’on a connu plus inspiré. Pendant les quelques secondes du spot, on la voit ainsi passer l’aspirateur, faire la poussière des sièges et astiquer les lustres (ce qui nous donne l’occasion de profiter de son généreux décolleté par la même occasion). A la fin de la publicité, satisfaite du travail accompli, elle lance un « et voilà » un peu niais, puis semble étonnée de l’acoustique de la salle. Elle repart ensuite son matériel sous le bras. Question sexisme, il y a encore du ménage à faire à la Comédie-Française !

5°) Euro 2013 de football féminin




Carton rouge pour la publicité annonçant la diffusion des matches du Championnat d'Europe de football féminin en Suède sur la chaîne ZDF. On pouvait y voir une joueuse effectuer quelques dribbles avant d’envoyer le ballon…dans un tambour de machine à laver et de lancer un programme « cuir ». "Le spot n'est pas très long mais 20 secondes lui suffisent pour aligner toute une série de clichés", a dénoncé le journal féminin Brigitte sur son site Internet. Dans un sondage effectué sous l'article, près des deux tiers des participants ont indiqué qu'ils trouvaient cette pub "nase" ou "débile". Preuve que la publicité lave plus blanc, mais pas tous les cerveaux…

6°) Ford Inde



A l’heure où l’Inde est le théâtre de violences envers les femmes et d’agressions sexuelles, cette publicité indienne pour la marque Ford est pour le moins malvenue.
Elle représente ainsi Silvio Berlusconi, tout sourire au volant d’une voiture, alors que 3 jeunes femmes aux décolletés avantageux sont ligotées dans le coffre. Le slogan évocateur finit d’asseoir le propos avec subtilité : « Laissez vos ennuis derrière vous avec le coffre extra-large de la Figo ».  Des ennuis, la filiale indienne du groupe de publicité WPP en a eu puisqu’elle a dû licencier plusieurs salariés après le scandale provoqué par la campagne.

7°) Jura

« Je suis le Jura, viens randonnez sur moi » « Mes rivières sont généreuses, mes courbes engageantes » « Tu veux des rencontres, vivre une aventure, goûter mes spécialités gourmandes ? Alors viens chez moi... Mmm, je suis le Jura. Rejoins-moi sur jura-tourisme.com. Je t'attends ». Ces publicités pour la région du Jura (et non pas pour un site de rencontres) avaient fait scandale en 2012 en raison de leur caractère racoleur.

En 2013, le Comité départemental du tourisme a remis ça avec 3 nouveaux spots. Cette fois-ci, c’est un homme qui prend la parole (exit la voix style téléphone rose), pourtant la banalisation du fantasme et l’utilisation du corps de la femme pour vendre sont toujours bien présentes :

« Cher Jura, tu me manques !
 Je me souviens l’été dernier,
tes reculées sauvages, tes rivières fougueuses et généreuses où nous péchions ensemble.
 J’ai envie de toi. »

« Cher Jura, tu me manques !
 Je me souviens l’été dernier,
nos folles parties entre amis à savourer tes spécialités gourmandes. 
J’ai envie de toi. »

8°) Cif

 

Six minutes: c'est le temps supplémentaire que les hommes consacrent aux tâches ménagères depuis 1986, selon la dernière étude de l'Insee. Les femmes, quant à elles, consacrent toujours 2 fois plus de temps que les hommes au foyer. Et il ne faut pas compter sur les publicitaires pour faire bouger les mentalités !Dernier exemple en date, la publicité pour la crème nettoyante Cif dont voici le pitch : dans ce qui semble être un conte de fée, on nous raconte qu’à la disparition du vieux roi, il a été décidé que celui qui réussirait à nettoyer le chaudron noirci monterait sur le trône. Beaucoup essayèrent sans succès jusqu’à ce qu’un valeureux chevalier, dans son armure rutilante, relève le défi armé de sa crème Cif. 

Jusque ici, on salue l’audace du publicitaire : montrer un chevalier testostéroné récurer le château du sol au plafond, voilà qui change de l’éternelle ménagère de 50 ans ! Hélas quand notre valeureux combattant de la crasse enlève son heaume, on découvre qu’il s’agit en réalité d’une femme, comme si envisager un homme dans ce rôle était inconcevable. Elle devient alors reine de son royaume…la cuisine.

9°) Samsung Galaxy Note


Après une campagne extrêmement stéréotypée datant de 2012, la marque Samsung a enfoncé le clou du sexisme avec ce spot en 2013. La femme, blonde forcément, équipée d’un téléphone rose, s’amuse à jouer sur son smartphone pendant que son pendant masculin, sérieux et concentré, travaille consciencieusement. Encore une fois pour Samsung, la futilité est féminine (elle dessine, regarde des vidéos de chiens, fait des photomontages) pendant que son pendant masculin utilise son smartphone comme un outil professionnel (il prend des notes, établit des graphiques).
En mars dernier, le show de lancement du Galaxy S4 avait, quant à lui, rapidement tourné au concours de sexisme. Espérons qu’en 2014 la marque sera mieux inspirée…

10°) Stade Rennais



La chaîne ZDF n’a malheureusement pas le monopole de la pub sexiste dès lors qu’il s’agit de sport. Pour attirer la fâaamme qui par essence n’aime pas le foot, le stade Rennais avait ainsi orchestré une campagne toute en finesse et demi-teinte pour la journée du 8 mars. On pouvait ainsi voir sur l’affiche un canard vibrant affublé d’une écharpe aux couleurs du club avec ce délicat sous-titre « Venez vibrer ». Comme la Samsung, le stade Rennais récidive : en 2012 c’était un travesti qui était mis en scène au sein de leur campagne.

Souhaitons qu’en 2014, ce top 10 disparaisse définitivement du blog !

Quelques signes annoncent déjà quelques changements de mentalité en ce sens.

Ainsi, le magazine Grazia inclut-il dans son lexique des mots de 2014 la définition de « mansplaining ».


Pourvu que ça dure !

Quand Apple propose aux petites filles de jouer à "Barbie liposuccion"

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La poupée Barbie est très régulièrement mise sur la sellette : accusée d’être superficielle, stéréotypée et de véhiculer des modèles de beauté irréalistes (j’en ai parlé dans cet article pour Rue89), ses ventes sont désormais en recul.

Mais une application destinée aux enfants de 9 ans et plus va encore plus loin dans la dictature de l’apparence. Intitulée « «Chirurgie esthétique et chirurgien esthétique et clinique version Barbie» elle propose aux petites filles de s’entrainer à pratiquer des liposuccions.


« Cette jeune fille malchanceuse a tellement de kilos en trop qu'aucun régime ne peut lui venir en aide. Dans notre clinique elle peut avoir recours à une opération nommée liposuccion qui la rendra belle et mince », telle était la description de l'application sur l'Apple Store. « Nous devons réaliser de petites incisions sur les zones à problème pour aspirer l'excès de graisse. Allez-vous l'opérer docteur? ».

L’application date d’un an et a été téléchargée entre 500.000 et 1 million de fois: pour autant, elle était jusque là passée inaperçue. Il a fallu que le compte @everydaysexism la dénonce sur Twitter pour qu’elle soit supprimée de l’Apple Store.



« Envoyez un tweet à @itunes si vous pensez qu’ils doivent cesser de vendre cette merde aux joueurs âgés de 9 ans et plus». 

Un message retweeté plus de 800 fois qui a finalement porté ses fruits.

Un rapportsur les troubles alimentaires a mis en évidence que 42% des filles de 6 ans à 10 ans interrogées souhaiteraient être plus minces.



D’où l’importance de leur proposer des modèles réalistes. 

Le site « Plus Size Modeling » a d’ailleurs crée la polémique en posant la question aux internautes sur sa page Facebook : les fabricants de jouets devraient-ils créer des poupées aux mensurations XL ?




Une question qui n’est pas passée inaperçue puisque le post a récolté de 43 000 likes et plus de 6000 commentaires, pas toujours favorables.

Le futur nous dira si Mattel a entendu le message…

Ces tétines sexy pour petites filles qui font polémique

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Dans le domaine de l’hyper sexualisation des petites filles, on pensait avoir tout vu :
concours de mini-miss, barres de pole dance ou soutien-gorges rembourrés taille 8 ans.

Mais un fabricant américain, Ulubulu, a décidé qu’il n’était jamais trop tôt pour envoyer des messages sexués en commercialisant des tétines aux messages pour le moins ambigus.

Il propose ainsi sur son site un lot de 2 tétines destinées aux petites filles : sur la première, on peut y lire l’inscription « flirt », sur la seconde, rose pailletée est sérigraphiée l’empreinte d’une bouche de femme.

Depuis quelques jours, une pétition a été lancée par un habitant de l’Oregon sur le site Change.org. Elle a déjà récolté plus de 1400 signatures.

Le père de famille explique « trouver répugnant de penser qu’il est normal de vendre des produits représentant des petites filles en tant qu’objets sexuels pour le plaisir des hommes ». Plus loin, il ajoute : « De plus, nous trouvons terrifiant de normaliser le viol à l’encontre des enfants en vendant des produits qui envoient le message que les petites filles sont sexuellement intéressées par les hommes. »

Un rapide coup d’oeil sur le site permet de se rendre compte que le fabricant a fait des tétines genrées et stéréotypées son fond de commerce.

Pour Ulubulu, les filles sont :

Nées pour faire du shopping


Des princesses en devenir


Des bachelorettes


Les garçons, quant à eux, sont :

Des princes charmants


Des « boobmen » (hommes qui aiment les seins)


Des briseurs de cœur



Heureusement, il existe des marques qui envisagent les bébés autrement qu’à travers des clichés d’un autre âge.

Le site « Handsome in pink » propose ainsi des bodys pour petites filles qui brisent les stéréotypes avec humour.

Quelques exemples :

« Oubliez princesse, appelez-moi présidente »


« J’aime les maths »



Ou encore cette combinaison de bricoleuse en herbe :



 Un bon moyen d'envoyer le sexisme se rhabiller!

Mauvais goût : quand Pim's et BN me filent des indigestions

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Parfois, pas besoin de lire la liste des ingrédients pour se donner des bonnes raisons de ne plus manger des gâteaux industriels type BN ou Pim's. Il suffit juste de lire les mentions imprimées sur le packaging pour se couper l'appétit en un instant.

Coup double ce week-end pour moi.


3 fautes en un seul mot, tel est l'exploit relevé par Pim's sur mon paquet de gâteaux à la poire.

Un indice très révélateur de la place dérisoire accordée à l'écrit de nos jours.

A se demander si c'est le Petit Ecolier qui écrit les packagings chez Lu.


Indigestion de sexisme du côté de chez BN (merci à Benjamin Smadja pour la photo) avec cette blague "extra drôle": "Le rugby féminin ça existe...ça s'appelle les soldes".



"Fais marrer tes potes" sur les dos des filles avec des poncifs beaufs, telle semble être la philosophie de la marque.

Pour info, BN, le rugby féminin, ça existe, ça s'appelle...le rugby féminin! La France accueillera d'ailleurs la coupe du monde de rugby féminin en août prochain.

Carton rouge pour la marque donc!

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