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IVG : notre corps nous appartient, plus que jamais

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Mes détracteurs me reprochent souvent de ne pas parler des « vrais sujets » sur le blog.

Le marketing genré, le sexisme dans la publicité, les stéréotypes véhiculés dans les livres ou la publicité à destination des enfants tout cela n’est pas important. Il y a des combats toujours plus prioritaires, comme les femmes afghanes ou les femmes violées (voire les femmes afghanes violées).

Une fois n’est pas coutume, je vais donc aborder un « vrai » sujet aujourd’hui : la remise en question du droit fondamental à l’IVG.

Aujourd’hui encore, rien n’est acquis en dépit des avancées féministes.

L’Espagne, comme la plupart des pays européens, autorisait jusqu’ici l’interruption volontaire de grossesse jusqu'à 14 semaines (et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus). Un projet de loi remet aujourd’hui ces acquis en question : l’IVG ne sera possible que dans 2 cas : en cas de viol - après présentation d'une plainte déposée à la police -, et en cas de danger pour la santé physique ou psychique de la mère - si ce risque est attesté par un rapport signé par deux médecins indépendants. Dans toutes les autres situations, l'IVG serait refusée, même en cas de malformation du fœtus.

En France, on apprend aujourd’hui que certains membres de l’UMP (dont bon nombre d’entre eux s’étaient déjà prononcés contre le mariage pour tous) ont déposé un amendement visant à dérembourser l’IVG « «Si la notion de détresse est supprimée dans la définition de l'interruption volontaire de grossesse, les conditions de remboursement de l'acte par la sécurité sociale ne sont plus remplies» expliquent les signataires du texte. Une position qui a été également soutenue par le Front National en 2012 : « Si j'ai un choix à faire, j'assumerai le choix de rembourser plutôt les radiographies abdominales pour les personnes âgées, les médicaments pour les personnes âgées...» déclarait ainsi Marine Le Pen.

La même qui affirme aujourd’hui dans le Parisien que « les femmes doivent assumer leur fonction de reproduction ».

Et que dire de François Fillon qui déclare aujourd'hui que la réecriture de la loi Veil est "une faute morale qui risque de banaliser l'avortement?"

Un retour en arrière qui fait froid dans le dos. Quelle sera la prochaine régression ? L’interdiction d’exercer une profession sans l’accord du mari (acquis de 1965) ? Le déremboursement de la pilule (acquis de 1974) ?

Hier, en réponse à la manifestation anti-IVG (et non pas « pro-vie », les mots sont importants), 600 personnes se sont réunies place d’Italie à l’initiative de Dariamarx et Crêpe Georgette. Une contre-manifestation qui n’a été que peu relayée par la presse ou les sites web : il est sans doute plus rentable en terme de clics (et donc de revenus publicitaires) de mettre en avant des extrémistes aux slogans nauséabonds. Quand la rentabilité oriente la ligne éditoriale…

Voici quelques images de la manifestation: 





Ainsi qu’une vidéo:



Une autre manifestation est prévue le 1er février à 14h devant l’ambassade d’Espagne, toutes les informations sont disponibles ici.

En attendant de préparer ses banderoles, voici quelques chiffres qui remettent les idées en place :

-       222.500 avortements ont été réalisés en France, un nombre quasi stable depuis 2006 après dix ans de hausse. «Le nombre d'IVGn'a pas augmenté non plus au cours des derniers mois de 2012», précise la Drees. (1)

-       «Le nombre d'IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s'explique pas principalement par un défaut de couverture contraceptive», souligne la Drees. En 2010, 91% des Françaises sexuellement actives, âgées de 15 à 49 ans, déclaraient employer une méthode contraceptive. Et en 2007, deux femmes sur trois qui ont eu une IVG utilisaient une méthode contraceptive, qui n'avait pas fonctionné en raison d'un oubli de pilule ou d'un accident de préservatif. (2)

-       Le droit à l'avortement encore limité dans les trois quarts des pays : Dans une majorité de pays, la loi n'autorise l'avortement que dans des conditions exceptionnelles : lorsque la vie de la mère est menacée (possible dans 98 % des pays) ou lorsqu'il y a un risque pour la santé physique ou mentale de la mère ou de l'enfant (68 %). Seuls 56 pays (28 %) permettent les interruptions de grossesse non motivées, en accompagnant en général ce droit d'un délai (par exemple, en France, la grossesse ne doit pas dépasser 12 semaines). (3)                                                     

-       En 2005, l'OMS considère que 48 % des avortements provoqués (20 millions) sont pratiqués dans de mauvaises conditions - personnel non qualifié, mauvaise hygiène, grossesse trop avancée - entraînant la mort de près de 70 000 femmeset des complications graves pour des millions d'autres. Près de 97 % de ces avortements à risque sont pratiqués dans des pays où l'avortement est interdit ou très limité. (4)



« Rien n’est jamais définitivement acquis.
Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que
les droits des femmes soient remis en question.
Votre vie durant, vous devrez rester vigilantes »
Simone de Beauvoir


A lire également sur le sujet:
- L'article de Dom Bochel Guégan
- Le billet de Camille Sexpress




La mauvaise réputation

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Ces derniers jours ont été un peu mouvementés.

Cet article sur Slate, « Quand une agence a décidé de pourrir mon e-réputation », raconte mes mésaventures de mardi dernier.

J’ai hésité avant de l’écrire (pas trop longtemps non plus, il fallait réagir vite) mais j’ai pensé que cela me permettrait de rétablir la vérité. Et surtout de libérer la parole.

Oui, on peut être victime de cyber-harcèlement, même à 40 ans. Ca ne se limite malheureusement  pas aux cours d’école ou de collège.

Oui, il faut répondre, pour ne pas laisser la loi du silence s’installer.

Oui, il faut dénoncer ces pratiques malhonnêtes et calomnieuses.

Et tant pis si la fameuse requête postée contre moi apparaît finalement sur Google à cause de mon article. Au moins ceux qui cliqueront découvriront la vérité.

Cette mésaventure m’a néanmoins permis de découvrir une vague insoupçonnée de solidarité : merci à tous pour vos messages, relais, soutiens. Ils m’ont fait chaud au cœur.

Merci surtout à cet internaute qui ne me connaissait pas et qui a pris le temps de m’écrire pour me prévenir des méfaits de cette agence bien décidée à pourrir mon e-réputation.

Dans un autre domaine, je vous fais part également de cet article de Benjamin Smadja (celui qui avait posté la photo du fameux BN sexiste) : « Faut-il assassiner le gender marketing ? ». Il y a un peu de moi à l’intérieur.

Mais elles sont où les féministes?

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L’autre jour, quelqu’un est venu m’interpeller sur Twitter au sujet de Valérie Trierweiler.



Déjà le « surtout les plus radicales » me fait doucement rigoler. Moi une « radicale » ? Allez dire ça à tous ceux qui me traitent de « féministe en carton » car trop modérée sur certains sujets, ils en riront aussi.



Et puis il y a cette injonction : « les féministes devraient soutenir Valérie Trierweiler », suivie très rapidement d’un jugement définitif : l’indignation sélective.

Plusieurs fois, j’ai par la suite vu réapparaitre cette  question dans ma TL « Où sont les féministes ? ».  En tapant ces 4 mots dans le moteur de recherche, j’ai lu un déferlement de tweets qui reprenaient cette interrogation. Tous avaient un point commun : leurs auteurs étaient de droite, voire d’extrême droite.

Illustration en quelques exemples (si vous avez 5 minutes, allez lire les bios édifiantes de leurs auteurs).










Ironie du sort : ce sont ceux qui jugent généralement que les féministes en font trop, se trompent de combat ou pinaillent sur des sujets non prioritaires qui les agitent aujourd’hui comme des épouvantails. Elles sont où les féministes ? Encore à chipoter autour du Mademoiselle ? Ou à manifester pour forcer les petits garçons à jouer à la poupée ?

Les féministes sont là, n’ayez crainte.

Mais elles n’ont pas à s’indigner à votre place.

Elles n’ont pas à monter systématiquement au créneau dès lors qu’un couple se sépare, même s’il est médiatisé.

Elles savent que les mots ont un sens et que « répudiation » ne s’emploie pas à tort et à travers.

Elles ne réagissent pas forcément à chaud et préfère se renseigner au préalable. Cet article laisse ainsi entendre que Valérie Trierweiler aurait préféré « laisser l’initiative de son acte » au président pour ainsi signifier « qu’elle n’était pas d’accord ». « Valérie Trierweiler n'est pas du genre à se faire répudier comme les favorites au temps du roi », explique la biographe de la journaliste. La rupture unilatérale du Président prend alors un autre sens…

Elles discutent et questionnent la place des femmes en politique, leur traitement dans les média (à lire les articles des Nouvelles News sur le sujet) mais restent les grandes absentes des plateaux TV. A Ruth Elkrief qui demande où sont les féministes, je réponds qu’il suffit de les inviter.

Les féministes sont là mais elles sont plurielles. Elles ne constituent pas un bloc monolithique et les courants qui parcourent le mouvement forment sa richesse. Elles ne possèdent pas de porte-parole officiel qui réfléchirait et s’exprimerait à la place de toutes les autres.

La féministe que je suis est là et tout ce qu’elle retient de cette histoire c’est qu’une femme ne doit jamais s’arrêter de travailler pour les beaux yeux d’un homme.



Grosse mais pas trop : quand les marques nous vendent "la vraie beauté"

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Dans un  précédent billet, j’évoquais le fait que les marques commençaient à s’intéresser aux rondes : magazine dédié aux « plus sizes », retouches inversées qui réinjectent des formes aux mannequins trop maigrichonnes. Sans compter l’étudedémontrant que l’intention d’achat augmentait de 200% quand une consommatrice regardait une publicité présentant un mannequin de la même taille qu’elle ou d’une taille supérieure. 

Un argument économique qui n’est pas étranger à cet intérêt subit des marques pour les grandes tailles. Pour autant, le diktat de l’apparence n’est pas absent de ces représentations : pour être vendeuse, la grosse ne doit pas l’être vraiment.

Un peu comme la ronde « pulpeuse » décrite par les magazines : des gros seins mais un IMC tout à fait dans la norme (1m66 pour 54 kgs).



Dernier exemple en date : les mannequins  minces présentant la collection H&M+ en Suède, destinée aux grandes tailles. Les images ont immédiatement fait polémique sur Twitter, d’autant qu’une des modèles, Sabina Karlsson, était enregistrée en tant que taille 40 sur le site de l’agence Ford.




Le mannequin « plus size » ne doit pas non plus avoir de cellulite, la fesse molle ou le ventre proéminent. La marque American Eagle a ainsi fait appel à des mannequins aux formes généreuses (c’est à dire qui vont au-delà d’une taille 36) pour leur dernière campagne et n’ont pas eu recours aux retouches.



« On a tout laissé. On a laissé les grains de beauté, les tatouages. On espère que cela va aider les vraies filles du monde entier à apprécier leur corps » explique Jenny Altman dans une vidéo d’ABC News.


Sauf que les corps présentés (des mannequins professionnels) ne sont pas représentatifs des « vraies filles du monde entier ». Même si les ventres ne présentent pas des abdominaux d’acier ou que les jambes ne ressemblent pas à des brindilles on est loin de la vraie diversité, comme l’explique cette chroniqueuse sur le site PolyciMic : pour elle, la marque aurait pu « casser le moule » et mettre en scène toute sorte de femmes.  Des grandes, des petites, des grosses, des trans, des femmes avec de l’acné ou du vitiligo, des femmes handicapées, ou portant même les cheveux courts. Tout au moins, la marque aurait pu inclure des femmes portant l’ensemble des tailles vendues, du S au XXL.

Là encore,  même si l’effort est louable, la diversité se résume aux grains de beauté et aux tatouages.



Et que dire de ces fesses, hautes, fermes et sans cellulite ? Qui peut se targuer de ressembler à cela ? En utilisant des corps quasi-parfaits,  pas besoin de retoucher en effet !

Pourtant, n’est-ce pas plus dangereux pour l’estime des femmes que de nous vendre ces images comme représentatives de « la vraie beauté » ?


Samsung : un sexisme haut en couleur

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Samsung fait-il du sexisme une stratégie marketing ?

On peut se le demander à la lumière des dernières publicités, déjà évoquées précédemment sur le blog.

Avec le Samsung Galaxy note, la marque nous gratifiait en 2012 d’une campagne genrée fleurant bon le stéréotype.  Les principaux centres d’intérêt des femmes y étaient ainsi résumés en quelques mots et coups de crayon : « parfait avec mes nouvelles chaussures » « soldes » « mon nouveau sac ». 


Sur la seconde affiche, masculine ou mixte, car contrairement à la première aucun accessoire genré n’y figurait, on comprenait immédiatement que l’on baignait dans un environnement professionnel : courbes ascendantes, annotation « présentation des résultats 2011 à 14h ». Futilité féminine versus productivité masculine.




En janvier 2013, la marque continuait de filer tranquillement la métaphore du sexisme à travers un spot publicitaire pour le Samsung Galaxy Note II. On pouvait y voir une femme, blonde forcément, équipée d’un téléphone rose, et s’amusant à jouer sur son smartphone pendant que son pendant masculin, sérieux et concentré, travaillait consciencieusement.

En mars 2013, le show de lancement du Galaxy S4 a, quant à lui, rapidement tourné au concours de sexisme : sketchs à base de femmes ivres, danseuses en maillot de bain.  Suite au bad buzz généré sur les réseaux sociaux, la marque a été  rapidement contrainte de s’excuser.



Aujourd’hui, une nouvelle campagne pour le Samsung Galaxy S4 Mini a fleuri sur nos murs. Question parité, on repassera (2 hommes pour une femme). Question stéréotypes, Samsung persiste et signe en s’enfonçant encore une fois dans les clichés réducteurs.



Pour la marque, la Fâaaamme est habillée des pieds à la tête en rose, forcément. Elle ne s’intéresse qu’à la mode, au shopping (pour que l’on saisisse bien l’allusion subtile, le publicitaire a jugé de bon d’insérer un porte-monnaie ET un portefeuille). Elle ne se nourrit que d’aliments girlys (chamallows, cupcake et autres verrines roses) et pour le sexe, a recours à son canard vibrant (rose, vous avez bien suivi). Et les activités culturelles et sportives me demandez-vous à juste titre ? Pas besoin, ça c’est un truc d’hommes, il suffit de se pencher sur les 2 autres affiches.



Le Samsung Galaxy S4 Mini vert décrit ainsi un homme plutôt écolo/hispter, qui écoute de la musique, joue de la guitare, se déplace à vélo et fait du ping-pong. Le carnet et le crayon laissent entendre qu’il écrit également.



Le Samsung Galaxy S4 Mini orange dresse, quant à lui, le portrait d’un jeune urbain sportif qui pratique boxe, skate, musculation et basket. Le médiator sous-entend qu’il joue également de la guitare.

On retrouve encore une fois la vision ultra-stéréotypée de la marque résumée en 3 affiches : la femme superficielle versus l’homme sportif et cultivé.

Pour se racheter auprès des femmes, Samsung a lancé en mars dernier ce spot consternant dans lequel les hommes étaient décrits comme des Cro-Magnons décérébrés.



Mais lutter contre le sexisme par le sexisme est-ce vraiment la solution ? 

J'ai 16 ans

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Jusqu’à il y a peu, lorsque l'on m’interrogeait sur mon âge, la première réponse qui me venait aux lèvres était seize ans.

Situation quelque peu ridicule passé la trentaine, aussi je prenais toujours un temps de réflexion pour faire le décompte dans ma tête avant de répondre.

Cette année, j’ai fêté mes quarante ans. J’ai eu le temps de m’y préparer, de me le répéter comme un mantra et mon corps et ma tête se chargent de me le rappeler régulièrement.

Désormais je ne me trompe plus sur mon âge. Fin d’une époque. J’ai quarante ans.

Je ne m’étais jamais vraiment interrogée sur la signification de ces 16 ans. Qu’est ce que mon inconscient essayait de me dire en me figeant à cette période ? J’ai toujours pensé que derrière chaque adulte se cachait l’enfant ou l’adolescent qu’il a été un jour. 

J’ai dix ans chantait Souchon. Si tu m'crois pas hé, t'ar ta gueule à la récré.

Il a fallu que je perde beaucoup de choses pour comprendre ce que ces 16 ans représentaient pour moi. 

Mon père, mon insouciance, mon travail, mes cheveux.

Quand je repense à mes 16 ans, c’est cette photo qui revient à ma mémoire.

Mon corps, enfin libéré de mon corset, flottant dans un t-shirt Blanc-Bleu trop grand.

Mon père, face à moi, la tête dans un journal, mon frère, à ma droite, la tête tournée vers l’objectif. Ma mère, derrière l’appareil.

Mes cheveux épais, éclaircis par le soleil, que je laissais à cette époque en liberté. Je n’avais pas encore besoin d’artifice, de fer à lisser ou de maquillage pour être présentable.

Ces vacances d’été passées dans le Sud de la France. Le chant des cigales et le parfum de l’air iodé.

Ce moment délicieux du « juste avant », lorsque l’on pense que tout est réalisable. Je serai juge pour enfants ou journaliste, il suffit juste d’y croire. 

Je me souviens de mon cœur gonflé à l’idée de tous ces possibles s’offrant à moi. Le sang aux tempes et la montée d’adrénaline qui me faisaient sentir vivante.

Mes lèvres, vierges de tout baiser.

Mon cœur encore sous cellophane, préservé des séparations, des mots durs et des adieux.

Cette certitude chevillée au corps que le meilleur est à venir.

J’ai 16 ans.

Si tu m'crois pas hé, t'ar ta gueule à la récré.

Elles osent! Entreprendre au féminin : Elysée Loma, fondatrice d'Elysée Paris RH

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La rubrique "Elles osent! Entreprendre au féminin" reprend du service après une longue absence!

Aujourd'hui, focus sur Elysée Loma, fondatrice et directrice du cabinet Elysée Paris RH.

J'ai connu Elysée à la fin de l'année dernière, suite à un concours qu'elle organisait afin de faire gagner la rédaction de sa lettre de motivation par son cabinet. Je n'ai pas gagné le concours mais elle a néanmoins pris le temps de lire mon CV ainsi que ma lettre et m'a dispensé de précieux conseils qui ont rapidement porté leurs fruits (j'en parlerai bientôt!).

J'ai trouvé son approche particulièrement intéressante et les outils qu'elle fournit aux femmes dans leur recherche d'emploi originaux et pertinents.

J'ai également vraiment apprécié son energie communicative et sa simplicité : à votre tour de la découvrir!


Bonjour Elysée, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Après l’obtention de mon diplôme à l’EDHEC Business School et plusieurs expériences professionnelles dans le domaine du recrutement en France, j’ai eu l’opportunité de travailler dans une entreprise étrangère spécialisée dans l’accompagnement de jeunes diplômés vers l’emploi. Mon rôle consistait à préparer et épauler ceux désirant se lancer dans une carrière à l’international. A travers des ateliers de rédaction de CV et des simulations d’entretiens d’embauche, je les aidais à se présenter aux employeurs non comme des étudiants accomplis mais comme des candidats qualifiés prêts à relever les défis d’un premier emploi.

En parallèle, j’ai eu la chance d’intégrer un cabinet conseil expert en gestion de la mobilité internationale. En tant qu’ Expatriate & Cross-Cultural Coach, j’étais en charge de montrer aux jeunes cadres travaillant avec des interlocuteurs français, comment :
- appréhender les échanges interculturels
- comprendre le mode de penser de leurs interlocuteurs étrangers.
Ces deux expériences riches en partages, échanges et apprentissages des enjeux liés à l’emploi des jeunes dans le monde actuel, m’ont donné envie de créer mon propre cabinet RH pour aider les autres à construire leur vie professionnelle.

A quelles difficultés professionnelles avez-vous été confrontée en tant que femme ?

Pour être honnête, mon statut de femme ne m’a jamais posé de réels problèmes dans ma vie professionnelle. Il faut dire que je n’ai pas encore d’enfant et que la majorité de mes expériences ont eu lieu à l’étranger dans des pays où les compétences et aptitudes priment sur le genre.
Par contre, en tant que « personne noire » originaire d’Afrique , j’ai déjà connu de nombreuses discriminations en France - notamment lors de la recherche d’emploi ou de mon arrivée dans une équipe à majorité composée de « personnes blanches ».
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai très vite décidé de partir étudier et travailler dans des pays où ma couleur de peau ne serait pas un problème pour ma carrière.

Comment est né « Elysée Paris RH ? Quelle est sa philosophie ? »

Elysée Paris RH est né très rapidement dans ma tête mais il m’a fallu attendre plus de 5 ans avant de concrétiser cette idée. Certes, il est de plus en plus facile d’entreprendre en France mais lancer son entreprise à la fin de ses études est encore quelque chose de très marginal -- car l’âge et le manque d’expérience effraient très souvent les banques et les investisseurs.
Je suis donc partie à l’étranger pour acquérir de l’expérience dans mon domaine et parallèlement à mon travail, j’ai lancé ma petite entreprise d’aide à la recherche d’emploi. Mes clients étaient des personnes francophones désireuses de trouver du travail au Canada et aux Etats-Unis.
De retour en France, j’ai continué mes activités tout en réfléchissant à un moyen de contribuer à la résolution des problèmes liés au chômage des jeunes, des femmes et des personnes issues de la diversité.
Créer un cabinet RH dont la mission est d’aider « les femmes à trouver un emploi, améliorer leur carrière et aimer leur vie professionnelle » m’a semblé être la solution idéale pour toucher ces trois catégories.

Que proposez-vous comme type de services ?

Nous proposons essentiellement des services d’aide à la recherche d’emploi tels que la rédaction de CV, de lettres de motivation ou encore des simulations d’entretien d’embauche. Nous organisons également des ateliers durant lesquels des consultantes en recrutement et en gestion de carrière partagent leurs astuces et techniques pour décrocher un emploi et concilier vie privée / vie professionnelle.
Contrairement à d’autres organismes de formation, nous accordons une grande importance au « côté social » de notre mission. C’est la raison pour laquelle, plusieurs fois par mois nous offrons à plus de 50 femmes l’opportunité de participer gratuitement à un ou plusieurs de nos évènements emploi et carrière.
Dernièrement nous avons invité 8 femmes à notre journée « Apprendre à Négocier Votre Salaire » et nous nous apprêtons à accompagner gratuitement 12 jeunes femmes pour les aider à trouver plus rapidement leur premier emploi.

Quelles sont les attentes des femmes qui font appel à vos services ?

La majorité des femmes qui font appel à nous sont à la recherche d’un emploi ou d’opportunités d’évolution dans leur entreprise. La crise économique de 2009 a considérablement réduit les perspectives de carrière pour les femmes en France et beaucoup d’entre elles ( surtout celles détentrices d’un Bac + 4 ou Bac +5 ) désespèrent de pouvoir réaliser leurs rêves professionnels.
Elles sont à la recherche de conseils pour apprendre à valoriser leurs atouts, leurs compétences et leur potentiel.

Nous nous sommes rendues compte que beaucoup de ces femmes manquent de confiance en elles et sabotent inconsciemment leur propre carrière soit par peur de la réussite, soit par culpabilité vis à vis de leurs enfants, mari, amis... Notre rôle est de les aider à dépasser leurs propres stéréotypes et d’analyser avec elles les freins qui bloquent leur vie professionnelle.

Quelles difficultés rencontrent-elles généralement (ex : difficulté à se vendre, à parler d’argent, à gérer l’équilibre vie pro-vie perso) ? Quels conseils leur donnez-vous ?

Obtenir une promotion, décrocher une augmentation ou se démarquer des candidats masculins lors d’une recherche d’emploi sont les principales difficultés que rencontrent les femmes qui font appel à nous. Beaucoup nous expliquent qu’il n’est pas facile pour elles de s’imposer en entreprise car les hommes continuent à dicter les règles. A diplôme ou expérience égale, elles ont la sensation d’être moins considérées, écoutées et valorisées que leurs collègues masculins.
Durant nos ateliers, nous prenons le temps de leur expliquer l’importance de développer leur confiance en elles et leur assertivité professionnelle afin de sortir du schéma « je suis une femme donc je ne peux pas réussir ma carrière ». Nous les aidons également à mettre en place « des stratégies de visibilité et de promotion » pour les rendre plus visible auprès de leurs supérieurs ou des recruteurs -- car nous avons constaté que, contrairement aux hommes, les femmes ne savent pas communiquer sur leurs réussites personnelles et professionnelles.
De plus, beaucoup d’entre elles n’ont pas conscience de l’importance de la dimension politique et relationnelle dans le monde de l’entreprise. Afin de pallier cela, nous avons créé un atelier spécial intitulé « Misez sur votre sens politique pour survivre, évoluer et réussir en entreprise » durant lequel nous leur apprenons à développer leur pouvoir d’influence pour mieux faire reconnaître leurs idées, compétences et potentiel.
Avez-vous noté une évolution dans le regard posé sur les femmes dans le monde du travail ces dernières années ?

Depuis quelques années, les femmes sont de plus en plus conscientes de leur pouvoir collectif et de leur influence. Elles créent des réseaux féminins, se lancent dans l’entrepreneuriat et organisent des manifestations pour obliger les entreprises à respecter leurs obligations légales en matière d’égalité homme / femme.

Grâce à cela, de plus en plus de médias parlent des difficultés des femmes dans le monde professionnel et de leurs attentes à l’égard de leur travail. Malheureusement, les discriminations liées au genre persistent sur le terrain car les entreprises ne font rien de concret pour aider les femmes à concilier vie professionnelle et vie de mère : pas de crèches, de prise en compte des contraintes familiales dans l’organisation des réunions ou encore d’aménagement de l’emploi du temps en cas de famille mono-parentale.
Quels freins demeurent ?
Quels sont les leviers d’actions pour changer les choses ?
Je suis persuadée que les choses ne pourront pas changer tant que les femmes ne feront pas davantage parties des cercles décisionnaires. Beaucoup d’hommes sont conscients de l’importance de mettre en place de vraies politiques d’égalité homme / femme mais très peu d’entre eux sont prêts  à laisser leur place à des femmes.

Pire : beaucoup d’entre eux ne supportent pas d’être dirigées par une femme ou refusent de laisser leur vie familiale avoir un impact sur leur vie professionnelle.
Tant que les hommes ( et plus précisément les pères de famille ) ne reconsidèreront pas leur façon de penser, les choses ne changeront pas pour les femmes. Selon moi, il est urgent que les hommes apprennent à assumer de façon plus active leurs responsabilités familiales et comprennent que les tâches familiales ne reposent pas uniquement sur les épaules de leur compagne.

Développer ce que j’appelle « l’esprit de partenariat familiale » devrait être une priorité pour les entreprises et les universités. Cela permettrait aux hommes d’apprendre à assumer leur part de travaux domestiques et de prise en charge des enfants. Mettre sur un pied d’égalité « profession » et « famille » dès le plus jeune est la meilleure manière de concevoir une société plus égalitaire.

En ce qui concerne les entreprises, elles devraient inciter les responsables hiérarchiques ainsi que les collaborateurs à remettre en question les valeurs et normes traditionnelles liées à la notion de masculinité. Pourquoi ne pas mettre en place des formations sur le thème « paternité et travail ? »

Pour conclure, 3 mots pour définir votre année 2014 ?

Partage. Positivité. Perfectionnement.


Merci Elysée d'avoir pris le temps de répondre à mes questions!

Pour en savoir plus:
Site internet d'Elysée Paris RH
Page Facebook
Twitter
Blog (j'y ai d'ailleurs écrit un article : "Recherche d'emploi : comment transformer un échec en opportunité")






Mes mésaventures avec Alexandre Chombeau de l'agence CSV sont dans le magazine Stratégies cette semaine!

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Mes mésaventures avec Alexandre Chombeau, fondateur de l'agence CSV auront au moins servi à quelque chose : faire parler de l'importance de l'e-réputation.

Aujourd'hui, un article dans le magazine "Stratégies" y est consacré : l'affaire est même devenu un cas d'école!

C'est à lire ci-dessous:


Mon petit doigt me dit qu'on n'a pas fini d'en entendre parler...A suivre...

Faut-il nécessairement avoir des ovaires pour manger des yaourts?

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L’autre jour, en mettant à jour ma veille sur le gender marketing, je suis tombée sur cet article : «Danone lance Danio pour réconcilier les hommes avec les yaourts ».

Allons bon, ça recommence, les homme seraient-il fâchés avec les yaourts ?



L’INPES nous apprend que les femmes sont en effet majoritairement consommatrices (53 ,7%) mais pour autant, les hommes les talonnent de peu (44,3%).

Pourtant, dans l’imaginaire des publicitaires, les yaourts demeurent invariablement associés au régime et donc aux femmes.

Pour les vendre aux hommes, les marques doivent donc constamment les rassurer sur leur virilité.



Ainsi, Danone n’y était pas allé avec le dos de la cuillère l’année dernière en lançant en Bulgarie le premier « yaourt pour homme » : packaging noir et anguleux, texture épaisse fortement protéinée et spot publicitaire qui valait son pesant de cacahuètes. On pouvait y voir un playboy, tout de noir vêtu, débarquer dans une entreprise et rendre folle de désir toute une pléiade de femmes habillées en blanc.



Cette année, Danone s’attaque à la France avec Danio, un peu plus subtilement certes mais avec toujours le même message de réassurance virile en filigrane : ce n’est pas un yaourt mais un « en cas » et surtout « il possède trois fois plus de protéines qu’un yaourt classique et est censé être « super consistant » ». Rien à voir avec un produit light de gonzesse au régime donc. Ouf, messieurs, votre virilité n’est pas remise en jeu.

Le spot réaffirme le message en mettant en scène un jeune homme aux prises avec G-LADALLE, une espèce de marionnette jaunâtre censée représenter une méchante faim.


Et qui lui fiche la honte face à une jeune fille au décolleté plongeant. Un spot classé parmi les « 5 publicités les plus énervantes » du magazine Stratégies : « parce que la marionnette est laide, et les situations sont infantilisantes et surjouées.

Encore, une fois, dès lors que l’on s’adresse aux hommes dans la publicité, on les infantilise (j’avais évoqué le sujet dans un précédent billet : « La pub prend-elle les pères pour des cons ? »).

Les femmes ne sont pas mieux traitées dans les spots pour les yaourts :  décrites comme obsédées par leur poids, habillées de blanc virginal, dansant ou sautillant comme si une cuillerée de 0% déclenchait immédiatement un orgasme, elles restent, elles aussi, enfermées dans les stéréotypes.

Une spot pour « LowLow », une marque de fromage frais irlandais, avait d’ailleurs parodié l’année dernière les clichés les plus utilisés à leur sujet dans la publicité.


L’humoriste Sarah Haskins a également réalisé cette vidéo très drôle sur cette même thématique.


Pour vérifier si ces clichés étaient également présents au sein des banques d’images, j’ai tapé « femme yaourt » dans le moteur de recherche du site Fotolia.

Résultat : 1933 photos.


Pour « homme yaourt », pas de surprise : seulement 346 résultats.

Et sur ces 346 clichés, peu d’entre eux montrent réellement des hommes en train de manger des yaourts (sans compter le fait que le moteur de recherche fait également remonter des photos de femmes au sein de ces résultats).

Ici c’est un père qui ouvre la bouche pour faire rire son bébé



Un jeune homme avec du yaourt sur le nez




Un homme avec un casque de chantier s’apprêtant à casser un verre rempli de yaourt avec un marteau (WTF)


Ici c’est un jeune homme qui en renverse sur son torse glabre


Un autre beau gosse torse nu, qui a réussi, bel exploit à ne rien renverser


Un jeune sportif qui s’apprête à le boire, les yeux dans les yeux avec sa partenaire de musculation


Au regard de ces images, pas étonnant donc que Frederic Beibgeder ait décidé de prendre l’exemple d’un spot pour une marque de yaourt pour dénoncer les méfaits de la société de consommation dans « 99 francs »…


Pour RMC, les violences conjugales c'est LOL

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L’année dernière, RMC s’était déjà fait taper sur les doigts par le CSA qui l’avait mis en demeure pour « "propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste"tenus à l’encontre de Nafissatou Diallo.

Cette année, la chaîne de radio a décidé de fêter la St Valentin non pas en offrant un coup à boire à sa douce moitié mais un coup dans la tronche.



(Source Guillaume Champeau)

Cette illustration postée sur la page Facebook de la chaîne de radio a ainsi été likée par 2400 personnes avant d’être effacée par le community manager.

C’est vrai que les violences conjugales, c’est tellement LOL.

Les femmes qui en meurent (1 tous les 3 jours) doivent se retourner dans leur tombe de rire.

Ou pas.

Frédéric Lewino : le pervers pépère du Point récidive!

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"Chaque année, il y a de plus en plus de cons. Cette année, c'est encore pire, je pense que les cons de l'année prochaine sont déjà arrivés". Cette citation s'applique aussi aux sexistes.

Dernier exemple en date, Frédéric Lewino, journaliste au Point que j'avais déjà épinglé dans un précédent billet.

Aujourd'hui, il refait des siennes à travers une vidéo dont le sujet ne prête pourtant pas à la gaudriole : "Manuel Valls, les raisons d'une chute". 

Mais pour être certain que les lecteurs la visionnent (vous comprenez, le sujet est traité par UNE journaliste, ça risque de les dissuader), Frédéric Lewino a décidé de donner de sa personne en réalisant sa propre introduction au sujet. Posant devant une couverture du Point mettant en scène une paire de seins, il nous explique que les journalistes politiques femmes au Point sont "excellentes" mais aussi "canons".

Une introduction que la journaliste a découverte après-coup en visionnant la vidéo (on imagine sa surprise).


Pas question de mea culpa pour autant ou d'explications comme en témoignent mes échanges avec celui-ci.

Notre pervers pépère récidive en toute décontraction du gland!


Et dire qu'en décembre dernier, Le Point nous expliquait doctement que le sexisme avait la vie dure au travail : 8 femmes sur 10 considéraient ainsi que les femmes étaient régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail. 

Mais entre la théorie et la pratique, il y a un gouffre. Et il ne faut pas compter sur le journal Le Point pour faire changer ces chiffres!

Edit: D'autres sites ont depuis relayé l'information eux aussi:
Les Nouvelles News
Rue89

Edit 2 : Le rédacteur en chef du Point.fr valide les propos de Frédéric Lewino et affirme au site Arrêt sur Images qu'il n'y a aucune problème! Les lecteurs/trices apprécieront!

"Elles osent! Entreprendre au féminin" : Hélène Quaniaux, fondatrice de Meetmyjob.fr

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La rubrique « Elles osent ! Entreprendre au féminin » accueille aujourd’hui Hélène Quaniaux, fondatrice de « Meetmyjob ». 

Hélène fait partie de mes belles rencontres d’internet : elle m’a un jour adressé un très gentil mail suite à un de mes articles sur Rue89. Puis nous nous sommes croisées lors de la dernière soirée Girlz in Web (je n’ai pas osé lui adresser la parole car elle était très occupée !). Nous avons finalement pris le temps d’un déjeuner pour discuter de visu de son site et de sa vision de l'entreprenariat.

J’aime beaucoup le concept de Meetmyjob.fr et surtout la belle dose d’humanité et de sens que lui apporte Hélène. Si vous cherchez une idée de cadeau originale ou tout simplement une façon de sortir de votre quotidien alors Meetmyjob.fr est pour vous !

Bonjour Hélène et tout d’abord félicitations ! J’ai vécu en live la remise du prix du meilleur pitch que tu as décroché lors de la soirée Girlz in Web ! Alors, émue ? Qu’est ce que ce prix va changer pour toi ?

Merci Sophie ! Que d’émotions à cette soirée ! C’était mon premier pitch. Monter sur scène et prendre le micro devant tant de personnes, ce n’est pas un exercice auquel je suis habituée. J’ai bénéficié d’un super coaching par la spécialiste de la prise de parole en public, Annabelle Roberts. Elle m’a aidée à mettre la forme au service du fond. Ça m’a permis de transmettre mes idées et mon enthousiasme ! 

Recevoir autant de chaleureuses félicitations, ça fait un bien fou, après des semaines de travail acharné pour lancer Meet my Job.
Cette soirée m’a permis de rencontrer des personnes très intéressantes, qui m’ont donné de bons conseils et avec qui je reste en contact.

Peux-tu nous en dire plus au sujet de ton parcours et de « Meetmyjob » que tu as crée fin 2013 ? Comment t’est venue l’idée de ce projet ?

Après quelques années en tant qu’acheteuse dans l’industrie agro-alimentaire, je ne m’y plaisais plus. J’avais besoin de nouveaux challenges, et surtout de retrouver du sens dans mon travail. Ce n’est donc probablement pas un hasard que l’idée de Meet my Job me soit arrivée.

Je me promenais dans la campagne picarde, et en regardant des agriculteurs travailler, je me suis dit que j’aimerais beaucoup passer quelques heures avec eux, pour avoir un aperçu de leurs activités. L’idée de Meet my Job avait germé : découvrir les métiers et ceux qui les exercent. J’ai commencé  lister les métiers que j’aimerais découvrir, puis à proposer à mes amis parisiens d’organiser des après-midi de découverte chez des artisans… La réflexion a mûri jusqu’à ce que je me décide à quitter mon CDI pour m’y consacrer à 100%. C’était au printemps dernier.

Depuis, Meet my Job s’est concrétisé. C’est devenu une plateforme qui met en relation des particuliers, avec des professionnels passionnés dans les domaines de l’artisanat, l’agriculture et les arts, pour la réalisation d’ateliers de découverte participatifs en petits groupes.


Comment te positionnes-tu par rapport à certaines sociétés qui proposent des immersions professionnelles payantes ? (type Jobsenboite ou Viametiers)

Meet my Job est clairement positionné sur les loisirs, et non sur la reconversion professionnelle : on peut passer quelques heures avec un chocolatier, un fauconnier ou encore un magicien,  juste par curiosité. Ce sont des activités originales et accessibles d’un point de vue prix. Au-delà d’une simple découverte de métiers, c’est participatif et c’est surtout une rencontre humaine, avec des professionnels qui transmettent leur passion.



Quelle est la palette d’activités proposées ? Quel type de public vises-tu ?

Aujourd’hui, une cinquantaine d’activités sont proposées sur Meetmyjob.fr.
Elles sont vraiment variées, puisque nos partenaires sont ébéniste, magicien, corsetière, sculpteuse sur verre, trufficulteurs, chorégraphe, pâtissière, créatrice de bijoux, caféologue ou encore horloger….
Ça s’adresse donc à un public très large, qui est généralement urbain et plutôt jeune.


A ce jour, quelles activités ont rencontré le plus de succès ? As-tu des idées de nouvelles activités ?

La découverte de la caféologie avec des experts en café,  remporte un grand succès !

J’ai un faible pour les activités agricoles, notamment l’élevage. Je vais bientôt proposer de découvrir le métier d’éleveur d’autruches, de chevaux, de chèvres, et même d’escargots !

Je suis aussi admirative du métier de nez : je viens de rencontrer une jeune femme qui exerce ce métier avec talent. Nous allons mettre un place un atelier de découverte qui va sûrement beaucoup plaire.

J’envisage également de proposer la rencontre avec des sportifs de haut niveau, qui feraient découvrir leur parcours et leur sport. Je vais par exemple contacter l’équipe de France de curling à son retour de Sotchi : c’est un sport qui suscite les moqueries, mais je suis sûre que ça serait vraiment intéressant à découvrir !


En tant que femme, quels ont été les freins et les aides que tu as pu expérimenter lors de la création de ton entreprise ? As-tu des anecdotes à raconter à ce sujet ?

Entreprendre, ça reste un concept encore très masculin dans l’imaginaire collectif. Alors quand on est une femme, qui plus est jeune, et qu’on ose se lancer dans le grand bain de la création d’entreprise, j’ai l’impression que ça suscite un peu d’admiration et de bienveillance.

Je n’ai pas rencontré de véritables freins liés à ma condition féminine pour l’instant, même si de temps en temps, je me retrouve dans des situations désagréables qui ne m’arriveraient probablement pas si j’étais un homme.
En effet, je fais beaucoup de networking. Dans certains évènements en lien avec l’entrepreneuriat, il y a parfois très peu de femmes. Je suis de nature avenante et souriante. Certains en profitent et font mine de s’intéresser à mon projet, on échange nos cartes, on prévoit de se revoir… Ça me met hors de moi quand je me rends compte que ce n’est clairement pas Meet my Job qui les intéresse et qu’ils m’ont fait perdre mon temps !


Quels conseils donnerais-tu à celles qui souhaitent se lancer ?

Osez : si vous avez un projet auquel vous croyez, osez ! N’oubliez pas de bien vous entourer et de demander des conseils et des feedbacks. Vous serez sûrement surpris de la bienveillance rencontrée.

Fais-tu partie d’un ou plusieurs réseaux féminins ? Que t’apportent-ils ?
Je fais partie de Girlz in Web : on peut y trouver de l’entraide, et c’est une bouffée d’oxygène de pouvoir y trouver des femmes qui ont réussi dans le monde du digital qui manque encore de modèles féminins.

As-tu des exemples de femmes qui ont pu t’inspirer ou avoir valeur d’exemple ?

La réalisatrice libanaise Nadine Labaki, et mon amie l’actrice palestinienne Yasmine El Masri sont deux femmes qui m’impressionnent car elles sont talentueuses et car elles ont réussi à s’émanciper dans des sociétés orientales qui sont encore très dures pour les femmes.

Quelques grandes sportives m’inspirent également, comme la cavalière de saut d’obstacle Pénélope Leprévost. L’équitation est un sport pratiqué en grande majorité par des femmes, mais quand on arrive au plus haut niveau, on retrouve essentiellement des hommes. Pénélope est une grande championne : un vrai modèle pour beaucoup de cavalières, dont je fais partie.


3 mots pour définir l’année qui commence ?

Enthousiasme, ambition, curiosité

Pour en savoir plus : 




Fromage qui pue, genre et girly correct

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Je crois que je vais finir par créer une rubrique « produits laitiers et genre » tant les sujets tournant autour de cette thématique semblent se multiplier ces derniers temps.

Après mon billet se demandant s’il fallait nécessairement avoir des ovaires pour manger des yaourts, voici une nouvelle question existentielle à l’ordre du jour : « Peut-on être féminine tout en mangeant du fromage qui pue ? ».



Cet article totalement improbable du Figaro Madame, intitulé « Mais qui sont les Filles à fromages ? » tente d’y répondre. On y apprend ainsi que les femmes qui mangent du fromage sont « des femmes qui s’assument » (on se croirait dans une chanson de Michel Sardou), « très loin du girly correct, de ses crèmes glacées et de ses cupcakes bariolés ».

« Il y a un truc sexy à s’affranchir de ces codes qui veulent, par exemple, que le fromage odorant soit réservé aux hommes. Et s’assumer, se sentir libre et épanouie, ça apporte du glamour ». Ouh que c’est subversif ! S’affranchir des codes ok, mais pour rester « glamour » et « sexy », faudrait pas pour autant trop se libérer du regard des hommes non plus hein !

Heureusement que le « Cercle Officiel des Filles à Fromages existe » pour défendre cette cause cruciale ! Que ferait-on sans ses défilés de mode et ses soirées à thème : « Peut-on manger des fromages français et rester belles et sexy ? » « De Vanity Fair à la Fourme d’Ambert » ?

Grâce à cette ligue de défense féminine du fromage qui pue, la parole se libère enfin sur les vrais sujets : « On peut reprendre un morceau de beaufort sans avoir peur du regard des autres » déclare soulagée la chef du Raphael, Amandine Chaignot. Certains sites qualifient même le cercle de « collectif de suffragettes gourmandes ». 

En 1903, les femmes britanniques se battaient pour le droit de vote.

En 2014, les femmes françaises se battent pour pouvoir manger du fromage.

On a les combats qu'on peut...

Vous reprendrez bien un Apéricube « Spécial  soirée filles » pour oublier ça ?


Bifurcation

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J’ai trouvé du travail.

Ou plutôt j’ai trouvé un nouveau travail (j’ai décidément du mal moi-même à considérer que le freelance était une activité à part entière).

Quand je me suis lancée à mon compte en tant que rédactrice/journaliste web, je m’étais laissée 2 ans pour arriver à en vivre, le temps de mes allocations chômage. Ce sont elles qui m’ont permis de tenir les mois « sans ». Et je dois dire qu’il y en a eu beaucoup.

Cette expérience a été très enrichissante humainement. Beaucoup moins matériellement.

J’ai eu la chance d’être publiée dans Le Monde, L’Express.

J’ai écrit des articles pour Rue89 et Slate qui ont rencontré un nombre conséquent de lecteurs.

J’ai fait de belles rencontres, travaillé sur des projets différents et enrichissants.

Mais je n’ai pas réussi à en dégager des rentrées d’argent suffisantes et régulières.

Je ne suis pas très bonne (doux euphémisme) en démarchage, pas douée pour le réseautage. Je ne sais pas me taire et sourire en échange d’un contact professionnel éventuel. J’ai progressé mais me trimballe encore un gros problème de confiance en moi. Et un sacré complexe d’imposture.

J’ai appris avec le temps à négocier mais me suis constamment heurtée aux contraintes de budget. Investir dans des bureaux prestigieux, un site internet très sophistiqué ne semble pas vraiment poser de problème. Payer décemment un rédacteur web paraît étrangement beaucoup plus compliqué. Tant de gens écrivent gratuitement, pas facile de faire comprendre dans ces conditions qu’un écrit ne se brade pas.  Que promettre de la visibilité en échange d’un article ne permet pas de payer le loyer.

Alors début décembre, sans trop y croire, j’ai commencé à faire le tour des offres d’emploi.

J’ai décidé dans un premier temps de ne répondre qu’aux annonces qui me plaisaient vraiment, l’alimentaire, ça serait pour un peu plus tard.

A ma grande surprise, j’ai été contactée pour 3 postes. J’ai passé 2 entretiens puis ai décroché un CDI en tant que conceptrice-rédactrice à partir de mars.

J’y suis allée davantage pour m’entraîner que persuadée de décrocher le job: imaginez, cela faisait 15 ans que je n’avais pas passé d’entretien !

Cette fois-ci, j’avais décidé de me montrer telle que j’étais vraiment.

J’imagine que si je devais aujourd’hui me remettre sur le marché du célibat, à 40 ans, il en serait de même. Je sais ce que je veux et surtout ce que je ne veux pas. Je ne veux plus jouer un rôle qui n’est pas le mien, je ne veux plus perdre de temps. Je veux que celui qui se trouve en face de moi partage mes valeurs, mes failles et mes convictions. Ca passe ou ça casse.

Visiblement, c’est passé.

Lors de l’entretien, le recruteur a entrevu la personne derrière le CV. On a parlé de mon blog, de féminisme et de sociologie. De mes expériences professionnelles aussi mais sans me réduire à cela.

Aujourd’hui, je réalise doucement, constamment tiraillée entre la joie et l’appréhension. L’impatience et la peur de décevoir.

Après 4 ans passés hors du monde de l’entreprise, vais-je arriver à y refaire ma place ?
Vais-je être à la hauteur de ce que j’ai laissé entrevoir en entretien ?
Vais-je trouver un équilibre satisfaisant entre ma vie personnelle et professionnelle ?
Vais-je avoir le temps et l’énergie pour alimenter ce blog ?

Beaucoup de questions, peu de réponses.

A suivre…

On parle de "Tout à l'ego" dans GEO ado!

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Grâce à Florence, une de mes abonnées Twitter, je découvre qu'on parle du blog dans le magazine GEO ado.

A l'occasion de la journée des droits des femmes, le magazine fait un focus sur "les sites qui combattent le sexisme et se moquent des machos".



Une mention qui me fait doublement plaisir : je suis flattée de constater que mon blog n'est pas jugé trop ringard pour la cible adolescente! Et je suis flattée d'être qualifiée de "drôle" par le journaliste!

Je me suis bien évidemment empressée de montrer l'article à mes enfants, qui ne rient déjà plus à mes blagues vaseuses et qui m'ont demandé récemment si j'avais connu les dinosaures! 

Donc les enfants, merci de noter que maman est jeune ET drôle!

Et bienvenue à tous les lecteurs/lectrices de GEO ado!

"Girls can" : l'empowerment, nouvelle tendance marketing?

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L’empowerment deviendrait-il une tendance dans les publicités à destination des femmes ?

Après le spot de Pantène qui dénonçait les stéréotypes de genre, c’est désormais au tour de P&G de surfer sur la vague du « girl power ».

« Girls can » (« les filles peuvent ») : c’est le message scandé tout le long de cette publicité pour la marque « CoverGirl ».


Ce spot très rythmé met ainsi en scène des personnalités féminines à qui l’on a un jour affirmé qu’il n’était pas possible pour une fille de rapper, d’être drôle, de jouer au hockey ou d’être chef d’entreprise.



Se succèdent à l’image comme autant de pieds de nez à cette affirmation sexiste Ellen DeGeneres, Katy Perry, P!nk, Janelle Monae, Queen Latifah, teen, Becky G et Sofia Vergara.



La publicité a rencontré un succès massif depuis sa diffusion (plus de 500 000 vues et 3600 likes sur Youtube) ainsi que de très nombreux messages positifs sur les réseaux sociaux.

On pourrait, à juste titre, me rétorquer que P&G n’est pas une entreprise philanthropique et que derrière cette publicité aux accents féministes se cache une manière déguisée de nous vendre mascaras et fonds de teint.

Que ce même groupe d’hygiène et de cosmétiques nous avait déjà gratifié dans le passé de spots larmoyants sur les mères sacrificielles pas vraiment féministes.

Que les personnalités mises en scène dans cette publicité sont toutes « esthétiquement correctes », maquillées, coiffées.

Malgré tout cela, je trouve plutôt enthousiasmant de voir ce genre de message scandé à une heure de grande écoute : « les filles peuvent ».

Et si le spot permet, ne serait-ce qu’à une petite fille, de reprendre confiance et se dire que c’est possible alors c’est déjà pas si mal.






Doux-amer

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Tic tac tic tac, le compte à rebours avant de commencer mon nouveau travail a commencé.

Chaque jour qui passe signe la fin d’une chose que je ne ferai plus la semaine prochaine.

Chaque seconde écoulée a le goût doux-amer de la disparition.

Dernier marché du mercredi matin, sans la foule et la cavalcade chronométrée. Le temps de soupeser les fruits lourds, les légumes parfumés, de m’emplir les yeux et les narines en rêvassant.

Dernières matinées où l’on prend le luxe de traîner, de grappiller quelques minutes, enroulé dans la couette tiède.

Dernières cavalcades des petits pieds nus sur le parquet en guise de réveil alors que le jour est déjà levé.

Dernières sorties au square. Le froid, les enfants qui hurlent, l’ennui, tout ce que je jusque là je détestais a désormais un goût de trop peu, d’instant volé.

Dernier bain donné aux enfants, derniers devoirs surveillés, dernier petit pain au lait à la sortie de l’école. Etrange nostalgie des contraintes contre lesquelles je pestais habituellement.

Derniers billets de blog écrits en prenant mon temps, la tête fraîche et les idées claires, à mon rythme.

Derniers déjeuners à l’autre bout de Paris, sans me soucier de ma montre.

Dernières balades le nez au vent, sans but. Tiens, et si je coupais par le jardin ?

Moi qui habituellement ne sais pas vivre le moment présent, je me surprends à savourer chaque instant. Intensément.

Je serre les petites mains chaudes de mes enfants un peu plus fort. J’observe leurs mimiques, leurs expressions, leurs tics avec davantage d’acuité. Je les embrasse en croquant leurs joues, j’enfouis ma tête dans leurs cheveux en plissant les yeux. Fort.

« Aïe maman tu me fais mal ».

Rouvrir les yeux. Et sourire, faute de mieux.




Peut-on aimer Martine et être féministe ?

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Quand on se déclare féministe, il faut s’attendre à être très régulièrement remise en question au sujet de ses choix ou ses goûts. « Quoi, t’es féministe et t’aimes Houellebecq ? » « Quoi, t’es féministe et t’as adoré le premier album de Doc Gynéco ? » « Quoi, t’es féministe et t’acceptes d’acheter des Barbie ? » « Quoi t’es féministe et ta fille a des livres de Martine dans sa bibliothèque ? ».

Oui, je plaide coupable, jetez-moi des pierres, déchirez mon beau certificat de féminisme, j’assume tout. Même les livres de Martine.

Il faut savoir qu’à part les appareils électroménagers type aspirateur ou fer à repasser miniatures, je n’interdis rien à mes enfants. Cela s’applique également aux lectures.

Je pars du principe que la diabolisation d’un objet ne fait qu’attiser la convoitise. Et que tant que le dialogue et les contre-exemples sont là, rien n’est perdu.

La maîtresse de mon fils avait ainsi choisi l’année dernière une méthode de lecture datant des années 50 : papa y fumait la pipe et allait travailler à l’usine tandis que maman reprisait ou faisait les courses. 

Ce côté rétro avait fait rire mon fils : cela a été l’occasion de lui rappeler à quel point certaines choses avaient changé depuis. Que les femmes n’avaient pas toujours eu le droit de travailler, de voter ou d’avoir un compte en banque.

Autre exemple : un de nos amis avait été choqué de voir que mes enfants possédaient des pistolets en jouets alors que lui les avaient interdits aux siens. Il nous a alors raconté qu’enfant, ayant subi la même interdiction, il avait volé de l’argent à ses parents pour pouvoir en acheter un à son tour. Preuve que la méthode a ses limites.


Pour en revenir à Martine, c’est même moi qui ai acheté le premier album à ma fille. Il s’agissait de "Martine petit rat de l’Opéra", un livre qui m’avait marquée enfant et qui a largement contribué à mon envie de suivre des cours de danse classique. J’ai depuis très vite réalisé que le monde merveilleux de Martine n’avait pas grand-chose à voir avec la réalité. Notamment en tombant sur un professeur de danse qui m’a traumatisée à tout jamais à coup de règles sur les pieds.

Question irréalisme, que dire de cette fantastique fête organisée à l’occasion de l’anniversaire de Martine ?






Les lampions, les chapeaux en papier, la mini fête foraine : je me souviens de mes yeux qui brillaient d’envie à la lecture de ces pages tout en sachant que tout ceci n’existait pas vraiment. A mon époque, les anniversaires se résumaient à une part de gâteau Savane et un verre de Pcshitt (oui, je suis née dans les années 70), ma mère travaillait et nous réchauffait des plats cuisinés plutôt que des mets mijotés pendant des heures. C’est pour toutes ces raisons que le monde de Martine me fascinait et me rassurait en même temps.

Et c’est cette magie que j’ai eu envie de transmettre à ma fille. Bien sûr, il y a bien des choses qui m’agacent aujourd’hui, comme cette obsession de l’illustrateur pour les petites culottes. Ou cette manie de vouloir astreindre Martine aux courses ou au ménage. Mais j’aime aussi constater que le petit frère de Martine est systématiquement à ces côtés pour toutes ces tâches, ce qui n’est pas toujours le cas dans nos livres d’aujourd’hui. Et que dire de ces illustrations magnifiques, de ces détails de l’enfance si finement capturés ?





De plus, Martine a évolué depuis les années 40 : elle voyage en montgolfière et est même devenue une geek !



Voilà pourquoi je ne brûlerai pas les albums de Martine en dépit de mes convictions féministes! Mais cela ne m’empêche pas de proposer à mes enfants d’autres alternatives, que j’ai récapitulées ici et ici.

Cette fois-ci, dans le match entre mon coeur et mon cerveau, c'est le coeur le grand gagnant!

PS : Si vous êtes fans de Martine, je vous déconseille l’exposition qui se tient actuellement au musée en herbe. Bâclée, expédiée en 20 minutes, elle ne vaut pas le coup.

Quand le racisme ne tient qu'à un cheveu

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Je lis toujours très attentivement les témoignages de @The_Economiss sur Twitter, notamment en ce qui concerne le racisme qu’elle a pu subir et qu’elle subit encore quotidiennement en tant que femme noire.

Je me retiens très souvent de lui écrire « Non mais c’est pas possible » tellement certains récits me paraissent révoltants mais je me contente d’écouter sans intervenir.

Une problématique revient de manière récurrente dans ses tweets : celle de ses cheveux.

Très régulièrement, elle raconte que les gens se permettent de toucher ses cheveux sans son autorisation ou s’autorisent moqueries et remarques. La situation semblant s’être aggravée depuis qu’elle porte une coupe afro, elle a annoncé aujourd’hui sa décision de les défriser de nouveau : « J'en ai marre qu'on se foute de ma gueule, qu'on me tripote les cheveux, qu'on me fasse des remarques, qu'on me dise que je me coiffe pas » écrit-elle.

Un autre jour, j’aurais lu ce tweet puis serais sans doute passée à autre chose.

Sauf qu’aujourd’hui, j’ai vécu un épisode qui m’a fait prendre pleinement conscience de cette situation intolérable et révoltante.

Il y a quelques heures, j’ai accompagné mes enfants et le copain de mon fils voir « Le bossu de Notre Dame » au théâtre Antoine. Avant le début du spectacle, les comédiens, grimés et costumés, passent dans la salle et taquinent  les spectateurs. Ils font peur aux enfants, se moquent d’un père chauve, font semblant de dérober le portable d’une personne du public. Puis l’un d’entre eux, Thomas Solivérès, s’arrête devant un jeune homme à la coupe afro. Ils lui touche immédiatement les cheveux puis s’écrie, une main dans sa chevelure « Mais c’est quoi ça ? C’est du foin ! C’est quoi ce truc ? Faut couper ça, apportez-moi des ciseaux ! ». Puis « Vous allez gêner les gens de derrière avec des cheveux pareils ». Le jeune homme est tellement gêné qu’il rit (jaune) tout en baissant la tête sur ses genoux. Rires gras dans la salle. Je suis pétrifiée, d’autant que le copain de mon fils, seulement âgé de 8 ans, porte lui aussi une coupe afro. Je n’ose pas imaginer ce qu’il doit ressentir à l’instant présent. En sortant du spectacle, que mes enfants ont beaucoup apprécié, il juste répété « C’était nul ». Je n’ai pas osé lui reparler de l’incident.

Je suis persuadée que Thomas Solivérès n’a pas eu d’arrière-pensée et n’a pas eu conscience de son geste. J’imagine qu’il me répondrait qu’il s’était aussi moqué auparavant d’un chauve, que ça fait partie de la mise en scène de taquiner les spectateurs quels qu’ils soient.

Sauf que la chevelure est un sujet complexe et intime dans la communauté noire. « C'est l'une des caractéristiques physiques qui nous rend "différents"explique Jonathan Capehart, journaliste au Washington Post : "Du fait de l'héritage de l'esclavage et des lois Jim Crow [surnom donné à l'ensemble des lois raciales promulguées dans les Etats du Sud entre 1876 et 1964], notre chevelure et notre tête sont devenus des sujets sensibles pour nous, Afro-Américains. Une petite tape sur la tête, en particulier de la part d'un Blanc, sera au mieux considérée comme condescendante. ‘Ne laisse personne toucher ta tête', m'a dit ma mère lorsque nous avons quitté Newark pour nous installer dans une ville majoritairement blanche du New Jersey. A l'école, j'ai appris que certains pensaient que frotter la tête d'un Noir portait chance. Et il y avait toutes sortes de termes péjoratifs pour désigner les cheveux crépus - depuis ‘Brillo' [marque d'éponges métalliques] jusqu'à des expressions inappropriées sur un forum familial comme celui-ci. Aussi, toucher les cheveux de quelqu'un est un geste intime qu'on ne peut faire qu'avec des membres de sa famille."

Malgré tout, le premier geste de Jacob, un petit garçon noir invité à la Maison Blanche, a été de toucher la tête de Barack Obama.

- "Je veux savoir si mes cheveux sont comme les vôtres". Obama a répondu :
- "Et si tu les touchais, pour te rendre compte ?". Le président a baissé la tête pour la mettre au niveau du gamin, mais Jacob a hésité.

- "Touche-les, mec !" a dit l’homme le plus puissant du monde. Jacob a touché et le photographe officiel du président a pris la photo.
- "Qu’est-ce que tu en penses ?" a demandé le président au gamin.
- "Oui, ils sont pareils."

Trois ans plus tard, cette photo reste la plus populaire de celles qui figurent sur les murs de la Maison Blanche.

Preuve que les cheveux n’ont rien d’anodin…

Mise à jour du 01/03/14

L'acteur m'a répondu sur Twitter:


Je le remercie pour sa réponse. Cependant, le fait que la personne soit son ami ne change pas grand-chose. Même si l'intention n'était pas raciste, le geste, lui, l'est.

Pour avoir un aperçu du phénomène, je vous conseille de taper "toucher cheveux noirs" sur Google, le nombre de réponses est assez éloquent.

Je vous conseille également la lecture de ce billet : "Pourquoi il ne faut pas toucher les cheveux afro d'une femme noire".

Ta grand-mère en slip sur Twitter : l'opération improbable de Damart

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Parfois, on se demande ce qui passe par la tête des marketeux.

J’ai ainsi vu passer hier un tweet sponsorisé pour le moins improbable provenant de la marque Damart à l’occasion de la fête des grands-mères : "Tweetez-nous votre amour pour votre mamie et tentez de gagner une culotte collector "



Et pas n’importe laquelle, une culotte façon gaine, délicatement sérigraphiée de la mention « I love my grand-mère » et portée ici par l’égérie de la marque Sarah Marshall.



« I love my grand-mère » le truc qui tue en plein ébat, la véritable douche froide.

Et puis clamer l’amour de sa grand-mère en échange d’une culotte, quelle délicatesse, quel bon goût! 



J’imagine tout à fait la scène en réunion marketing : « Bon, les gars, l’idée c’est de rajeunir la marque. La première étape a été de clamer dans la presse que notre Thermolactyl était 2.0. Ca ne veut rien dire mais c’est pas grave, ça fait djeun’s. La seconde étape va être d’investir Twitter, car tout le monde le sait, c’est là où sont tous les jeunes. Et comment les intéresser à nos produits ? En mettant en scène une blonde en sous-vêtements et en leur faisant gagner une culotte. Le rapport avec les grands-mères ? Aucun, mais la cohérence, on s’en tape, le but est de faire le buzz. Et puis c’est bien connu, les jeunes seraient prêts à tout pour gagner un truc gratos».

Ce qui est rassurant, c’est que nombreux utilisateurs ont été choqués par l’initiative jugée de mauvais goût et sexiste (pourquoi mettre en scène une jeune femme en sous-vêtements pour la fête des grands-mères ?). Et si ta grand-mère est morte, pas de souci pour Damart, c'est justement l'occasion de lui rendre hommage!










Pour info, Sarah Marshall est la petite fille de l’iconique comédienne Michèle Morgan.

Qui doit rire jaune de ce vibrant hommage imprimé sur une culotte en dentelle…




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